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295. Rentrer au lycée après 11 ans d'IEF (partie 2)

Anne-Laure Schneider Episode 295

Partie 2 : Le bilan de 11 années d’IEF 📚✨ 

Dans cette 2e partie (filez écouter la première partie, sur le parcours de François et son adaptation au lycée, si ce n’est pas déjà fait !), nous revenons avec mon fils aîné sur ses 11 années d’instruction en famille… 👨‍👩‍👦 

Ce qui lui a le plus plu, ce qu’il a le moins aimé, comment il a vécu les contrôles pédagogiques, et comment il envisage l’avenir 🎓 (études, projet professionnel…), il répond dans ce témoignage à toutes les questions que vous lui avez posées sur nos réseaux ! 💬 

Et j’aime particulièrement la dernière question que nous avons abordée : ferait-il le même choix pour ses propres enfants plus tard ? 🤔👶

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Speaker 1:

Montessori chez eux avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille ce qu'on appelle aussi l'école à la maison de co-schooling et de bien d'autres choses encore. Bienvenue dans cette partie 2 de mon épisode assez spécial, puisque, aujourd'hui encore, je reçois mon propre fils, françois, qui est rentré au lycée cette année après 11 années d'IEF. Si vous n'avez pas encore écouté la partie 1, qui est sortie la semaine dernière, je vous invite à commencer par là. Ce sera quand même plus clair et plus facile.

Speaker 1:

On vous y présente la situation, le parcours de François jusqu'à aujourd'hui, et puis on répond à vos questions sur son adaptation au lycée, à la fois en termes sociaux et académiques. Et aujourd'hui, nous allons plutôt aborder les questions qui tournaient autour du bilan de ces 11 années d'instruction en famille. On vous avait demandé sur Instagram, sur Facebook, sur différents réseaux, vos questions pour François. Je vais interviewer François. Et donc voilà, je vais interviewer François aujourd'hui, qui a donc 15 ans, qui vient de rentrer en seconde au lycée public après 11 années d'IEF, et puis on abordera en toute fin la question de l'avenir Comment est-ce que tu envisages les choses, françois, pour le futur? Donc, bienvenue François.

Speaker 2:

Bonjour.

Speaker 1:

Alors, on a beaucoup de questions d'Iris aujourd'hui, qui avait posé beaucoup de questions sur ce thème-là, et qui sont particulièrement intéressantes. Alors, as-tu regretté, à certains moments de ta scolarité, que tes parents aient fait le choix pour toi de l'IEF?

Speaker 2:

Je pense qu'il m'est déjà arrivé une fois ou deux de regretter de ne pas aller à l'école et d'avoir moins de copains que les autres enfants, mais sinon, je n'ai jamais regretté de faire l'IUF.

Speaker 1:

Est-ce que tu pourrais peut-être nous expliquer pourquoi?

Speaker 2:

Dès que j'avais fini de travailler. je pouvais donc faire ce que je voulais. J'avais plein de temps libre, J'avais pas de trajet, je me levais pas trop tôt.

Speaker 1:

Très important pour un ado ça.

Speaker 2:

Et je passais beaucoup de temps avec ma famille.

Speaker 1:

Ok, et puis on y reviendra un petit peu à la fin. Est-ce que tu as toujours été d'accord avec ce choix de l'IEF?

Speaker 2:

Oui, j'ai toujours été d'accord avec ce choix.

Speaker 1:

Alors, comme je l'ai expliqué la semaine dernière, je vais quand même préciser que quand tu étais petit, disons jusqu'à la moitié du primaire à peu près, je ne saurais pas mettre une date précise dessus mais quand tu étais petit, évidemment, ça n'était pas ta décision, tu étais trop petit pour envisager les conséquences de tout ça. Donc, c'est une décision que nous, parents, nous avions prise pour toi, mais on t'y a associé petit à petit, au départ uniquement en te demandant ton avis, à titre consultatif, on va dire Et en revanche, surtout à partir du collège, c'était plus vraiment ton avis, c'était ta décision. On te laissait pour le coup vraiment cette liberté de choix.

Speaker 2:

Oui, totalement.

Speaker 1:

Ok, toujours une question d'Iris Est-ce que tu as appris des choses qui ne font pas du tout partie des programmes scolaires de l'éducation nationale?

Speaker 2:

Oui, pendant tout mon collège, sauf la sixième, donc de la cinquième à la troisième, je suivais des cours EIB à distance Et lors de ces cours, je faisais un programme de mathématiques renforcées qui faisait le programme et qui sortait aussi un peu en faisant d'autres activités, d'autres domaines qui sont beaucoup moins appris de nos jours à l'école.

Speaker 1:

Oui, alors, c'est vrai que tu avais des matières un peu particulières chez l'UIB. À distance, c'est mat renforcé. Et puis tu avais aussi un programme d'anglais bilingue qui t'a peut-être fait découvrir des livres que tu n'aurais pas lus autrement au collège.

Speaker 2:

Oui, par exemple, j'ai lu Autant n'importe le vent, l'appel de la forêt, les raisins de la colère, un passage en Inde et d'autres livres dont je ne me souviens plus du titre.

Speaker 1:

Oui, il y avait Charlie et la chocolaterie, il y avait beaucoup de choses différentes. Tout ça en anglais, je précise pas seulement en français, Mais est-ce que tu dirais que, grâce au temps que tu avais en IEF, tu as pu aussi découvrir des choses autrement qu'à travers ce cours par correspondance? Est-ce que ça t'a donné du temps pour faire d'autres types d'apprentissage?

Speaker 2:

Oui, pendant mon temps libre, il y a environ Une activité qui est commencée il y a environ un an et qui s'est terminé il y a trois mois. On a construit un abri pour chèvres avec toute la famille et des amis. Les plans pour construire cet abri m'ont dû me demander des capacités géométriques, mathématiques et du bon sens.

Speaker 1:

Oui, alors, ce n'est pas toi qui avais réalisé les plans, mais il fallait les comprendre et les mettre en pratique. Couper le bois Quand je dis qu'on a réalisé un abri, c'est quand François dit qu'il en a réalisé un abri. On l'a réalisé de A à Z, c'est-à-dire qu'on a commandé des poutres et on s'est lancé. Et c'est un ami qui nous a fait les plans.

Speaker 2:

Oui, j'ai aussi étudié un peu les codes secrets avec un livre, l'histoire des codes secrets, qui m'a beaucoup intéressé. Je suis allé très loin. J'ai appris grâce à ce livre comment marchait le chiffrement d'une messagerie.

Speaker 1:

Tu parles d'une messagerie électronique.

Speaker 2:

Oui, si je peux préciser.

Speaker 1:

Oui, donc, tu as aussi fait pas mal de choses comme ça en périscolaire. On va dire Une autre question Est-ce que tu as bien vécu les inspections, qu'on appelle aussi contrôle pédagogique?

Speaker 2:

Alors, comme je suis naturel assez stressé, les inspections ne sont pas le meilleur pour les personnes de mon genre, donc je dirais que je les ai toujours plus ou moins mal vécues. Mais les inspecteurs étaient gentils, l'inspection en soi s'est bien passée, mais moi, je l'ai mal vécue à cause de mon stress.

Speaker 1:

Oui, je me souviens de ton état à chaque fois Et je me souviens que ça t'avait extrêmement perturbée, aussi que parfois les inspecteurs ou les conseillers pédagogiques font des erreurs. Et on t'avait dit une phrase en anglais, par exemple, pour discuter un peu avec toi en anglais, on t'avait demandé What's your favorite matter? Et je pense que la personne voulait dire Quelle est ta matière préférée, ce qui, en fait, en anglais se dit subject, et tu as eu un instant de courte panique. Et puis, à la fin du contrôle, tu m'as dit Mais maman, mater ça veut dire la même chose que subject. Et voilà, donc, parfois, ça arrive aussi que les inspecteurs fassent des erreurs, ce qui est encore plus source de confusion pour les jeunes. Et puis moi, je vais rajouter mon petit grain de sel En tant que parent. On ne les vit jamais très bien, ces contrôles pédagogiques. Ça reste très stressant, parce que on cherche à évaluer en une à deux heures le niveau complet d'un élève.

Speaker 1:

Et ce que je répète souvent, c'est qu'en instruction en famille, on n'a pas une obligation de moyens, comme un professeur dans une classe qui doit montrer le cours, qu'il fait, le manuel, qu'il utilise les supports, etc. On a une obligation de résultat, c'est-à-dire que c'est l'enfant qui est interrogé sur ses compétences et ses connaissances. Donc, même si on a fait tout ce qu'on pouvait en tant que parent éducateur, parfois on a des enfants qui ont des difficultés particulières et malheureusement, ce n'est pas toujours très bien pris en compte, à moins qu'il y ait vraiment un trouble des apprentissages qui ait été diagnostiqué officiellement. Donc, ça, il faut dire que oui, les contrôles pédagogiques, ça peut être très stressant et je partage juste ce que notre tradition d'après contrôle pédagogique, on en a toujours profité pour faire un petit en famille Et ça avoue que c'est quand même le côté sympa du contrôle pédagogique.

Speaker 2:

On peut dire que c'est le seul, avec le fait que j'ai le droit de continuer l'EUF.

Speaker 1:

Oui, on a eu la chance, pour tous nos enfants, d'avoir tous nos contrôles pédagogiques, qui se sont bien passés dès le premier contrôle pédagogique. On n'a jamais eu de second contrôle dans l'année. En Donc, touchons du bois, on va en avoir encore encore deux cette année. Alors, une dernière question d'Iris, sur ce point là, qu'est-ce que tu as le plus aimé et le moins aimé dans l'IEF?

Speaker 2:

Alors, ce que j'ai le moins aimé on va commencer par le négatif c'était un peu la solitude qu'il y avait, le je voyais moins de personnes que si j'étais à l'école, la solitude qu'il y avait Je voyais moins de personnes que si j'étais à l'école, mais je le vivais plutôt bien. Ce que j'ai bien aimé, c'était mon temps libre, parce que j'en avais plein, beaucoup plus que ceux qui vont au collège, ma plus que ceux qui vont au collège. Ma liberté de pouvoir passer plus ou moins de temps sur une matière.

Speaker 1:

Oui, c'est vrai que c'est pas comme dans une classe où il faut attendre que tout le monde ait compris pour pouvoir passer à la suite. Là, il n'y avait que toi. Donc, si tu avais compris, tu passais à la suite Et inversement si tu avais besoin de plus de temps, on pouvait passer plus de temps sans problème. Alors, c'était aussi une question de Noémie Qu'est-ce que tu aimais le plus dans l'instruction en famille et le moins? Et une deuxième question de Noémie y avait-il quelque chose qui?

Speaker 2:

te manquait pendant l'IEF.

Speaker 1:

Non je n'en trouve pas, c'était rapide. Alors, maintenant qu'on a un peu fait le bilan de ces années d'IEF, bilan plutôt positif j'ai l'impression. Oui, il a l'air plutôt positif. Alors, on avait des questions autour de ton avenir Quel est ton projet pour tes études? Et je ne sais pas si tu veux répondre en même temps ou plus tard, ou ensuite, quel est ton projet professionnel.

Speaker 2:

Alors, plus tard, j'aimerais être ingénieur, construire des machines, construire des machines, les études que je voudrais faire. Je suis pas très au point sur ce que j'ai envie de prendre. Je suis pas très au point, donc, je ne vais pas m'attarder là-dessus.

Speaker 1:

Oui, cette année va vraiment être une année aussi d'orientation, parce qu'il y a plusieurs filières. Il y a la filière classe prépa, que Marie et moi-même on a suivi, classe prépa, école d'ingénieur. Et puis il y a les filières plus techniques et qui te feraient en même temps plus être vraiment au contact des machines, parce que de moins en moins d'ingénieurs aujourd'hui sont directement au contact des machines. Souvent, ils se retrouvent gestionnaires de projets. Ça va être aussi le gros axe de cette année. Il n'empêche qu'à court terme, on va dire pour le lycée, tu as déjà une idée peut-être des spécialités que tu veux suivre, même si le reste du parcours est encore un peu flou.

Speaker 2:

Oui, pour les spécialités, j'envisage mathématiques, physique, chimie, et celle que j'abandonnerais pour la terminale, ce serait peut-être SVT Et tu disais que tu envisageais de prendre ces mathématiques renforcées.

Speaker 1:

Je crois que ça s'appelle en terminale?

Speaker 2:

Oui, me semble aussi.

Speaker 1:

En tout cas, voilà un gros axe scientifique. Et puis, la dernière question pour aujourd'hui, une question, je pense, qui intéressera beaucoup, beaucoup de parents qui se demandent s'ils font le bon choix pour leurs enfants et ce que leurs enfants peuvent en penser plus tard. Est-ce que tu souhaiterais reproduire ce mode d'instruction pour tes propres enfants, plus tard ou pas spécialement?

Speaker 2:

Je ne sais pas encore. Pour moi, c'était très bien l'instruction famille. Pour mes enfants, il faudrait que je vois avec ma femme. plus tard, J'en parle peut-être avec eux s'ils sont plus grands. Donc, je ne sais pas encore.

Speaker 1:

Est-ce que c'est quelque chose qui te tente dans l'absolu? et ce sont les modalités pratiques, parce qu'il faut quand même poser ça là tout de suite. Tout le monde ne peut pas faire l'instruction en famille, ne serait-ce que parce que, dans beaucoup de familles, on a absolument besoin de deux salaires à temps plein pour mettre à manger sur la table. Donc, matériellement, ça n'est pas toujours possible. Est-ce que c'est ça qui t'arrêterait? Est-ce que c'est aussi, comme tu disais, l'accord de ta femme, l'accord, éventuellement de tes enfants, suivant l'âge? Quels sont les aspects qui te pousseraient à l'UEF, ceux qui te pousseraient à ne pas la faire?

Speaker 2:

S'il faut deux salaires à temps plein, je ne le ferais pas pour des côtés pratiques. Et si ma femme n'est pas d'accord, ou si mes enfants, en fonction de l'âge, ne sont pas d'accord, je ne le ferais pas non plus. Mais sinon, si c'est possible, si tout va bien, oui, je le ferai, et j'espère que ça fera aussi plaisir à mes enfants de suivre ce mode d'instruction.

Speaker 1:

Puis, qui sait, si tu ne pars pas trop loin, tu auras peut-être l'aide d'une grand-mère corvéable à merci. À ce niveau-là, je serai toujours partante, je pense jusqu'à mes derniers jours, pour participer à l'éducation des enfants en général. Eh bien, cette partie va être beaucoup plus courte que celle de la semaine dernière, mais je vous remercie vraiment toutes pour vos questions. Je pense que c'était un témoignage important, même si ce n'est pas forcément facile. Encore une fois, maintenant c'est ton deuxième podcast, tu commences à avoir un peu plus d'expérience, ça se sent, et j'espère que ça vous aidera vous-même à vous faire une idée de l'instruction en famille, à décider pour vous-même, à vous faire une idée de l'instruction en famille, à décider pour vous-même et vos enfants si c'est un bon choix pour vous Et ça vous permet de voir la suite, en fait, jusqu'où on peut aller.

Speaker 1:

Je vais être honnête jamais je ne m'imaginais, en démarrant l'IEF, quand François avait 3 ans et demi, qu'on continuerait jusqu'à l'entrée en seconde. Absolument pas. Déjà, j'imaginais qu'on allait créer une école. Et ensuite, je l'ai toujours répété on réévalue chaque année Pour chacun de nos enfants. On se repose la question chaque année Et il y a des caps auxquels on se pose la question de façon un petit peu plus aiguë l'entrée au collège et l'entrée au lycée, parce que ce sont des moments un peu charnières et que, souvent, c'est plus facile de rejoindre le collège quand tout le monde rejoint le collège, tout comme là, c'était plus facile pour toi de rejoindre le lycée au moment où tout le monde le rejoignait.

Speaker 2:

Oui, et c'est la principale raison pour laquelle je suis retournée au lycée, en tout cas en seconde.

Speaker 1:

On était convenu que tu y retournerais en première, effectivement. Et bien, merci, françois, pour ce témoignage. Et puis je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un épisode peut-être un peu plus classique, mais qui, j'espère, vous intéressera aussi. Et d'ici là, je vous souhaite une très bonne semaine. À très bientôt. Votre petite souris 7, anne-laure, et un sourisseau, françois. Sous-titrage Société.

Speaker 2:

Radio-Canada.