Montessori à la maison avec les Montessouricettes

253. Comment faire aimer les maths ?

Anne-Laure Schneider Episode 253

🧮 Les maths ? "Ah oui, moi aussi j'ai toujours détesté ça, en plus ça ne sert à rien, les cosinus, les fonctions, tout ça…”

Ça me rend toujours triste d'entendre ça, d'autant plus que j'étais plutôt l'exception pendant mon enfance… Oui, moi, j’adorais les maths, et je voulais même en faire mon métier ! ❤️🔢

Alors, je me suis replongée dans mes souvenirs d’enfance et j'ai réfléchi à ce qui avait pu éveiller en moi ce goût pour les maths. 🤔💭

Et c'est justement ce que j'aimerais partager avec vous aujourd'hui, pour que la prochaine génération d'adultes ne soit plus traumatisée par les mathématiques ! 🌱✨

Et vous, les maths ? Haine ou passion ?

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Speaker 1:

Montessori chez eux avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille ce qu'on appelle aussi l'école à la maison de co-schooling et de bien d'autres choses encore. Certains d'entre vous vont peut-être me prendre pour une folle aujourd'hui, parce que quand j'étais petite, moi, mon rêve, ça n'était pas de devenir danseuse ou fleuriste, ou docteur, mon rêve, c'était de faire polytechnique et de faire de la recherche en intelligence artificielle. On n'entendait pas encore parler d'intelligence artificielle générative, comme Tchadjé Pété, mais l'intelligence artificielle était déjà un sujet et ça me passionnait Et c'est ce que j'avais envie de faire. Alors, je vous rassure, j'avais aussi envie d'être princesse. Donc, bon, ce sont de beaux rêves. Et au final, j'ai orienté un peu toutes mes études dans cet objectif-là.

Speaker 1:

J'ai fait une terminale S, je suis allée en classe prépa, j'ai passé mes concours à l'école d'ingénieur. Après avoir redoublé, j'ai réussi à avoir polytechnique. Mais au final, j'ai préféré partir à NormalSup parce que ça correspondait mieux à ma passion pour les maths très, très, très théoriques, et je me suis orientée vers la logique mathématique, qui est peut-être le domaine le plus abstrait parmi tous les domaines mathématiques et le plus théorique, évidemment. Et donc, j'ai même commencé une thèse de logique mathématique et puis, au fur et à mesure, je me suis dit que je n'avais pas envie de passer ma vie dans la recherche. Et c'est comme ça que j'ai changé de voie, que je suis devenue, au final, traductrice et aujourd'hui, formatrice à la pédagogie Montessori et facilitatrice en discipline positive. Donc, vous voyez un parcours qui a été assez, non, je ne dirais pas chaotique, mais, disons, assez mouvementé, avec de belles découvertes et puis des changements assez radicaux. Mais j'ai quand même passé l'essentiel de ma vie à me consacrer à l'étude des maths Et je suis bien consciente que je suis plutôt une exception en la matière, dans le sens où la plupart des gens qu'on croise disent tous la même chose Oh là, là, les maths, quelle horreur.

Speaker 1:

Je détestais ça à l'école. J'ai jamais rien compris au collège. En plus, ça sert à rien. Vous savez les cosinus, les fonctions, les. Vous avez les cosinus, les fonctions, les limites.

Speaker 1:

Mais qui se sert de ça dans la vie de tous les jours? C'est n'importe quoi. On ferait mieux de nous apprendre des trucs plus utiles. Je vous comprends, franchement, je vous comprends. Je suis consciente que la façon dont les maths sont enseignées en France ne favorise pas le développement d'une passion pour cette science qui, pourtant, à mon humble avis, est absolument fascinante. Alors, j'ai déjà enregistré un épisode de podcast Pourquoi l'école nous dégoûte-t-elle des maths? Je vous invite à aller l'écouter. Vous trouverez son numéro ou le lien dans les notes de cet épisode.

Speaker 1:

Mais aujourd'hui, je voulais me repencher sur mon enfance et réfléchir à ce qui, dans cette enfance, m'avait encouragée à aimer les maths Et, bref, à adopter un angle plus positif sur cette question. Plutôt que de réfléchir à ce qui nous dégoûte des maths, ce qui dégoûte les enfants, qu'est-ce qui pourrait les motiver à aimer les maths. Et la première chose qui m'est venue, c'est que jamais, vraiment jamais durant mon enfance, je n'ai eu de pression autour des maths Et jamais je n'ai entendu de message du style Oh, les maths, c'est super dur, oh, les maths, c'est difficile, les maths c'est compliqué. Et je trouve que ma mère, qui était celle qui suivait le plus mon travail scolaire, aimait les maths. Elle avait déjà aimé les maths plus jeune et elle avait fait d'ailleurs un parcours ou un terminal. Elle avait à la fois des maths et des lettres.

Speaker 1:

Donc, il n'y a jamais eu de préjugés négatifs dans ma famille contre les mathématiques. Même si mon père était professeur d'histoire géo, il aurait très bien pu encourager chez moi un certain dégoût des maths, mais absolument pas. Donc, au moins, il n'avait rien de négatif dans mon environnement immédiat contre les maths. Et puis, ensuite, à l'école. Il se trouve que j'ai eu la chance de faire l'essentiel de ma scolarité en maternelle et en primaire dans des classes Montessori.

Speaker 1:

L'école où j'étais était le fruit de la fusion entre une école de garçons Montessori et une école de filles pas Montessori, et quand ces deux écoles avaient fusionné, les enseignants des deux écoles étaient restés Et du coup, pour chaque niveau, il y avait des classes Montessori et des classes non Montessori. Dans les classes Montessori, il y avait un mélange des âges, il y avait du matériel Montessori et il y avait donc des enseignants formés à la pédagogie Montessori. C'était évidemment un petit peu adapté. Par exemple, à un moment, j'étais dans une classe multiniveau qui faisait grande section CP, ce1, donc plutôt du 5-8 ans, là où, à Montessori, on coupe plutôt entre 3-6 et 6-9. Par la suite, j'étais dans une classe multiniveau CE1-CE2, donc voilà, c'était un petit peu adapté, mais c'était quand même, pour l'essentiel, pour ce qui était vraiment fondamental, très fidèle à la pédagogie Montessori. Et dans ces classes, j'ai eu la chance de beaucoup, beaucoup manipuler.

Speaker 1:

Je me souviens encore travailler les notions de volume ainsi que toutes les unités liées au volume, donc les litres, décilitres, centilitres, millilitres, etc. Je ne me souviens plus très bien à quoi correspondait cette pièce une espèce de salle de bain avec un évier et toutes sortes de verres mesureurs avec différentes contenances. Je transvasais de l'eau et je travaillais sur ces contenances. Je me rappelle, j'avais des fiches à remplir, des calculs à faire, mais ces calculs, je les faisais avec de l'eau et des récipients. Je ne les faisais pas dans l'absolu, avec 15 cl plus 3 ml égale, simplement écrit sur une feuille. Non, j'avais aussi tout ce travail de manipulation pour m'aider, ce qui fait que j'ai pu très vite me faire une représentation très concrète des choses Dans ma tête.

Speaker 1:

Lorsque je fais une addition mettons que je fasse 47 plus 15, je visualise 47 et je visualise qu'il manque 3 pour arriver à 50. Je vois comme une ligne de nombre et je zoome sur cette partie entre 45 et 50 et je me dis qu'il en manque 3. Donc, 47 plus 15, je vais déjà prendre sur mes 15, je vais en prendre 3 pour aller jusqu'à 50. Et puis, ensuite, il me reste 15 moins 3, il me reste 12. Donc, 47 plus 15, ça fait 50 plus 12, ça fait 62. Je sais que là, comme ça, de vous dire ça à l'oral dans un podcast, ce n'est pas forcément l'idéal, mais j'espère que vous avez suivi le raisonnement. Tout ça est très visuel dans ma tête. Mais ça, ça vient vraiment de la manipulation du matériel. Je me souviens très bien de tout ce matériel que j'ai pu utiliser et de comment, petit à petit, je me suis créé ma propre représentation abstraite des nombres, mais parce que j'avais des choses sur lesquelles m'appuyer pour la construire, cette représentation concrète. Et ça, je le vois aussi avec mes enfants.

Speaker 1:

Très récemment, dans une séance de questions-réponses, on m'a demandé mon avis sur une technique opératoire pour poser les soustractions avec retenue. La technique opératoire qu'on m'a montrée ne correspond à rien dans la vraie vie Et j'avoue qu'elle m'a rendue extrêmement perplexe. Et du coup, j'ai partagé avec la maman qui me posait cette question dans notre accompagnement, notre communauté sur abonnement mensuel, on a des séances de questions-réponses deux fois par mois. Donc, elle me demandait mon avis et j'ai partagé avec elle la façon dont moi, j'enseigne la technique opératoire de la soustraction et j'ai fait le lien avec la réalité des choses, c'est-à-dire qu'est-ce qui se passe quand on a une certaine quantité et qu'on veut soustraire une autre quantité, et comment on échange des dizaines contre des unités, etc. Et j'ai expliqué comment la retenue arrivait dans l'opération, à quoi correspondait la retenue et pourquoi certaines notations dans la technique opératoire de la soustraction permettent de retrouver ce lien avec le concret et la manipulation.

Speaker 1:

Et là, j'ai été hyper étonnée Parce qu'on était, je crois, 7 ou 8, je ne sais plus. J'ai été hyper étonnée parce que on était, je crois, 7 ou 8, je ne sais plus, et sur ces 7 ou 8, on n'était que 2 à avoir connu la technique que moi, je présentais, qui est très concrète, en fait, qui correspond à une manipulation concrète, et les 5 autres, donc, voilà, on est quasiment aux 3 quarts du groupe. C'est que des mamans, elles m'ont toutes dit Moi, je n'ai pas appris comme ça, j'ai appris comme la maman qui me posait la question, mais qui avait eu cette technique opératoire qui était enseignée à son fils par l'enseignante. Et, en fait, tout le monde avait appris avec cette technique opératoire qui ne correspondait à rien de concret. Et tout le monde dit j'ai jamais rien compris à ce truc, mais j'ai juste fait comme on me disait de faire, j'ai appliqué la méthode. Et là, je me dis mais c'est catastrophique Pour différentes raisons. Déjà, parce que souvent quand on est bon élève, pour différentes raisons.

Speaker 1:

Déjà, parce que souvent, quand on est bon élève, on applique la méthode, on l'apprend par cœur, on fait bien les choses. Mais les moins bons élèves, ils vont avoir du mal à appliquer la méthode sans la comprendre. Ils vont avoir du mal à retenir par cœur une technique, une astuce qui ne correspond à rien pour eux. Et puis, il se trouve aussi que si on ne fait pas de soustraction à retenue, très régulièrement, cette technique, on n'a pas l'occasion de l'appliquer et donc on l'oublie. Ce qui fait que le jour où on va reprendre Vous savez, quand on est adulte, ce n'est pas si fréquent que ça qu'on pose des soustractions avec des retenues Souvent, on utilise la calculatrice de son téléphone ou de l'ordinateur.

Speaker 1:

Et donc, le jour où on se retrouve à devoir reposer une soustraction avec retenue, on risque de se souvenir d'une partie de la technique et de se tromper. Et comme ça ne correspond à rien de concret, on n'aura aucun élément pour retrouver la technique. Je vais être franche, moi, ça m'est arrivé, à l'âge adulte, de ne plus me souvenir de la technique opératoire de la division. Je n'avais pas posé de division, je pense, pendant des années, et à un moment, j'en ai posé une Et je me suis dit mince, comment on fait déjà? Et en fait, j'en suis revenue à ah oui, comment est-ce qu'on fait quand on a des éléments, des unités, des dizaines, des centaines, des milliers que je me représentais de façon concrète? Comment on fait pour les partager? Ah oui, mais si je commence par partager les unités, après je vais avoir des soucis parce que je n'aurai pas forcément assez, etc.

Speaker 1:

Donc, j'ai retrouvé la technique opératoire en revenant au concret. Mais tout ça, ça m'a été permis parce que j'ai beaucoup manipulé plus jeune, et je pense que ça, c'est fondamental pour poser de bons repères. Ça m'a vraiment suivie tout au long de mes études, y compris à Normalsup. Tout au long de mes études, chaque fois qu'il y avait des notions abstraites, des nouvelles notions que je n'avais pas apprises face aux Montessori, je me créais une représentation concrète, je rattachais ça à des Et ça me permettait de visualiser les choses, parce que moi, je me fais des représentations visuelles.

Speaker 1:

Pour certaines personnes, ce sont des représentations qui utilisent d'autres sens. Ça peut être auditif, ça peut être tactile. La majorité des gens utilisent des représentations visuelles, mais certaines personnes en sont incapables. Donc, ça arrive aussi. Il n'empêche qu'avoir manipulé, ça permet de se créer ses propres images.

Speaker 1:

Je crois d'ailleurs que j'ai fait aussi un épisode de podcast là-dessus, sur se former des images mentales. Si je le retrouve, je vous mettrai le lien aussi dans les notes de cet épisode. Donc, ça, c'est le deuxième grand élément. Premier élément qui a vraiment favorisé ce goût des maths chez moi le fait qu'il n'y ait aucun a priori négatif sur les maths.

Speaker 1:

Le deuxième énormément de manipulations très concrètes. Et puis, le troisième élément, c'était le plaisir de résoudre une énigme. Ça, c'était quelque chose de sans doute déjà présent dans mon caractère, dans mon tempérament, mais disons que mon environnement m'a permis de le développer. Ce goût de la résolution des énigmes, vous savez, c'est ce plaisir, cette satisfaction quand les choses s'emboîtent bien. Et je pense que je ne suis pas la seule à l'éprouver, parce que je vois souvent, sur des réseaux comme Instagram ou TikTok, des vidéos qui ont pour simple but d'être satisfaisantes. Que quelque chose se remplisse ou se vide, que des choses reviennent correctement à leur place, tout ça, ce sont des vidéos qui sont satisfaisantes et ça crée un certain plaisir chez nous. Je pense que ça correspond à un besoin d'ordre chez l'être humain Et le besoin d'avoir des solutions, d'avoir des réponses. Eh bien, en fait, faire une démonstration mathématique, c'est exactement ça, c'est emboîter les pièces d'un puzzle. Et ça, je l'ai aussi perçu. Je l'ai aussi perçu, les limites de tout cela, lorsque j'en suis arrivée à faire de la recherche en mathématiques pendant ma thèse.

Speaker 1:

Quand on pose un problème scolaire, un problème d'école typique, que ce soit en primaire, en collège, en lycée, en prépa, à Normalsup, peu importe, quasiment à chaque fois. La seule fois justement que je n'ai pas eu des problèmes comme ça, c'était quand j'ai passé le concours de Normalsup. Je vous expliquerai ça juste après. Quand on pose un problème à l'école, dans l'énoncé du problème, on a rigoureusement tous les éléments pour trouver la solution Et on n'a rien de trop.

Speaker 1:

C'est-à-dire que si je vous parle d'un bateau qu'on charge avec tant de tonneaux de tel poids et tant de caisses de tel poids, je ne vais pas vous dire en plus quel est l'âge du capitaine. Si tout ce que je voudrais vous demander dans mon problème, c'est quel est le poids total du chargement, je ne vais vous donner que les informations nécessaires, strictement nécessaires. Je ne vais vous donner que les informations nécessaires, strictement nécessaires, mais je vais vous donner toutes les informations nécessaires. Dans la vraie recherche, ce qui se passe, c'est qu'on a une question qu'on se pose et, en fait, on a tous les éléments du monde. On n'a pas une sélection d'éléments à partir desquels on va démontrer ça. On a tout ce qui a déjà été prouvé en mathématiques à notre disposition pour trouver une réponse à notre question.

Speaker 1:

Donc, c'est beaucoup plus dur que de résoudre un problème scolaire. Et puis, souvent, on ne sait pas quelle est la solution. Par exemple, si on nous demande si quelque chose est vrai ou faux, on ne sait pas si on va démontrer que c'est vrai ou si on va démontrer que c'est faux. Donc, en fait, il faut chercher en parallèle à démontrer que c'est vrai et à démontrer que c'est faux. Donc, c'est assez compliqué. C'est l'une des choses qui, justement, m'a déplu, je dirais, dans le travail de thèse. C'est un travail passionnant, mais ça n'était pas pour moi. Voilà.

Speaker 1:

En revanche, dans un problème, on a donc tous les éléments de base et on a Alors, on n'a pas forcément une idée de la réponse. Parfois, on nous demande de prouver que quelque chose est vrai. Donc, là, on sait ce qu'on doit démontrer. Parfois, on nous demande de calculer quelque chose, et là, on n'a pas la réponse, mais on sait ce qu'on doit calculer.

Speaker 1:

Donc, on a le début et on a la fin, et ensuite, c'est un petit peu comme si on cherchait à ouvrir un coffre-fort avec plusieurs petites roues à tourner, no-transcript, commencer par la fin. Ils commencent par la dernière roue ou ils reviennent en arrière, etc. Peu importe dans quel ordre on tourne les roues, le tout c'est que tous les éléments s'imbriquent bien et, à un moment donné, on a fait notre démonstration mathématique, on a démontré ce qu'on voulait démontrer en partant du début et en arrivant à la fin. Et bien, ce processus-là, ces pièces qui s'imbriquent, ce coffre-fort qui s'ouvre, c'est quelque chose de profondément satisfaisant. Alors, peut-être que ça n'est pas tant que ça pour vous. C'est pour ça que j'essaie de vous donner ces métaphores, parce que je pense que l'ouverture d'un coffre, vous trouvez ça satisfaisant, que les pièces d'un puzzle qui s'emboîtent, vous trouvez ça satisfaisant. Et tout ça pour vous dire que cette satisfaction-là, moi je l'ai ressentie dès mon enfance.

Speaker 1:

C'est comme ça qu'on peut développer. Mais il est d'autant plus important de la développer chez les enfants, parce qu'ils sont très perméables à tout ce qu'on va leur apprendre. Et si on leur présente les maths, comme je viens de vous le faire, je pense qu'ils sont bien plus intéressés. Alors, pour ça, il y a plein de ressources qui aident à rendre les maths agréables, qui aident à rendre les maths agréables, et tout ça sans chercher non plus à rentrer en compétition avec l'école. Je vais vous donner un dernier exemple issu de mon enfance. Quand j'étais au collège, j'avoue que je m'ennuyais un petit peu en cours de maths. C'était facile pour moi Et mes parents m'ont demandé à un de mes anciens professeurs de maths, que j'avais eu en cinquième, je crois À l'époque, je devais être peut-être en quatrième, en troisième ou même au lycée, je ne sais plus.

Speaker 1:

Ils m'ont demandé de venir pour me donner des cours particuliers avec un autre garçon qui avait le même problème, s'ennuyait aussi en classe, pour nous donner des cours de maths, mais de façon à nous passionner pour les maths. C'est-à-dire qu'il ne nous apprenait rien qui était au programme, mais il nous parlait des nombres premiers, des nombres jumeaux, il nous parlait de propriétés géométriques. Il nous parlait de propriétés géométriques, il nous parlait de choses qu'on n'étudiait pas en classe, mais qui étaient intrigantes, qui étaient intéressantes, et là aussi, il a développé chez nous une culture mathématique. Et d'ailleurs, on ne sait jamais, monsieur Cogon, si vous m'écoutez, merci pour ces cours qui ont contribué à enrichir cette culture mathématique et ce goût pour les maths. Mais parce que, justement, on découvrait tout ça avec beaucoup de curiosité, en dehors d'un contexte scolaire. Et voilà, ça fait que j'ai réussi à ne pas m'ennuyer à ce moment-là.

Speaker 1:

Ça rejoint un petit peu ce dont je parlais dans l'un des derniers épisodes de podcast sur le co-schooling au collège, où, si on veut encourager un enfant qui est passionné par les maths, il va être bon de lui proposer quelque chose de plus approfondi. Ça peut être quelque chose qui est sur le programme, mais qui va aller plus loin, lui proposer des exercices où il faut davantage réfléchir Et puis lui proposer aussi des choses qui ne sont pas forcément au programme, Alors qu'on n'a pas forcément tous la chance d'avoir un professeur de maths intéressant qui vient donner des cours particuliers à la maison. Et heureusement, comme je vous le disais, il y a plein de ressources qui existent. Il y a déjà des jeux, les jeux de société, tous les jeux de société peuvent aider à apprendre certaines notions mathématiques. On peut commencer avec les petits chevaux ou le jeu de loi pour apprendre aux jeunes enfants à compter. Mes aînés ont appris à compter en jouant aux petits chevaux.

Speaker 1:

Ça permet aussi de faire des additions. Le jeu de loi quand on lance 2D, chaque fois qu'on lance 2D, on peut faire des additions. Quand j'étais petite, on jouait aussi beaucoup à la belote. Avec mes grands-parents, on jouait au Monopoly. Ce sont des jeux tout bêtes, j'ai envie de dire que tout le monde connaît Et, mine de rien, ça fait travailler les maths, ça fait travailler les additions évidemment.

Speaker 1:

Et puis, quand on commence à faire des jeux comme la belote, le tarot, le bridge, il y a toute une notion de probabilité qui vient s'ajouter si on veut y jouer de façon un petit peu plus compliquée. Donc, ce qui est intéressant, c'est que des enfants assez jeunes peuvent y jouer, et quand on est plus grand, on peut se poser des questions de probabilité. Même chose pour le poker et du coup, augmenter ses chances de gagner, parce qu'on ne se contente pas de jouer un petit peu au hasard, on prend en compte la probabilité que les autres aient telle carte et que la carte que j'ai dans mon jeu l'emporte ou non. Mais franchement, tous les jeux de société, ou presque tous les jeux de société qui ont des chiffres, qui ont des dés, qui ont des billets, aident à développer le sens mathématique, au moins au niveau des quatre opérations. Et puis, vous avez tout ce qui est jeux de logique.

Speaker 1:

Les jeux de logique, vous en avez un petit peu, comme dans les petits livres de mots fléchés ou de mots croisés. Vous avez des jeux de logique. Vous avez je n'ai plus les noms en tête, mais des jeux comme Bineiro, et souvent des jeux où le titre s'appelle Multilogique, et vous avez plein de jeux de logique dedans. Ça, c'est quelque chose que j'ai toujours beaucoup aimé faire aussi et qui renforce. Alors, c'est un côté très théorique des maths, c'est plutôt la logique, mais c'est aussi la base du raisonnement mathématique. Donc, c'est extrêmement intéressant et ça reste très ludique. Vous avez aussi Alors, toujours dans cette option, des jeux de logique, il y a des livres que j'ai énormément aimé plus jeune, qui sont les livres de Raymond Smullyan, et le plus connu, c'est le livre qui rend fou.

Speaker 1:

Alors, je l'ai fait lire aussi à mes aînés. Le livre qui rend fou, c'est un livre qui pose plein de petites questions de logique. A chaque fois, ça va du plus simple au plus compliqué. Et vous avez Alors j'ai pas d'énoncé là sous les yeux, mais ce sont des petits énoncés du style alors vous avez des gens qui sont des humains, d'autres qui sont des vampires, et vous en avez qui disent tout le temps la vérité et d'autres qui mentent tout le temps, et donc vous avez trois personnes en face de vous.

Speaker 1:

La première dit nous sommes deux vampires. Le deuxième dit Je dis tout le temps la vérité. Et le troisième dit Parmi nous, il y a un humain et quelqu'un qui ment toujours. Et à partir de ces trois déclarations, vous devez savoir qui et quoi. Ce genre de jeu, ça paraît un peu compliqué, mais on démarre par des versions plus simples, mais c'est très amusant à faire, c'est extrêmement ludique.

Speaker 1:

Vous avez des livres comme les livres de Raymond Smulian. Vous avez des romans aussi. Ça peut être le théorème du perroquet de Denis Getsch, que j'ai beaucoup aimé, qui est un roman sur, qui parle du palais des découvertes, qui parle du nombreux pays, qui parle de tout un tas de choses et en même temps, d'aventures en Amazonie. C'est un vrai roman, mais qui aborde plein de notions mathématiques. Et puis, vous avez aussi des livres comme le grand roman des maths de Michael Launay. Rassurez-vous, je vous ai mis tous les noms de ces livres dans les notes de l'épisode et puis avec des liens, donc vous pourrez les retrouver, il n'y a pas de souci.

Speaker 1:

Le Grand Roman des Maths, il a été écrit par un de mes anciens condisciples à Normale Sup, qui s'appelle Michael Launay et qui a écrit cette grande histoire des maths, mais qui est présentée de façon intéressante, passionnante. Il a aussi développé une chaîne YouTube qui s'appelle MicMath, dans laquelle il fait des vidéos sur toutes sortes de concepts de propriétés mathématiques. Là aussi, c'est présenté de façon claire, plaisante et ludique. Je pense que c'est particulièrement important de présenter les maths non pas seulement comme quelque chose d'austère dans un manuel, mais aussi à travers tous ces différents formats Les romans, les livres de jeux, les chaînes YouTube, etc.

Speaker 1:

Et puis, vous avez aussi deux musées qui, malheureusement, n'existent qu'à Paris. Je ne suis pas sûre qu'il en existe des variantes dans d'autres régions de France. En tout cas, si vous avez la chance de passer par Paris, vous avez le Palais de la Découverte, qui va rouvrir le 6 juin 2025 après de longues périodes de travaux, plusieurs années de travaux. Évidemment, je ne sais pas à quoi il va ressembler dans sa version neuve, mais dans sa version ancienne, il y avait des salles dédiées aux mathématiques, en particulier une salle dédiée aux nombres pi, et il y avait des expériences présentées par des scientifiques.

Speaker 1:

Je le trouvais absolument fascinant, même s'il était un peu vieillot. J'ai hâte de voir ce que ça va donner lorsqu'ils l'auront refait. Et puis, vous avez la cité des sciences, qui, là aussi, est absolument passionnante. Pour développer plus largement le goût des sciences, il y a peut-être moins d'accent sur les maths, quoique qu'au palais de la découverte. Donc, voilà un petit peu des ressources que je peux vous proposer, que je peux vous encourager à utiliser avec vos enfants et pour vous aussi, peut-être pour vous réconcilier avec les maths. Et puis, je voudrais aussi vous inviter à vous émerveiller et à développer cet émerveillement chez vos enfants ou chez vos élèves, pour les nombres, parce qu'il y a plein de raisons d'être fascinés.

Speaker 1:

Par exemple, si vous voulez être fasciné, faites quelques recherches sur l'équation de l'air. L'équation de l'air, c'est EIπ plus E puissance, iπ plus 1 égale 0. Essayez de regarder à quoi elle correspond, de voir ce que sont ces nombres et de vous dire c'est quand même assez incroyable. E, i et π, ce sont trois nombres, disons, farfelus, très exceptionnels. Et E, puissance, i, pi plus 1, égale 0. C'est hallucinant, en fait.

Speaker 1:

Quand on tombe sur un résultat aussi simple avec trois nombres, aussi biscornis, émerveillez-vous pour les nombres premiers, pour les nombres amis, etc. Allez voir un petit peu ce genre de choses. Et puis, je voudrais vous faire prendre conscience aussi qu'il y a de nombreux domaines différents dans les mathématiques. Dans les mathématiques, vous avez l'algèbre, par exemple, la résolution d'équation x plus 1 égale 0, c'est de l'algèbre. Vous avez l'arithmétique, c'est là où, justement, on étudie les quatre opérations, mais on étudie aussi les nombres premiers, les multiples, les diviseurs, les nombres jumeaux dont je vous parlais, etc. Vous avez la géométrie, l'étude des formes. Vous avez les statistiques, très utiles si vous voulez comprendre un peu mieux la société ou l'économie, par exemple.

Speaker 1:

Vous avez les probabilités. Les probabilités, qui est peut-être le domaine le plus contre-intuitif des maths, parce que notre cerveau est très mauvais pour faire des probas, notre intuition nous induit souvent en erreur. Donc, faire des probabilités, c'est apprendre à mieux percevoir des situations de la vie de tous les jours et avoir une meilleure notion de ce qui se passe réellement et de quelles sont nos chances véritables d'obtenir tel ou tel résultat. Donc, les probabilités, c'est un domaine très intéressant. Vous avez l'analyse, qui est le domaine des fonctions.

Speaker 1:

Entre autres, quand vous avez f de x égale x au carré, plus 4x plus 1, et que vous tracez cette fonction, ça c'est de l'analyse.

Speaker 1:

Et puis, vous avez, pour les fans d'abstractions, vous avez la logique, qui était mon domaine de prédilection, qui peut être à la fois un peu aride et en même temps fascinante aussi, parce qu'elle amène à se poser la question des fondements des mathématiques, quelles sont les règles de base qu'on applique en mathématiques? Et c'est une question qui est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît Alors. Et c'est une question qui est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît Alors.

Speaker 1:

Je vous récapitule un petit peu ce qui, dans mon enfance, m'a donné le goût des maths et ce qui pourrait, je pense, motiver aussi vos enfants à découvrir les mathématiques et peut-être vous réconciliez-vous avec les maths. Ce serait d'éviter toute pression, de ne surtout pas partir avec un a priori négatif selon lequel les maths, ce serait difficile ou compliqué de faire énormément de manipulations concrètes, et puis de développer le plaisir de résoudre des énigmes, de trouver dans les mathématiques cette satisfaction à aboutir à un résultat et à forger une démonstration dans laquelle toutes les pièces s'imbriquent parfaitement. N'hésitez pas à aller consulter les différentes ressources que je vous ai mises dans les liens de cet épisode Et je vous souhaite une excellente semaine. Rendez-vous mardi prochain pour un nouvel épisode du podcast. A très bientôt, votre petite sourisette Anne-Laure. Sous-titrage ST' 501.