Montessori à la maison avec les Montessouricettes

246. Apprendre à aimer son corps dès l'enfance

Anne-Laure Schneider Episode 246

Il est parfois tellement difficile d’accepter son corps pour nous, adultes, dans cette société où nous sommes bombardés d’images retouchées de corps parfaits… Alors comment protéger nos enfants et leur apprendre, non pas seulement à accepter leur corps mais à l’aimer pour en prendre soin, pour se respecter soi-même et respecter les autres ?

Liens évoqués dans l'épisode :
Cycloshow et Mission XY 

Vidéo de Karolina Zebrowska en anglais sur les retouches de la taille par les photographes du XIXe siècle et du début XXe 

Vidéo de Bernadette Banner en anglais sur les retouches

Sondage IFOP 2023

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Accompagnement à la parentalité et l'IEF Montessori

Speaker 1:

Montessori chez eux, avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille ce qu'on appelle aussi l'école à la maison de co-schooling et de bien d'autres choses encore. C'est un sujet délicat, mais qui me tient particulièrement à cœur, que j'aimerais partager avec vous aujourd'hui. Comment aider nos enfants à apprendre à aimer leur corps, à l'apprécier? Il est déjà tellement difficile pour nous, adultes, d'accepter notre corps dans cette société où nous sommes bombardés d'images retouchées de corps parfaits, où nous sommes incités à dépenser des sommes folles en produits cosmétiques, voire en chirurgie esthétique. Alors, comment protéger nos enfants Pour leur transmettre non pas seulement l'acceptation de leur corps, mais leur apprendre aussi à aimer leur corps pour mieux en prendre soin, pour qu'ils apprennent à se respecter eux-mêmes et à respecter les autres? C'est un vaste sujet.

Speaker 1:

On va y passer un petit peu de temps aujourd'hui, si vous êtes partant, parce que je crois que ça en vaut la peine et que ça peut être un podcast qui peut être utile à vos enfants, évidemment, mais aussi à vous, et en particulier si vous êtes une femme et si vous avez des filles, parce que nous allons parler aussi des hommes et des garçons, mais nous ne sommes pas égaux face à ce problème d'acceptation, d'appréciation et d'amour de son corps. Il y a une étude qui a été réalisée par l'IFOP en 2023, dans laquelle on apprenait que près d'un Français sur deux avouait ne pas aimer son corps. Ça fait quand même beaucoup de monde, vous ne trouvez pas? Et là où je disais qu'on n'est pas égaux entre les sexes, c'est que chez les femmes, c'était 60% des femmes qui affirmaient ne pas aimer leur corps. Ça fait beaucoup, hein. Trois femmes sur cinq. Quand vous les croisez dans la rue, trois femmes sur cinq n'aiment pas leur corps. Et c'est quand même dommage, parce qu'on peut avoir tout un tas de raisons particulières de ne pas aimer son corps, même s'il reste toujours, à mon sens, une merveille.

Speaker 1:

On peut avoir une maladie, on peut avoir des douleurs, on peut avoir des raisons d'en vouloir à son corps et avoir une relation compliquée avec lui, même si de très grands malades arrivent aussi à se réconcilier avec leur corps. Mais c'est d'autant plus dommage quand des gens ont la chance d'avoir un corps en bonne santé et qu'ils ne l'apprécient pas. Alors, comment remédier à tout ça? pour nous adultes, et évidemment, parce que nous sommes dans un podcast de parentalité, d'éducation comment développer chez les enfants cette appréciation et cet amour de leur corps physique. On va commencer justement par aborder plutôt le domaine de la petite enfance. On va réfléchir à comment développer chez les enfants cet émerveillement devant le corps humain en général.

Speaker 1:

Ensuite, je vais devoir malheureusement faire une digression assez importante pour nous aider, nous les femmes, à déconstruire nos propres idées sur ce que doit être un corps de femme, ce à quoi devrait ressembler un corps de femme. Et alors, je m'adresse aux femmes, mais je m'adresse aussi aux hommes et à leur vision du corps des femmes, parce qu'évidemment le regard masculin influence énormément les comportements féminins. Et enfin, on en reviendra aux enfants. La boucle sera bouclée puisque je vais voir avec vous comment on peut essayer de se réconcilier avec la réalité de notre corps de femme et, par là même, transmettre à nos enfants une vision positive de ce qu'est notre corps de femme ou notre corps aussi d'homme adulte, suivant qu'on est un homme ou une femme. Alors, commençons quand même, comme je vous le disais, par la petite enfance. Comment transmettre l'émerveillement face au corps humain? Parce que c'est quand même quelque chose d'extraordinaire, le corps. Quand on y réfléchit, c'est une petite merveille de la nature. C'est une construction absolument incroyable, avec des mécanismes d'une précision, d'une flexibilité, qui sont fabuleuses.

Speaker 1:

Alors, tout ça, ça commence dès l'enfance. Déjà pendant l'enfance, la toute petite enfance, on peut commencer à envoyer des messages positifs à nos enfants sur leur corps. Avec les bébés, les nourrissons, les tout-petits. Ça passe par des petits jeux, des petites chatouilles, des massages bébés. Les massages bébés sont excellents pour que les bébés prennent conscience de leur schéma corporel, que là, au bout du bras, il y a une main, qu'au bout de la jambe, il y a un pied, et que tout ça, ça leur appartient, ça fait partie d'eux. Parce que les bébés n'ont pas encore conscience de leur corps à la naissance. Ils s'imaginent par exemple souvent en tout cas, c'est ce qu'on pense que la maman, surtout si la maman les allait, elle est une partie de leur corps Et donc, à un moment donné, ils développent leur conscience d'eux-mêmes et, entre autres, leur schéma corporel.

Speaker 1:

Donc, tout ce qui va être petits jeux, les contacts, les caresses, les câlins, les massages bébés, ça, c'est extraordinaire, les massages bébés, parce qu'en plus, ce sont des moments fabuleux à passer entre un parent et son enfant. Ça peut d'ailleurs être un moment privilégié aussi entre un papa et son enfant, là où il y a des choses qu'un père ne peut pas faire. Par exemple, si on fait le choix de l'allaitement. Un père ne peut pas allaiter. Un père n'a pas porté son enfant pendant neuf mois, donc il n'y a pas cette habituation à l'odeur de la mère, au son de la voix de la mère. L'habituation est un petit peu plus faible, même si le bébé a pu entendre le son de la voix du père dans le ventre de la maman.

Speaker 1:

Mais ça, les massages bébés, donner les bains, un papa peut absolument le faire et c'est un excellent moyen, justement, de créer ce lien avec l'enfant qui, souvent, se crée plutôt après la naissance que pendant la grossesse. Tout ça à privilégier pour les tout-petits. Et puis, dès que de la naissance même, et encore plus lorsque les enfants commencent à bouger, se retourner, ramper, se déplacer, il va être important d'avoir des vêtements suffisamment amples et élastiques. Il faut que rien ne vienne entraver le mouvement du bébé, parce que ça va être son obsession pendant quelques temps et ça va être un stade où le corps du bébé évolue comme il n'évoluera plus jamais au cours de la vie. La croissance du tout petit est incroyable.

Speaker 1:

Son évolution physique, en termes de capacité musculaire, de mouvement, est phénoménale aussi. Donc, il est vraiment très, très important d'adopter des vêtements suffisamment amples et élastiques. Un autre point important qui peut être introduit très, très tôt même si l'enfant ne parle pas encore, il va quand même absorber ce que nous, on va lui dire Et du coup, il va être important d'utiliser un vocabulaire juste et précis, en fait un vocabulaire anatomique, y compris pour les parties sexuées du corps, comme la vulve ou le pénis, plutôt que je ne sais pas la foufoune ou le zizi. On peut utiliser les termes précis, exacts, parce que l'enfant va très vite absorber que, en fait, si on utilise des mots un peu rigolos pour ces parties-là, c'est qu'on est un euphémismes. En fait, une vulve est une vulve, un pénis est un pénis, c'est comme ça que va s'exprimer un médecin et donc on peut garder ça en tête.

Speaker 1:

Comment est-ce que je m'exprime chez le médecin? ou en tout cas, comment est-ce qu'un médecin va s'exprimer face à moi, par rapport au corps humain? Et essayer de faire la même avec nos enfants. Ça, c'est l'un des principes que l'on met en place dans la pédagogie Montessori avec les enfants entre 0 et 3 ans. On utilise évidemment aussi par la suite, mais dès la naissance, on utilise le véritable vocabulaire. Ça veut dire aussi qu'on va éviter d'exprimer du dégoût par rapport au corps humain, y compris par rapport à ce qu'il rejette, Pas de dégoût face à la transpiration.

Speaker 1:

Alors, les tout-petits ne transpirent pas, enfin si, mais Ils peuvent transpirer quand il fait très chaud, mais leur transpiration ne sent pas. Et donc, souvent, on n'a pas de dégoût face à la transpiration des tout-petits comme on pourrait en avoir face à notre transpiration d'adulte. On se dit Oh, je ne sens pas bon. Donc, il faut éviter de manifester du dégoût par rapport à tout ce qui a trait au corps de l'enfant, sa transpiration, l'urine, les selles qu'on retrouve dans les couches. Alors, je sais, parfois ça sent très mauvais, mais ça n'a rien de dégoûtant. On va se laver les mains après. Mais On va se laver les mains après. Mais le dégoût exprime une répulsion, une distance qu'on a envie de mettre. L'urine et les selles, c'est quelque chose de parfaitement naturel, c'est le signe que l'organisme fonctionne correctement et que le corps évacue ce qui ne doit pas rester dans le corps.

Speaker 1:

Et Maria Montessori parle, lorsqu'elle parle aux enfants de l'eau qui a été salie, lorsqu'ils se lavent les mains, elle parle de la belle eau sale. Regarde la belle eau sale. On s'est lavé les mains, elle est toute grise. Oh, là, là, c'est formidable. C'est formidable parce que cette eau, c'est le fruit du fait de s'être lavé les mains. Il n'y a pas de dégoût à avoir. On s'est lavé, on est propre.

Speaker 1:

Regarde cette belle eau sale, et puis peut-être qu'on va s'en servir pour arroser les plantes, par exemple. Donc, tout ce qui est sale pour nous, il faut essayer de prendre un peu sur nous. Je vous invite en tout cas à essayer de prendre un peu sur vous pour ne pas exprimer de dégoût. Mon mari répète souvent parce qu'il passe beaucoup de temps dans le potager et il revient souvent avec les mains pleines de terre que c'est pas sale, c'est de la terre. Mais tout, en fait, redevient de la terre. Et évidemment, ça n'empêche pas d'aller se laver les mains avant de passer à table ou de se la. Ce sont des règles d'hygiène. Mais ce qui est sale est aussi naturel Et ça va avec une vision de la nature aussi, dans laquelle on n'exprime pas de dégoût pour les petites bébêtes.

Speaker 1:

Des petites bébêtes comme les mouches, les cloportes, etc. Qu'on va appeler encore une fois, suivant l'inspiration de Maria Montessori, les balayeurs de la nature. Je trouve que c'est une expression qui est formidable, ces petits balayeurs de la nature qui viennent ramasser tout ce qui traîne et ils le transforment en terre, en une terre fertile dans laquelle les plantes vont pouvoir pousser, y compris les fruits et les légumes, ou les céréales qu'on va pouvoir manger. Et ça, c'est le cycle de la vie. C'est quelque chose d'extraordinaire. Donc, comme dit mon mari, la terre du jardin, non, ça n'est pas sale, c'est de la terre.

Speaker 1:

Alors, ça n'empêche pas, encore une fois, de promouvoir l'hygiène, mais sans aucun dégoût. Et puis, au fur et à mesure où les enfants grandissent, j'insiste encore sur cette idée qu'il faut leur fournir des vêtements confortables. Je trouve qu'il est important, en particulier, que nos filles puissent, en grandissant, grimper aux arbres, courir partout, sans être encombrées par des vêtements qui, souvent, ont du charme, sont plus esthétiques, mais les bloquent dans leurs mouvements. Ça ne favorise pas un bon développement de leur corps. Alors, je sais qu'il y a parfois des impératifs religieux qui engoncent les filles dans des vêtements peu pratiques, et je crois qu'il faut vraiment y faire très attention et trouver un juste équilibre entre les convictions religieuses, le souci de rester pudique et ne pas se balader tout nu dans la rue et, en même temps, le fait d'avoir des vêtements confortables. Il y a de plus en plus de femmes qui développent ce qu'on appelle une mode modeste, mais qui peut rester tout à fait confortable.

Speaker 1:

La difficulté, c'est que si vous commencez dès la plus tendre enfance à placer un regard sexuel sur les petites filles en général, c'est sur les petites filles eh bien, vous leur transmettez très tôt une vision honteuse de leur corps Et ça, c'est quelque chose qui reste et qui va rester probablement jusqu'à la fin de leur vie, à moins de faire un gros travail dessus. Un exemple que je voudrais vous donner, et ce n'est pas pour cibler une religion en particulier, mais j'avais rejoint quelques jours mon mari aux Émirats Arabes Unis, alors qu'il était en mer là-bas et qu'il faisait une escale à Dubaï. Et qu'il faisait une escale à Dubaï, et j'y étais avec notre fils aîné qui, à l'époque, avait neuf mois, je crois. Et puis, à la réception de l'hôtel, je demande s'il est possible d'aller visiter une mosquée qui se trouvait un peu plus loin. Et, pour respecter les croyances religieuses de chacun là-bas, pour ne choquer personne, je demande quelles sont les règles, je montre la façon dont je suis habillée et je demande si ça ira si j'y vais comme ça et si je porte un foulard sur la tête, et le concierge me dit oui, tout à fait. Puis je montre mon bébé et je lui demande et pour lui, est-ce qu'il y a quelque chose auquel je dois faire attention ou pas. Et il me répond oh bah non, lui, il est tout pur, il est tout innocent. Ah bon, parce que moi je ne l'étais pas.

Speaker 1:

Peut-être, j'ai trouvé ça, mais tellement choquant, alors qu'on ait des règles d'impertif religieux il n'y pas envie de choquer qui que ce soit j'étais prête à me plier aux règles, tout comme quand on rentre dans une église. Alors, surtout, si vous allez dans une église en Italie, on va vous imposer d'avoir les genoux et les épaules couvertes. Bon, c'est comme ça et on s'y plie. Mais associer ça à une notion de pureté ou d'impureté je devrais me cacher parce que je suis impure Ça m'a profondément choquée Et je pense que ce sont des concepts, des notions avec lesquelles il ne faudrait pas laisser nos filles grandir. Le corps humain n'est pas impur. Ça n'est pas vrai. Rien dans le corps humain n'est impur. Ce qu'on fait du corps humain peut être impur Ou pur. Ça dépend de nos actes, mais non pas du fonctionnement normal du corps humain.

Speaker 1:

Alors, comment faire quand apparaissent justement les premiers caractères sexuels au moment du début de la puberté? Je pense qu'il est fondamental d'éviter les moqueries. Évidemment, parfois, un grand frère peut se mettre à se moquer de sa petite sœur ou inversement, à l'apparition des premiers caractères sexuels primaires ou secondaires. Je pense qu'il n'est pas non plus nécessaire d'en faire tout un cinéma. Le corps est en plein changement, certes, mais c'est normal Et il est fondamental d'expliquer, de prévenir de ce qui va se passer.

Speaker 1:

Combien de jeunes filles Je pense que ça arrive moins aujourd'hui, ça doit sans doute encore arriver Mais dans les générations qui nous précèdent, combien de jeunes filles ont eu leurs règles pour la première fois, sans avoir la moindre idée de ce qui leur arrivait, et se sont mises à paniquer. Vous imaginez, vous avez du sang qui sort de votre entrejambe. C'est terrifiant quand même, parce qu'on ne leur avait rien expliqué. Donc, c'est important de prévenir de ce qui va se passer.

Speaker 1:

Et là, j'ai deux recommandations à vous faire, une pour les garçons, une pour les filles. Vous avez une association qui a développé des Je ne sais pas si c'est une association, d'ailleurs, je crois que oui Qui a développé des ateliers. Alors, les ateliers pour les filles, de 10 ans à 14 ans, s''appelle Cyclochaud. Je l'ai fait avec notre fille aînée. Moi, je recommande quand même de le faire plutôt vers les 10 ans que vers les 14, histoire d'expliquer, en fait, ça explique le fonctionnement du cycle féminin Et ça permet d'aborder le sujet des premières règles avant qu'elles arrivent, et je trouve que c'est Alors certains vous diront l'inverse qu'il vaut mieux que les filles se sentent déjà concernées. Moi, de ce que j'ai observé, c'est quand même rassurant de savoir ce qui va se passer avant que ça n'arrive, quitte à rafraîchir un peu les idées au moment où ça arrive. Ce sont des ateliers qui se déroulent entre mère et fille, toutes les mères sont conviennes. Il y a juste un moment où les filles restent seules avec l'animatrice pour pouvoir poser des questions qui pourraient peut-être les gêner devant leur maman. Mais l'essentiel de la journée se passe avec les mamans et les filles Et on explique le cycle féminin, sachant que tout le cycle féminin est organisé pour permettre d'avoir des bébés.

Speaker 1:

Et donc ça, c'est ce qu'on appelle dans Cyclochaux, le grand final. On a le cycle féminin où tout est fait pour accueillir des spermatozoïdes, etc. Et lorsqu'un spermatozoïde rentre dans l'ovule, permettre d'avoir un bébé. Et puis on explique ça aux petites filles, aux jeunes filles, pour qu'elles comprennent la finalité de leurs organes sexuels. Et ensuite, dans un second temps, on leur dit voilà ce qui se passe quand il n'y a pas de bébé.

Speaker 1:

Évidemment, ça va être la plupart du temps Quand il n'y a pas de bébé, il y a le petit final et à la fin du cycle parce qu'en fait, techniquement, les règles sont plutôt la fin du cycle Eh bien tout le sang de l'endomètre est expulsé, ce sont les menstruations, les règles. C'est un petit peu comme si on faisait le grand nettoyage de printemps avant de redémarrer à préparer le corps pour l'éventualité d'un bébé. C'est une merveilleuse source d'émerveillement pour les enfants. Ça se passe avec un grand tapis qui représente tout le système génital, le système reproducteur de la femme, et c'est très bien expliqué, avec des petites métaphores pour chaque élément du système reproducteur, avec à la fois le vrai nom et puis un nom un peu plus poétique. C'est plein de poésie, c'est très clair et c'est très bien fait. Et puis, vous avez un petit peu l'équivalent qui s'appelle Mission XY, qui est pour les garçons.

Speaker 1:

Alors, on décale un petit peu, plutôt de 11 à 14 ans cette fois-ci, avec leur père, dans lequel, dans ces journées père-fils, on leur apprend, là encore, le fonctionnement de leurs organes, de tout ce qui se passe à la puberté. Pour les garçons, et comme, avouons-le, c'est quand même un petit peu plus rapide que tout ce qu'il y a à expliquer pour les filles, ils en profitent pour expliquer le cycle féminin. Et donc, c'est formidable, parce que ces jeunes garçons, ils sont éveillés à ce qu'est le cycle féminin chez la femme. Moi, je n'aime pas du tout voir cette espèce de dégoût qu'ont certains hommes pour tout ce qui a trait aux règles. J'ai déjà vu des hommes sur les réseaux sociaux qui disaient que ça ne les dérangeait pas de laver les culottes menstruelles de leur femme, et je trouve que c'est une réaction extrêmement saine. Il n'y a aucune honte à avoir, ni pour son propre corps, ni pour le corps de son conjoint ou sa conjointe.

Speaker 1:

Donc, je trouve ça formidable que les garçons, dès leur début de puberté, soient éveillés à ce qui se passe dans le corps des filles et plus tard, des femmes, parce que ça les éclaire en fait, lorsque nous, les femmes, nous vivons, et je trouve que c'est très enrichissant pour tout le monde. Et ça, c'est un petit peu le schéma de ces journées cyclo-show ou mission XY. Plus je connais les richesses de mon corps, plus je le respecte et j'en prends soin, et ça, je trouve que c'est formidable. Encore une fois, le sang des règles pour les filles, ça n'est pas quelque chose de sale. Là encore, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas le nettoyer, le laver. Mais ce n'est pas quelque chose de honteux, au contraire, c'est le signe que mon corps est en bonne santé et qu'il se prépare à pouvoir donner la vie un jour. Il y a le temps, mais c'est un phénomène tellement complexe que le corps s'y prépare très à l'avance.

Speaker 1:

Évidemment, il n'émerveillement. Et une juste vision du corps, parce qu'au contraire, ne pas avoir ces règles, notamment où la puberté a déjà commencé, c'est un signe très inquiétant de mauvaise santé chez la femme. C'est l'un des symptômes, par exemple, de l'anorexie. Lorsqu'on n'a pas assez de nutriments, le corps se met en mode veille, si on veut, élimine toutes les fonctions qui ne sont pas indispensables et donc ne permet pas la reproduction, parce qu'on n'a certainement pas les réserves pour accueillir un bébé quand on n'a déjà pas assez de nourriture pour soi-même, donc c'est inquiétant. Quand il n'y a pas de menstruation, de nourriture pour soi-même, donc c'est inquiétant quand il n'y a pas de menstruation.

Speaker 1:

Toujours autour de ces histoires de caractère sexuel, là, plutôt secondaire, il y a la question des poils. Moi, j'avoue que j'ai été très choquée d'entendre ma fille revenir du collège et me dire qu'elle est poilue comme un gorille. Franchement, ça m'a choquée. Alors, je lui ai posé des questions.

Speaker 1:

Elle n'a aucune idée d'où elle a entendu ça. C'est juste, elle, son ressenti face à son corps. Parce qu'évidemment, oui, avec la puberté, elle commence à avoir des poils sur les jambes et davantage de poils sur les bras. Il n'y a pas juste un duvet, voilà, il y a des poils, mais po, c'est horrible. Et c'est ce que lui dit maintenant sa petite voix intérieure.

Speaker 1:

Pourtant, je précise en plus, ma fille n'est pas brune, elle n'est pas particulièrement poilue. Donc, je dirais que c'est même pas une histoire de contraste par rapport à ses camarades qui auraient des poils plus clairs ou moins de poils qu'elle. Elle a une pilosité, je dirais, dans la moyenne de ce que l'on voit habituellement, ni particulièrement visible, ni particulièrement invisible. Alors, ce que je me suis forcée de lui répondre, et qui va peut-être vous inspirer aussi, c'est je lui ai dit tu sais, qui n'est pas poilu, c'est les femmes qui ont un cancer et qui doivent faire une chimiothérapie. En fait, que tu aies des poils à ton âge, c'est un signe de bonne santé, c'est le signe que tu deviens petit à petit une jeune fille et ne plus avoir de poils, au contraire, c'est un signe de mauvaise santé. Mais ça n'est pas évident. Et là, il y a beaucoup de choses à déconstruire, en particulier sur le corps des femmes.

Speaker 1:

Je vais faire maintenant, comme je vous l'avais dit au début de l'épisode, une grande digression là-dessus, parce qu'il y a beaucoup de choses sur lesquelles moi-même je me suis éduquée ces dernières années Et sur lesquelles j'ai beaucoup évolué Grâce à tout un tas de gens sur Internet qui ont partagé des choses qui m'ont beaucoup fait réfléchir, et donc, je voudrais maintenant, à mon tour, vous transmettre tout ça, tout ce que j'ai appris, pour vous aider à déconstruire cette vision que l'on a du corps de la femme, parce que, messieurs, restez à l'écoute surtout On n'est vraiment pas égaux par rapport à nos visions du corps. Il y a un site qui s'appelle Look Fantastique qui a fait une étude en 2018, et qui a découvert que les Français ça a pu évoluer depuis les Français se dépensaient en moyenne 6,80€ par jour en produits de beauté, ce qui faisait à peu près 2482€ par an. 6,80€ par jour en produits de beauté, c'est plus que mon budget nourriture pour une personne par jour. Donc, ça veut dire dépenser davantage en produits de beauté qu'en nourriture. C'est chaud quand même.

Speaker 1:

En 2017, il y avait une autre étude qui a été faite par le site Groupon J'ai jamais trop su comment le prononcer, ou Groupon, je n'ai jamais trop su comment le prononcer. Et là, ils estimaient que les femmes dépensaient en moyenne, dans toute leur vie, 80 433 euros pour leur apparence. Ça représente 130 euros par mois. 80 000 euros, on peut s'en acheter des choses avec. Alors, il s'agissait de prendre en compte les dépenses liées au maquillage, aux produits de soins du visage, aux manucures, aux entraînements physiques aussi pour garder la ligne, pas les entraînements physiques pour se muscler.

Speaker 1:

Il se trouve qu'en plus, au-delà de cette charge financière qui impacte les femmes, il y a plein d'autres aspects que cela impacte. Cela impacte l'estime de soi. Combien de femmes complexes à l'idée de mettre un maillot de bain et d'aller à la plage et de profiter de vacances ou à la piscine et de profiter de ces moments de vacances avec leurs enfants. Cela joue sur le moral Ah, mince, j'ai pris 2 kilos, je suis nulle». Cela prend du temps aussi. Il en faut du temps pour faire des masques, pour aller chez l'esthéticienne, pour aller acheter des vêtements. Il en faut énormément du temps. Et puis, ce qui n'est pas anodin non plus, ça joue sur le plaisir sexuel des femmes aussi. Il y a un livre qui est sorti en 2020, qui s'appelle La charge sexuelle, l'autre charge mentale des femmes de l'autre charge mentale des femmes de Caroline Michel, parce que les femmes complexes, y compris pendant les rapports, en se disant mais est-ce que je suis assez belle, est-ce que le spectacle est agréable pour mon mari ou mon partenaire?

Speaker 1:

En tout cas, c'est encore quelque chose qui joue sur leur psychisme pendant les rapports et qui, évidemment, va les bloquer aussi pour avoir du plaisir pendant les rapports et qui, évidemment, va les bloquer aussi pour avoir du plaisir pendant les rapports. Et puis, n'oublions pas la chirurgie esthétique qui ne fait que se développer, ou les injections chez les dermatologues qui deviennent de plus en plus à la mode. Rappelons-nous que la chirurgie esthétique, qui a une fonction réparatrice extraordinaire, je crois qu'on peut vraiment bén que la chirurgie esthétique qui a une fonction réparatrice extraordinaire. Je crois qu'on peut vraiment bénir la chirurgie esthétique réparatrice pour tout ce qu'elle permet après des accidents, après des brûlures, etc. Mais la chirurgie esthétique purement esthétique, c'est quand même risquer un danger qui est important uniquement pour l'esthétique.

Speaker 1:

Et l'un des pays dans le monde, aujourd'hui, où il y a le plus de chirurgie esthétique, c'est la Corée du Sud, qui est d'ailleurs une destination de tourisme de chirurgie esthétique. Et bien, à l'heure actuelle, une Coréenne sur cinq, entre 19 et 29 ans a déjà subi une opération de chirurgie esthétique. Entre 19 et 29 ans a déjà subi une opération de chirurgie esthétique. Et on passe à 31% des coréennes entre 29 et 39 ans qui ont déjà vécu une opération de chirurgie esthétique. L'une des plus courantes, c'est la blepharoplastie, qui est une opération des paupières qui se fait dès 12 ans. C'est un cadeau fréquent que l'on offre aux jeunes coréennes vers l'âge de 12 ans pour créer une deuxième paupière à l'occidentale, plutôt que d'avoir les yeux avec une monopopière telle qu'est le physique coréen classique.

Speaker 1:

De manière générale, vous voyez tout l'impact que ça a, spécialement sur les femmes. Les hommes ne dépensent pas autant en produits de beauté, ils ne dépensent pas autant en opérations de chirurgie esthétique, ils ne prennent pas autant de risques, ils n'ont pas autant cette charge mentale de leur esthétique. Alors, ça arrive, mais on est très, très, très loin des chiffres qui concernent les femmes. Mais on est très, très, très loin des chiffres qui concernent les femmes. Et un point fondamental qui, je pense, peut vous aider comme ça m'a beaucoup aidé, moi, à déconstruire certaines choses, certains principes que j'avais en tête c'est de réaliser qu'en fait, il y a beaucoup de choses pour lesquelles on montre du dégoût ou de la répulsion, qui sont en fait uniquement les caractères sexuels secondaires des femmes adultes et mûres sexuellement, Par exemple la cellulite ou les poils. Alors je vais y revenir.

Speaker 1:

En fait, c'est comme si on voulait transformer les femmes en petites filles, en petites filles sans poils, en petites filles sans cellulite, avec une peau parfaite, etc. Et je trouve que là, il y a un mélange des genres qui est très dangereux, vraiment très dangereux. Je m'inquiète de ce que ça implique psychologiquement de mettre comme idéal du corps féminin un idéal de petite fille Et je me demande très honnêtement si ça ne favorise pas aussi le développement de un idéal de petite fille. Et je me demande très honnêtement si ça ne favorise pas aussi le développement de tendances pédophiles. À force de montrer aux hommes un modèle de femme parfaite, qui n'a aucun poil, qui est lisse de partout, est-ce qu'on n'encourage pas les tendances pédophiles? Et puis, encore une fois, ce ne sont que les caractères sexuels secondaires des signes de bonne santé chez la femme.

Speaker 1:

Est-ce que vous imaginez si on diabolisait la voix qui mue chez un garçon En disant il a une voix grave, quelle horreur, il faut qu'il se fasse opérer. C'est horrible pour un homme d'avoir une voix grave. Ça nous paraît absurde. C'est ce qu'on faitrait, qu'elle fasse une épilation au laser pour s'en débarrasser définitivement. Est-ce que vous imaginez si on Je ne sais pas moi si on On diabolisait le développement des testicules chez les garçons et qu'on avait des procédures de réduction des testicules par chirurgie?

Speaker 1:

Je pense que rien que transposer ça, vous vous rendez compte à quel point c'est absurde. Et pourtant, regardez ce qu'on fait avec les seins de la femme, toutes les opérations de chirurgie esthétique autour de l'augmentation du bonnet ou la réduction du bonnet. Parfois, il faut réduire le bonnet pour des raisons de santé, parce que ça nuit au dos et que ça devient vraiment quelque chose de difficile. Là, c'est une opération qui n'est pas une opération de confort, ça peut être une opération pour la santé. Je parle d'opération purement esthétique.

Speaker 1:

Et si ça vous paraît extrême, ce que j'essaie de transposer pour les hommes, dites-vous bien que cette vision de la femme qui ne devrait manifester aucun caractère sexuel, ça peut aller jusqu'à l'excision. Quand même, dans certaines cultures, dans certaines communautés, quand même, dans certaines cultures, dans certaines communautés, on en vient à exciser, à couper, par exemple, les lèvres autour du vagin de la femme, autour de la vulve de la femme. Donc, là, je crois qu'il est vraiment important de prendre conscience que rien de tout ça n'est normal Et que c'est un phénomène assez récent en fait. Et ça, je vais vous l'expliquer à travers deux grands exemples la cellulite et les poils Pour vous montrer comment il va être fondamental que nous, les femmes, nous nous réconcilions avec notre propre corps pour montrer l'exemple à nos filles, Parce que nos filles absorbent tout ce que nous faisons.

Speaker 1:

Mais maman, pourquoi tu te rases? Et maman, pourquoi tu t'en vas là? Tu vas chez l'esthéticienne. C'est quoi l'esthéticienne, ça sert à quoi? Et maman, pourquoi tu ne manges pas à table, pourquoi tu manges ce truc hyper protéiné plutôt que le repas, comme nous? Et pourquoi Et les petites filles intègrent que c'est ce qu'une femme doit faire Et pourquoi tu te maquilles, qu'est-ce que tu te mets là sur le visage, ça sert à quoi? Elles nous prennent en modèle et elles vont grandir avec ces idées, comme si c'était des évidences. Alors, comme je vous l'ai dit, je vais vous donner des exemples très concrets.

Speaker 1:

Prenons la cellulite. Vous ne le savez peut-être pas, moi-même, je ne le savais pas jusqu'à il y a encore, peut-être deux ans, je dirais En fait, la cellulite, qui est diabolisée par tous les magazines féminins. Il faut lutter contre la cellulite à coups de crème, à coups de machines qui vont venir masser la cellulite, etc. En fait, la cellulite, c'est un phénomène parfaitement naturel. C'est d'ailleurs essentiellement génétique, hormonal. C'est bien pour ça qu'il n'y a que les femmes qui sont concernées, parce que c'est lié à nos hormones Et que les principaux responsables de la cellulite, ce sont les estrogènes, qui sont des hormones essentiellement féminines, en tout cas bien plus présentes chez les femmes. Encore une fois, c'est un phénomène naturel. Alors, je vous cite Doctissimo les lobules graisseux sont plus gros chez la femme.

Speaker 1:

La femme a deux fois plus de cellules adipeuses que l'homme pour répondre aux besoins accrus pendant la grossesse. Donc, en fait, cette cellulite, c'est une réserve pour la grossesse, qui demande beaucoup au corps, et puis pour l'allaitement ensuite. Donc, je recite Doctissimo, l'agencement de ces lobules graisseux est perpendiculaire au derme chez la femme, contrairement à l'homme où ils sont obliques et glissent sans former de capiton. La peau de la femme est plus mince. La distribution des adipocytes les adipocytes sont des cellules graisseuses se trouve au niveau du ventre, des cuisses, des fesses et des hanches. Chez l'homme, ils sont plutôt situés au niveau de l'abdomen Et on estime que 90% des femmes, alors je cite encore une fois, sont atteintes de cellulite à divers degrés, contre 2% à peine des hommes. Ce atteinte me choque profondément, parce qu'on vient d'allaitement.

Speaker 1:

Ça fait partie du développement normal du corps humain, même si on n'a pas de projet d'enfant, ce n'est pas la question. Le corps est sexué, il se prépare à se reproduire. Ça fait partie de nos instincts aussi de reproduction, et donc, le corps a évolué de façon à favoriser la reproduction. Et ces cellules graisseuses, elles ne glissent pas sous la peau puisqu'elles sont perpendiculaires à la peau, alors que chez l'âme, elles sont dans l'autre sens. Et puis, la peau de la femme est plus mince. Donc, on voit ces cellules qui ressortent, mais c'est donc quelque chose de parfaitement normal.

Speaker 1:

Je vous cite aussi le docteur Laurence Plumeau, qui est médecin nutritionniste. Il s'agit d'une réserve énergétique génétiquement prévue au niveau des cuisses et très sensible aux hormones sexuelles féminines que sont les oestrogènes et la progestérone. C'est pour ça, d'ailleurs, que la cellulite commence à apparaître, généralement à la puberté, et pas chez les petites filles. Elle rappelle, ce médecin, le docteur Plumeau, que le gras est un organe utile Et il se trouve qu'il représente, chez les femmes, 20 à 25% du poids total du corps, qui se répartit partout. Mais ce sont dans les cuisses et les fesses, où apparaît majoritairement cette cellulite, que les cellules sont. Par ailleurs, il y a quelques idées reçues sur la cellulite. Déjà, la cellulite n'est pas faite que de gras. Il n'y a pas que des graisses dans la cellulite, ça peut être de l'eau aussi ou des tissus fibreux. Et il n'y a pas spécialement de rapport entre la cellulite et la prise de poids, mais davantage avec la génétique et la production d'hormones du corps féminin.

Speaker 1:

Encore une à la puberté, même si vous avez une petite fille très en surpoids, elle n'a pas de raison de développer de la cellulite parce qu'elle n'a pas encore ses hormones qui circulent à haut niveau dans son corps. Un autre Il se trouve aussi qu'il est impossible de se débarrasser définitivement de la cellulite. Faire du sport n'a pas d'effet réel sur la cellulite. Il y a des crèmes, il y a des machines, etc. On ne peut pas se débarrasser définitivement de la cellulite, mais en fait, parce qu'on n'est pas censé s'en débarrasser. C'est comme si, tout d'un coup, on chose qui est totalement naturel dans le corps féminin. Et puis, autre point important, la cellulite est totalement neutre pour la santé.

Speaker 1:

Encore une fois, ça n'a pas forcément de lien avec la prise de poids Et ça n'est pas une maladie. Donc, on n'est pas atteint de cellulite. On a de la cellulite comme on a des genoux, on a des seins, on a des mains, on a des yeux et on a de la cellulite. Alors, petite parenthèse dans ce terme cellulite, on entend le it, le it qui désigne en général des infections. Et effectivement, il y a le terme de cellulite qu'on appelle généralement, alors que je ne dis pas de bêtises, je crois que c'est cellulite infectieuse. Ah, je ne retrouve pas le terme exact. Je crois qu'on parle de cellulite infectieuse.

Speaker 1:

En tout cas, ça n'est pas la même chose. Il s'agit d'une infection qui se passe sous la peau Et ça n'a rien à voir avec ces petites boules qu'on peut voir sur la peau des femmes. Alors, d'où ça sort cette diabolisation de la cellulite? Je peux vous dire qu'au Moyen-Âge, on n'avait rien à battre de la cellulite. Je peux vous dire qu'au Moyen-Âge, on n'avait rien à battre de la cellulite. En fait, c'est quelque chose de très, très récent.

Speaker 1:

Il y a un premier rapport sur la cellulite qui a été développé, écrit, plutôt rédigé, en 1923 seulement, donc il y a un siècle. Et en 1924, il y a qui a croisé ses recherches avec les méthodes de palpé-rouler qu'il avait apprises chez des masseurs suédois Et il a développé ce concept de cellulite en parlant des grains de nodosité qui étaient perceptibles sous la peau en la pinçant, chez des femmes enveloppées. Il a aussi parlé de sensations de peau d'orange obtenues en plissant l'épiderme. Alors, il se trouve qu'en fait, on ne la trouve pas que chez les femmes enveloppées. Mais il s'est mis à voir la cellulite comme une intoxication du corps, peut-être associée à une insuffisance hépatique, à de l'obésité, à de l'arthrétisme, à de la grippe. On a ensuite considéré ça comme une maladie.

Speaker 1:

Dans les années 30, on avait une haine de tout ce qui était graisseux. Il y avait aussi la mode des vêtements qui raccourcissait, donc les formes féminines étaient davantage visibles. On s'est mis à détester tout ce qui était graisse, alors que sans graisse, vous allez mourir. Je suis désolée, vous avez besoin de votre graisse. Et en 1933, il y a la première apparition du terme de cellulite dans un magazine de mode, avec un article sur les exercices pour que le corps puisse lutter contre la sédentarité.

Speaker 1:

En fait, ça fait un siècle qu'on parle de cellulite et qu'on la diabolise, qu'on le voit comme une maladie, alors qu'encore une fois, c'est totalement neutre pour la santé. Et il y a un parallèle qui m'a beaucoup frappée. Depuis qu'on a des animaux, je trouve que c'est exactement la même chose, nous avons des lapines, enfin des lapins d'élevage, et donc aussi des lapines. Il s'agit de lapins fauves de Bourgogne, si ça vous intéresse, et donc, ce sont des gros lapins qui sont faits pour l'élevage, pour se reproduire et pour fournir des lapins de chair qui sont relativement gros. Et bien, il y en a pour les chiens, les chats, etc. Et, comme souvent, on vérifie la conformité de l'animal avec les critères typiques de sa race. Donc là, en l'occurrence, les fauves de Bourgogne.

Speaker 1:

Et ce que m'a appris un ami, c'est que les fanons que l'on trouve on peut voir ça comme un double menton qu'on trouve fréquemment chez les lapines sont un motif de disqualification. On considère que si une lapine a un goitre, un fanon, enfin, quelque chose comme ça, un double menton, elle est automatiquement éliminée du concours. Alors qu'en fait, j'ai fait mes recherches, parce que j'avais une lapine qui avait ça et je me suis dit mince, est-ce que c'est un signe de mauvaise santé? Est-ce qu'il faut qu'on change son alimentation, qu'il est peut-être trop riche? J'ai fait mes petites recherches. En fait, ce fanon, c'est simplement une réserve de graisse pour les grossesses, c'est simplement le signe que ma lapine, elle est prête à avoir des petits. Elle est.

Speaker 1:

Mais même dans les concours de beauté pour les lapins, pour les lapines, on diabolise ce fanon, comme on diabolise la cellulite chez les femmes. Sachez en revanche que si un mâle lapin a un fanon là, c'est un signe de danger, parce que ça peut être le signe qu'il a trop d'embonpoints ou qu'il a une tumeur. Eh oui, donc, vous voyez qu'il faut arrêter, en fait, de boire comme des maladies des choses qui sont en fait totalement naturelles. C'est la même chose pour les poils. Ça me choque énormément.

Speaker 1:

Aujourd'hui, parmi les épilations classiques qu'on trouve chez les esthéticiennes, il y a l'épilation des jambes, des aisselles, du maillot, mais aussi du visage et même des bras, et il y a en plus un cercle vicieux. Alors, les poils sont quelque chose de totalement naturel Et, en fait, si on les laisse pousser quelque part, ils s'affinent un petit peu par l'usure avec le temps, alors que plus on les épile, plus on rentre dans un cercle vicieux, parce que les poils, en repoussant, se renforcent, deviennent plus visibles. J'en ai fait l'expérience en enlevant 2-3 poils sur mon visage, à l'endroit où on parle de moustache. Oui, toutes les femmes ont un duvet au-dessus de la bouche Et, en fait, si vous enlevez 2-3 poils, ceux qui vont repousser à la place risquent d'être plus épais, plus visibles Et la seule solution, c'est de les laisser s'user. Mais plus vous épilez ou vous rasez, peu importe, eh bien plus vous, paradoxalement, vous allez rendre visibles, plus visibles les poils qui repoussent. Donc, je le répète, avoir des poils, c'est un signe de bonne santé. Alors, ce n'est pas évident, tout nous pousse à ne pas avoir de poils, nous les femmes, pour qu'on ait la peau douce, etc. Mais pardon, la peau des hommes est douce malgré leur poil.

Speaker 1:

Ça n'a pas de Voilà, c'est un autre touché. Mais on peut avoir la peau douce sans avoir des poils, surtout que si on est honnête entre femmes je dis ça pour les hommes qui nous écoutent, toutes les femmes le savent bien Si on s'épile, même si on s'épile à la cire, on va avoir la peau. Alors, déjà, le premier jour, on va avoir la peau rouge, surtout si, comme moi, on a la peau blanche, sensible, etc. Ça va irriter. On peut avoir plein de petits points roses qui font un peu une peau de fraise. C'est un traumatisme pour des peaux fines comme la mienne, par exemple. Donc, le premier jour, ça ne va pas.

Speaker 1:

Puis, souvent, le troisième jour, en fait, ça commence à repousser. Et quand ça commence à repousser, ça devient un peu piquant, justement Parce qu'il y a juste des petits bouts de poils un peu partout, qui sont un peu rigides. Ça ne devient pas la peau douce que vous avez sur vos bras. Si vous ne les avez, ne piquent pas du tout. Donc, en fait, si on s'épile, il y a un jour où on est satisfaisante suivant les critères de beauté actuelle, ce qui est donc absolument ridicule.

Speaker 1:

Alors, deux, trois autres points aussi, qui ne sont pas forcément liés à ces caractères sexuels qu'il ne faut absolument pas diaboliser. Il y a le problème du maquillage. On a le même cercle vicieux qu'avec les poils Plus on met du maquillage, plus on abîme la peau, qui, du coup, est moins belle, et on ressent le besoin de mettre plus de maquillage et on abîme davantage la peau, etc. On voit souvent des petites blagues sur internet sur le fait que, oh, là, là, moi, mon homme, il a juste besoin de se laver le visage à l'eau et au savon, alors que moi, je dois mettre 15 000 crèmes pour être juste potable. Mais en fait, c'est normal. C'est que, justement, l'homme habille moins sa peau, il met moins de choses sur sa peau, il la laisse respirer. Et là, il y a une autre de mes bêtes noires je devrais parler de mes points noirs.

Speaker 1:

Un autre de mes points noirs, c'est cette volonté absolue de vouloir effacer les porcs avec des crèmes ou des fontains qui effacent les porcs. Pardon, mais on a besoin d'avoir des porcs et on a besoin d'avoir des porcs. Là, j'ai un doute. Si on dit un porc ou une porc P? O R, e, là j'ai un doute. Si on dit un porc ou une porc P-O-R-E, on a besoin d'avoir des porcs, c'est un porc. On a besoin que ces porcs soient ouverts, parce que c'est par là que va partir la transpiration.

Speaker 1:

La transpiration, c'est un moyen d'évacuer du corps les choses qui n'ont rien à y faire. C'est aussi grâce aux porcs qu'on évacue des cellules mortes de la peau. Donc, il ne faut surtout pas les boucher, les camoufler, les bloquer totalement, parce qu'on nuit à la santé de la peau. Et ce n'est pas étonnant si, derrière, on a des boutons, des boutons qu'on va traiter, on va mettre des crèmes, etc. Et on se retrouve encore une fois dans un cercle vicieux.

Speaker 1:

Alors, moi-, même, je le vois bien, il m'arrive encore de me maquiller pour des webinaires ou autre, et je vois bien qu'à chaque fois, ma peau en souffre et en fait, la peau est plus belle une fois qu'on a quelque sorte fait une désintox de maquillage et que la peau s'est réhabituée à être alors éventuellement avec moi. Par exemple, je fais de la rosacée, donc je mets effectivement une crème anti-rosacée, mais pour le coup, la rosacée si on peut dire que c'est une maladie, en tout cas c'est un dérèglement du fonctionnement normal du corps humain où les vaisseaux sanguins sont trop réactifs, et la rosacée, c'est ce qui peut aboutir à de la coupe rose. C'est pas que chez les alcooliques, c'est aussi typiquement, comme moi, chez des femmes à la peau très blanche, très fine, avec des tout petits vaisseaux sanguins qui sont très réactifs. Je mets des crèmes le matin et le soir pour apaiser la peau et la protéger, pour qu'elle n'évolue pas en coup rose plus tard. Et depuis, ma peau va beaucoup mieux que lorsque je faisais la même chose, mais avec en plus du maquillage. Mais ça demande un petit peu de temps.

Speaker 1:

Donc, évidemment, ce n'est pas évident, parce que si vous avez l'habitude de vous maquiller et que, tout d'un coup, vous ne vous maquillez pas, vous allez trouver votre peau très moche, et c'est un petit peu normal, c'est qu'elle a beaucoup, beaucoup souffert sous vos tonnes de maquillage, jour après jour. Tenez le coup, vous allez découvrir une nouvelle version de votre peau Et c'est agréable aussi. Un dernier point, la couleur des cheveux. Encore une fois, c'est normal d'avoir des cheveux blancs, même jeune. Ça dépend des gens, c'est génétique.

Speaker 1:

Mon mari a des cheveux blancs depuis assez jeune. Il avait une mèche blanche et puis ça se développe. Il n'avait pas encore les cheveux tout blanc, mais c'est normal, c'est quelque chose de parfaitement naturel et de plus en plus, on voit des hommes aussi se teindre les cheveux. Mais ça reste quand même beaucoup plus fréquent chez les femmes, surtout pour les cheveux blancs. Et, étonnamment, si vous prenez un homme et une femme de 50 ans, si vous voyez un homme de 50 ans qui a des cheveux gris, ça vous semblera probablement plus normal qu'une femme de 50 ans qui a les cheveux gris, avec des petites réflexions parfois acerbes du style Oh là, là, elle se laisse aller, oh oui, elle ne prend plus soin d'elle». Non, en fait fait, elle assume juste ses cheveux blancs, qui sont naturels, ou ses cheveux gris qui commencent à apparaître, qui sont naturels, y compris chez les femmes.

Speaker 1:

Alors, ça se développe chez les hommes, c'est ce que je vous disais. De plus en plus, surtout dans des positions de pouvoir, les hommes se teignent les cheveux pour faire plus jeune. Mais je crois pas que ce soit un progrès. En fait, je préférais que l'égalité se développe dans l'autre sens, c'est-à-dire que les femmes prennent davantage soin d'elles, en ayant moins honte de leur corps et en le maltraitant un peu moins, plutôt que de voir les hommes se mettre à maltraiter leur corps à leur tour aussi. Le développement des routines beauté pour les hommes. Le développement des routines beauté pour les hommes, quel dommage.

Speaker 1:

Vous auriez tellement d'autres sujets sur lesquels vous pourriez prendre exemple sur les femmes, Mais alors ça, non, ce n'était pas vraiment indispensable. Là, pour le coup, il vaudrait mieux qu'on prenne exemple sur vous. Donc, c'est important de prendre conscience que tout ça, c'est un phénomène purement commercial. Je vous ai dit combien les femmes dépensaient 6,80€ par jour, qui vont dans les poches de grandes entreprises comme L'Oréal, garnier, maybelline, etc. Donc, c'est un phénomène commercial, ça leur fait gagner de l'argent.

Speaker 1:

Toutes ces idées sont diffusées, entre autres, à travers beaucoup les magazines féminins, mais il est important d'arrêter de diaboliser des parties du corps qui sont absolument normales. Et puis, un dernier point que je voudrais aborder pour déconstruire nos idées sur le corps humain, et là qui touche aussi bien les hommes que les femmes C'est le racisme qui sous-tend souvent beaucoup de manipulations qui sont faites sur le corps. Par exemple, je vous ai parlé tout à l'heure de la Corée du Sud et des blepharoplasties, qu'on peut appeler aussi le débridage des paupières. L'idée est de ressembler davantage au modèle occidental, sauf que voilà, c'est vrai que la plupart des jeunes filles en Corée ont cette paupière typique, qui n'est pas la même que la paupière que moi j'ai, par exemple, qui est une paupière plutôt typiquement occidentale. Mais vous voyez comment il y a ces relents de racisme, de se dire qu'il faut se conformer, il faut ressembler aux occidentaux, aux occidentales en l'occurrence, parce que c'est plutôt quelque chose qui touche les femmes pour être considérée comme beau ou belle.

Speaker 1:

Il y a pas mal d'autres endroits où c'est le cas, par exemple en Corée aussi, il y a du blanchiment de la peau. Plus la peau est blanche, plus elle est censée être belle. Là aussi, il n'y a pas seulement du racisme, il y a quelque chose de très ancien. C'est le cas en Inde aussi, où les peaux blanches les plus blanches, les plus claires sont les plus valorisées. Et ça, ça m'a frappée en regardant une émission sur Netflix qui s'appelle Indian Matchmaking, où vous avez une marieuse indienne qui met donc en contact des hommes et des femmes d'origine indienne, et par femmes d'origine indienne.

Speaker 1:

Et parmi les critères, il y a la taille et il y a souvent, il y a l'origine ethnique, ce que je trouve déjà très raciste, et il y a la couleur de peau, à la peau claire ou pas, à la peau claire, où on voit des gens qui éliminent de potentiel partenaire simplement parce que leur peau est trop foncée. Ce n'est pas esthétique pour eux. Alors, c'est quelque chose de très ancien, ça remonte au moins aux années 1500 en Asie, où la peau claire était associée à la caste des brahmanes, donc la caste la plus élevée dans le système de caste hindou, et il y avait cette croyance que si on avait la peau claire, on appartenait à une caste supérieure. Alors, probablement, parce que il y avait les Aryens, alors, rien à voir avec les nazis, on parle, entre guillemets, des premiers Aryens, les vrais Aryens, qui sont venus d'Asie centrale. Et puis il y a eu aussi tous les colons, ensuite, portugais, français et britanniques, qui ont probablement renforcé cette vision négative des peaux plus foncées.

Speaker 1:

Alors je précise que le terme Aryen, en fait, c'est un terme qui veut dire noble et qui était utilisé par les Indo-Iraniens pour se désigner eux-mêmes. Donc, en fait, comme nous on s'appelle les Français, eux ils s'auto-appelaient les Aryens. Nous sommes des Aryens. Encore une fois, rien à voir avec les nazis, Sauf que les nazis ont repris ces termes-là, mais avec pas grand-chose, pas beaucoup de rapport.

Speaker 1:

Donc, très vite, il y a eu cette confusion entre un concept géographique, le peuple Aryen, une région géographique qui s'appelait Aryavarta et la classe noble, une région géographique qui s'appelait Ariavarta, et la classe noble, la classe des brahmanes. Mais voilà, on aboutit du coup à une vision assez raciste. Alors, si c'est pas du racisme, c'est une sorte de caste sociale. Il y a tout ça derrière les, la beauté, la notion de beauté, les notions de beauté, tout comme les femmes africaines qui se lissaient les cheveux pour ressembler aux occidentales et qui, au passage, bousillaient leurs cheveux. Il y en a toujours d'ailleurs je devrais parler au présent qui bousillent leurs cheveux dans la fer, alors que leur nature de cheveux n'est pas faite pour être lisse.

Speaker 1:

Ces femmes africaines qui se lissent les cheveux au fer, les brûlent en fait petit à petit. Bon, alors, après ce bilan très négatif, on peut dire de tout ça, j'espère quand même vous avoir réconcilié avec la réalité de votre corps de femme. Je récapitule un petit peu déjà, parce que ce que vous considérez peut-être comme des défauts sont très probablement des choses totalement naturelles chez vous, voire des signes de bonne santé physique. Félicitez-vous d'avoir des poils. C'est le signe de plein de maladies différentes, de ne pas en avoir Tous les relents racistes ou d'exclusion sociale qu'il peut y avoir derrière les visions de la beauté. Et j'espère donc que vous commencez à Vous l'avez peut-être déjà fait bien avant moi, vous n'avez sans doute pas attendu pour le faire, mais j'espère que vous avez une vision de votre corps qui est beaucoup plus positive. Et donc, revenons maintenant, comme je vous le proposais, à ce que l'on peut faire pour renvoyer ça ensuite à nos enfants, ce qu'on peut leur transmettre.

Speaker 1:

Évidemment, la première chose, c'est, comme je vous le disais, de travailler sur nous-mêmes pour montrer l'exemple à nos filles à travers tous nos gestes du quotidien. Et donc, je vous invite à vous poser ces quelques questions. Peut-être qu'elles ne vous concernent pas, à ce moment-là, vous les sautez, mais si elles vous concernent, je vous invite à vous les poser. Ai-je besoin de me teindre les cheveux? Ai-je besoin de chercher à mincir? Alors là, peut-être que oui, peut-être que non, peut-être que, pour votre santé, vous ressentez le besoin de mincir, mais peut-être que vous êtes juste avec un IMC normal, une composition corporelle normale, que vous êtes en bonne santé, mais que vous vous trouvez trop grosse. Est-ce une bonne raison pour chercher à mincir? Ai-je besoin de m'épiler? Ai-je besoin de me maquiller?

Speaker 1:

ai-je besoin de porter des vêtements inconfortables par pur souci esthétique? Il y a des vêtements confortables et esthétiques, mais parfois, on se retrouve à porter des talons extrêmement hauts, des chaussures extrêmement fines qui sont très, très, très mauvaises pour nos pieds à nous, les femmes Les hommes aussi d'ailleurs se retrouvent parfois à porter des chaussures très étroites qui sont très mauvaises pour la santé de leurs pieds et pour leur posture, et tout un tas de choses. Est-ce que j'ai besoin de porter ces vêtements inconfortables? Ensuite, je vous invite à revenir plusieurs fois sur ces questions et à voir ce que vous êtes prêt à faire. Et surtout, j'insiste, je ne culpabilise personne Et pour ça, je vais vous donner des. Je ne culpabilise personne Et pour ça, je vais vous donner des exemples. En ce qui me concerne, je vous l'ai déjà dit dans le podcast, lorsque je fais des webinaires, je me maquille. Je ne me maquille plus sur les réseaux sociaux.

Speaker 1:

Ça fait quelque temps, même s'il m'est arrivé encore durant ces dernières années quelques fois d'utiliser un filtre Parce que je ne voulais pas que, peut-être que, justement à cause de ma rosacée, j'avais le nez très rouge Ou des raisons comme ça. Je ne voulais pas que ça distrait de mon message. Donc, ça m'est aussi arrivé d'utiliser des filtres. Quand c'est des filtres, je précise que j'utilise uniquement des filtres qui changent la, un peu comme une retouche photo, qui changent la couleur, si vous voulez la teinte, qui uniformisent le teint comme si j'étais maquillée. Je n'utilise pas de filtre qui déforme le visage.

Speaker 1:

Mais voilà, je me maquille encore quand je fais des webinaires, parce que, parce que j'ai peur que, en n'étant pas maquillée, il y ait des gens qui ne me prennent pas au sérieux, et c'est une peur sur laquelle il faut que je travaille, parce que je pense que ça n'est pas justifié. Mais voilà, je partage ça avec vous. C'est un chemin. Voilà, moi où j'en suis sur ce chemin Et ça fait déjà des années que j'avance pas à pas sur ce chemin.

Speaker 1:

Ça fait plusieurs années que je ne l'ai pas fait, mais j'aimerais me reteindre les cheveux au henné, parce que j'aimais beaucoup, alors déjà, j'aimais beaucoup ce que ça faisait à mes cheveux, ça les renforçait, c'était vraiment très bon pour eux. Ils avaient une force, une solidité que j'appréciais. Ils étaient très hydratés aussi Et il se trouve aussi que j'aime l'intensité de la couleur que ça donne à mes cheveux, que ça donne à mes cheveux, que ça me correspond psychologiquement, d'avoir un roux un peu plus flamboyant que le blond vénitien que j'ai à la base. Donc, il est tout à fait possible que je me reteigne les cheveux au nez. En revanche, ça ne sera pas parce que j'ai des cheveux blancs Déjà, parce que je n'ai pas encore de cheveux blancs.

Speaker 1:

Mais si ça arrivait, ça serait encore une autre question. Je n'en suis pas encore là. Je me rase encore régulièrement les jambes et les aisselles, de moins en moins, mais régulièrement, et en même temps, je me force à sortir, y compris avec une jupe genoux, etc. Y compris quand je suis, comme dirait ma fille, poilue comme un gorille, parce que j'estime qu'il faut qu'on voit des femmes qui ont des poils, qu'on trouve ça normal Et je me dis qu'avec mes poils blonds, j'ai plus de chance que les femmes aux poils brunes.

Speaker 1:

C'est moins visible, j'ai moins à lutter contre le regard des autres. Donc, s'il y en a bien une qui doit montrer l'exemple, c'est plutôt moi que la femme de type méditerranéen avec des poils très bruns, qui risque de se prendre des remarques désagréables beaucoup plus que moi. Alors, au contraire, j'encourage les femmes de type méditerranéen aussi à sortir avec leurs poils. Mais ce que je veux dire, c'est que c'est un effort et, quelque part, je considère que c'est mon devoir, en tant que femme avec des poils moins visibles, de paver le chemin pour celles pour qui ce sera peut-être plus difficile et pour qui ça prendra peut-être plus de temps. Donc, vous voyez, je ne suis pas du tout arrivée, je ne suis pas totalement réconciliée avec mon corps, mais je suis sur le chemin. Donc, je ne culpabilise personne, mais je vous invite, hommes et femmes d'ailleurs, à faire un premier pas. Qu'est-ce que vous pouvez faire comme premier pas pour vous réconcilier avec votre corps tel qu'il est aujourd'hui? Je sais que les hommes ont aussi des complexes. Souvent, on parlait de la cellulite qui était localisée sur les cuisses, les fesses, les hanches, etc.

Speaker 1:

Des femmes, et je vous disais qu'il était normal que la graisse se situe davantage au niveau de l'abdomen pour les hommes. Les hommes ont davantage tendance à avoir un petit ventre, comme on dit. Eh bien, c'est pareil. Il n'y a pas de quoi avoir honte, c'est comme ça. C'est comme ça. Ça vient aussi un petit peu avec l'âge Et il ne serait pas sain de faire une obsession sur la tablette de chocolat, par exemple. Ça n'est pas sain. Je parle des muscles aux tablettes de chocolat. Là aussi, acceptons, nous les femmes, que les hommes aient un petit ventre. C'est normal, en fait, c'est physiologique aussi. C'est comme ça qu'ils évoluent. Quelques petits points qui peuvent vous aider et qui, à mon avis, il est important de transmettre aux enfants un petit peu plus grands, aux adolescents.

Speaker 1:

Première chose, c'est que parfois, on s'imagine des choses sur le regard masculin en particulier. Mais ça serait pareil. On s'imagine aussi des choses sur le regard que d'autres femmes portent sur nous, les femmes, ou on s'imagine aussi des choses sur le regard que les femmes portent sur les hommes, etc. Par exemple, il y a beaucoup d'hommes qui sont convaincus que les femmes rêvent toutes de maris hyper barraqués, avec des tablettes de chocolat, des gros muscles partout, et je vais être franche, je crois qu'un homme bodybuildé, ça n'attire pas spécialement beaucoup de femmes.

Speaker 1:

Donc, il n'y a pas la peine d'en faire une obsession. Écoutez ce que vous dit le sexe opposé pour savoir si vous plaisez ou pas. Moi, pendant longtemps, mon mari m'a répété qu'il me trouvait très belle, non maquillée. Et je vais être franche, je ne le croyais pas. Je croyais qu'il disait ça pour me faire plaisir. Mais non, t'es très belle, pas maquillée, etc.

Speaker 1:

Et j'ai mis des années à le croire, mais aujourd'hui je le crois. Voilà, parce que je ne suis pas maquillée. Il me dit toujours que je suis jolie. Donc voilà, à ses yeux, je suis toujours belle Et c'est ce qui compte.

Speaker 1:

Et aujourd'hui, même, si on sort en amoureux et que je lui laisse le choix est-ce que tu veux que je me maquille ou pas? Qu'est-ce que tu préfères? En général, ça lui est complètement égal. Et même souvent, je vous avoue qu'il préférera que je sois prête plus rapidement et avec moins de stress plutôt que je sois maquillée Derrière. Ça n'empêche pas d'essayer de se faire joli, lui aussi, il essaie de se faire beau.

Speaker 1:

Il met une belle chemise, il met une belle veste, il se fait beau. On peut porter des jolis vêtements qui nous vont bien. Moi, je peux mettre des bijoux, on peut se coiffer de façon un peu plus soignée, etc. Sans pour autant passer par le maquillage ou des modifications corporelles plus importantes. L'autre chose, c'est qu'on s'imagine parfois que ce qu'on voit à la télé est réel.

Speaker 1:

En fait, non, tout est retouché. Par exemple, faites des recherches sur les retouches qui sont faites sur les photos des stars, vous savez sur les magazines comme Voici, gala People, etc. et bien même les stars sont systématiquement retouchées sur les photos des magazines. Même ces stars, grandes actrices, des top modèles, elles n'ont pas des corps assez parfaits pour figurer sur les magazines. Et là encore, c'est pareil pour les amants. Tout le monde est retouché, c'est automatique.

Speaker 1:

Alors, on se dit parfois que c'est un phénomène récent. Les retouches, les filtres, etc. Je voudrais juste venir casser une idée reçue. En fait, ça a toujours existé, toujours Depuis les débuts de l'art. Alors, évidemment, quand on faisait des portraits en peinture, on ne peut pas vraiment parler de retouches en soi, mais on peignait une vision un petit peu idéalisée des personnes, le plus souvent, pas toujours.

Speaker 1:

Il y a des peintres aussi qui ont peint la réalité crue de la vie. Mais typiquement, un peintre qui peignait le portrait d'un roi ou d'une reine, il n'allait pas lui mettre ses boutons d'acné, c'est un portrait qu'il allait garder pour toute la vie. On affinait un peu le nez, on affinait un peu la joue, on donnait un peau parfaite à la personne, etc. On affinait la silhouette, on donnait un air un peu plus martial ou un peu plus délicat, évidemment, et c'est pour ça d'ailleurs que des portraits, c'est fascinant, en fait, de voir des portraits en peinture et des portraits en photo pour des personnes qui ont vécu en même temps, par exemple à l'époque de Louis XVIII ou Au XIXe siècle. On a à la fois des portraits en peinture et des portraits photos des mêmes personnes, à peu près à la même époque. Donc, on s'aperçoit de la différence et ça permet de se dire ok, les personnes que j'idéalise.

Speaker 1:

Sur les tableaux d'avant, il y avait peut-être autant de différences, peut-être qu'ils étaient moins beaux que ce que j'imagine. Mais on s'imagine qu'avec les premières photos, on a enfin des portraits réalistes des gens Et que ce n'est qu'avec les retouches par ordinateur qu'on a commencé à retoucher les photos. Eh bien, je vais briser un mythe. Pas du tout. On a, dès le XIXe siècle, le début de la photographie, au XIXe siècle, des manuels de retouches à destination des photographes.

Speaker 1:

Donc, on a des traces écrites, on sait comment ils faisaient Et si vous voulez en avoir une preuve, regardez des photos du XIXe siècle. Vous vous apercevrez que tout le monde a une peau parfaite. Il n'y a pas de bouton. Au XIXe siècle, l'acné on ne connaît pas. Alors, ou bien ils avaient un roman de miracles ou bien, plus prosaïquement, en fait, on passait au pinceau sur les photos Et vous savez, on voit souvent ces photos caricaturales de femmes avec des tailles de guêpes.

Speaker 1:

Impossibles, effectivement, en fait, elles sont impossibles, ces tailles. Et bien là, encore une fois, les photographes prenaient ces femmes en photo devant des fonds de couleur neutre et ils passaient avec le pinceau avec la même couleur. Enfin, la même couleur, c'est en noir et blanc, mais avec la même densité de couleur on va dire densité de teinte pour affiner la taille des femmes qu'ils prenaient en photo. Cherchez sur Internet, sur Youtube, vous verrez des gens qui montrent ça en photo. Vous pouvez chercher parmi les vidéos de Bernadette Banner, par exemple, sur l'histoire du costume, ou je vais essayer de vous retrouver un autre. Je vais essayer de vous mettre un lien dans les notes de cet épisode, si vous voulez avoir une explication là-dessus, sur comment on faisait pour retoucher les photos à l'époque victorienne. C'est fascinant Et vous ne regarderez plus les photos du XIXe ou les photos anciennes de la même façon.

Speaker 1:

Donc, on a toujours retouché Tout ce que vous voyez en image. C'est tout sauf la réalité. Ce que vous pouvez faire aussi avec vos enfants. Il faut leur transmettre évidemment tout ça. Que non, les garçons ne se disent pas forcément que tu es plus belle parce que tu es maquillée. Pas forcément. Ça, c'est ce que les magazines te disent, mais c'est pas forcément le cas, leur dire aussi que tout est retouché. Ah, t'ai l'impression qu'elle est comme ça, cette chanteuse, cette homme modèle, mais en fait, pas vraiment.

Speaker 1:

Et on peut aussi en parler à travers des mangas. Les adolescents aiment de plus en plus les mangas et il y en a deux que je trouve pas mal sur le sujet. Il y en a un qui s'appelle True Beauty et l'autre qui s'appelle The Makeup Remover. Donc aussi, je vous mettrai des liens dans les notes de cet épisode. Ils ne sont pas parfaits, mais c'est une source de conversation, je trouve, qui est intéressante. Il faut bien se dire que je vous parlais de la Corée du Sud. Ce sont des mangas coréens Les deux.

Speaker 1:

En Corée du Sud, les femmes mettent du scotch pour tenir leur peau, d'une certaine façon, pour lifter leur visage, pour affiner les arêtes du nez. Elles mettent des choses dans le nez, elles subissent des manipulations de folie pour transformer leur visage, elles ont des couches de maquillage pas possibles Et, justement, il y a un phénomène de révolte aussi qui a commencé à se produire. Du coup, il y a des réflexions en Corée sur la beauté qui sont particulièrement intéressantes, mais qui ne sont que la continuité de ce que l'on vit nous, en France. Il est important aussi de proposer d'autres modèles et d'autres discours, et là encore, en particulier à nos filles. Moi j'apprécie beaucoup de voir, par exemple, des religieuses qui ne se maquillent pas Ça donne un autre modèle et puis qui se couvrent les cheveux la plupart du temps, ça permet de se dire voilà, on peut rayonner, et donc c'est une beauté de rayonner sans se maquiller, sans mettre en avant ses cheveux, et avec des vêtements qui cachent tout, en fait, qui sont totalement neutres. Il n'y a pas que les religieuses.

Speaker 1:

On peut proposer plein d'autres modèles et d'autres discours à nos filles, déjà par nous-mêmes et puis à travers les modèles de femmes qu'on va leur proposer. C'est important d'apprendre à nos enfants ce qui est normal, ce qui est naturel chez les garçons comme chez les filles Leur apprendre à quoi ressemble une femme adulte, sexuée, qui n'est plus une petite fille. Alors, ça ne veut pas dire leur montrer des femmes nues, mais leur montrer des femmes avec des poils Et leur dire bah oui, c'est normal, ça, c'est le signe qu'on est adulte ou qu'on est en puberté. Et c'est là où Mission XY peut être particulièrement utile Vous savez ces journées, père-fils, dont je vous parlais pour apprendre aux garçons tout ce que ça signifie de devenir une jeune fille de devenir petit à petit une adulte, tout ce qui est normal dans la puberté, chez la fille. Et puis ça passe par un juste respect de nos corps, qui sont de petites merveilles, si vous pouvez les étudier un peu en biologie, vous émerveiller devant chacun de nos systèmes, le système respiratoire, le système digestif. C'est incroyable Vraiment. On gagne un respect de notre corps quand on apprend comment il fonctionne. La peau est quelque chose d'extraordinaire. Je vous parlais d'avoir du dégoût autour de la question de l'urine et des selles, mais tous les organes émonctoires, le foie, etc. Qui filtrent les choses, c'est passionnant. On pourrait en parler pendant des heures et ça fait partie des choses qu'on aborde dans la pédagogie Montessori.

Speaker 1:

En 6-12 ans, on découvre le corps humain, ses merveilles. On le présente comme une société, comme une petite ville avec différents services. Par exemple, il y a le service de traitement des déchets, avec la vessie, etc. Il y a le service Ah, là, il m'échappe celui de l'air, de la gestion de l'air, je crois, le système respiratoire. Voilà, c'est développer encore une fois l'émerveillement devant cette incroyable structure qu'est notre corps humain.

Speaker 1:

Et plutôt que le côté esthétique, on peut encourager nos enfants à prendre soin de leur santé, de leur sommeil, de leur alimentation, leur apprendre à faire de l'exercice. Parce que alors, si vous voulez mincir, faire de l'exercice, ça ne marche pas. Toutes les études le montrent Faire du sport ne sert pas à perdre du poids. En revanche, faire du sport, c'est, ça a des bénéfices sur tout le reste, sur le sommeil, sur la santé, sur les douleurs. Il faut faire du sport, faire de l'exercice, bouger, c'est fondamental.

Speaker 1:

Donc, plutôt, transmettre ça à nos enfants, le bien-être qu'on ressent quand on fait du sport, quand on fait de l'exercice, on sent que notre corps est actif, il est musclé, il peut faire des choses. Ou aussi apprendre à se détendre, apprendre à se relaxer, apprendre à faire de longues respirations, des expirations en particulier, pour développer ce bien-être dans notre corps. Bref, apprendre l'hygiène, ça aussi, c'est important la propreté, apprendre la santé, mais pas l'esthétique. Et en fait, vous allez percevrez qu'une personne qui est en bonne santé et qui est heureuse, elle rayonne, naturellement, elle rayonne, et je pense que ce rayonnement, il vaut mille fois plus que la beauté.

Speaker 1:

Donc, en résumé, on peut développer l'émerveillement chez les enfants via la connaissance de la biologie, on peut déconstruire la vision esthétique qui nous est proposée par les médias et puis proposer un autre modèle, en rayonnant d'une joie qui va être profonde et intérieure Et espérer que nos enfants, à leur tour, rayonnent de cette joie et développent une société dans laquelle on fera moins subir des critères esthétiques impossibles aux êtres humains. Si vous êtes encore à l'écoute, merci de votre fidélité. J'espère que si vous êtes encore à l'écoute, c'est que cet épisode vous aura plu. N'hésitez pas à mettre un petit avis, un petit commentaire. Vous savez les avis sur tout ça avec 5 étoiles. Ce sont ceux qui permettent à ce podcast d'être découvert.

Speaker 1:

Donc voilà, si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas non plus à le partager avec vos proches, aux autres parents que vous connaissez ou aux jeunes gens que vous connaissez et qui seraient peut-être intéressés d'avoir un autre regard sur leur corps et le corps des autres aussi. C'est tout pour aujourd'hui. Je vous souhaite une excellente semaine et je vous donne rendez-vous mardi prochain pour un nouvel épisode de ce podcast. A très bientôt. Votre petite souris 7, anne-laure. Sous-titrage Société Radio-Canada.