Montessori à la maison avec les Montessouricettes

243. Gérer l'angoisse de séparation (tout petits et plus grands à l'école)

September 05, 2024 Anne-Laure Schneider Episode 243

C’est la rentrée et c’est souvent le moment des premières grandes séparations entre un enfant et ses parents : l’entrée à la crèche ou chez une assistante maternelle, la rentrée à l’école en général ou dans un nouvel établissement qu’on ne connaissait pas encore… 
On assiste parfois à des scènes déchirantes où des enfants en pleurs essayent de retenir leurs parents, tiraillés entre leur besoin d’aller au travail et leur envie de consoler leur enfant. Parfois, à l’inverse, on peut voir un enfant partir comme si de rien n’était en quittant des parents qui se sentent un peu abandonnés et se retrouvent avec la larme à l’œil.

J’aimerais donc vous partager quelques explications sur ce qu’est l’angoisse de séparation, et surtout vous donner quelques conseils pratiques pour que les séparations se passent bien, pour vos enfants comme pour vous ! 

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Speaker 1:

Montessori chez eux avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille, ce qu'on appelle aussi l'école à la maison, de co-schooling et de bien d'autres choses encore. C'est la rentrée et c'est souvent aussi le moment des premières grandes séparations entre un enfant et ses parents. Ça peut être l'entrée à la crèche ou chez une assistante maternelle, la rentrée à l'école ou, au-delà de la rentrée générale à l'école, la rentrée dans un nouvel établissement que l'enfant ne connaît pas encore. Et souvent, on assiste à quelques scènes un peu déiqués, tiraillés entre leurs besoins d'aller au travail et leur envie de consoler et de soulager leurs enfants. A l'inverse, on voit parfois des petits bonhommes partir comme si de rien n'était, en quittant des parents qui, à l'inverse, se sont un peu abandonnés et versent parfois quelques larmes à l'entrée de leur enfant à l'école.

Speaker 1:

C'est pourquoi j'aimerais bien vous partager aujourd'hui quelques explications sur ce qu'est l'angoisse de séparation et, surtout, vous donner quelques conseils pratiques pour que les séparations se passent bien pour vos enfants, petits et grands, comme pour vous, parce que, croyez-moi, personne, absolument personne, n'a envie de laisser son petit bout de chou en pleurs à la crèche, chez la nounou ou à l'école. Alors, l'angoisse de séparation, avant toute chose, il faut savoir que c'est un phénomène absolument normal. C'est naturel Et c'est quelque chose qui intervient chez la grande majorité des enfants, généralement entre 7 et 9 mois, puis ça dure quelques temps, ça peut s'atténuer entre 18 et 24 mois à peu près. Le principe de cette angoisse de séparation, c'est qu'un enfant qui, jusqu'ici, pouvait nous sembler relativement tranquille lorsqu'on s'éloignait de lui, va se mettre à s'agiter, à pleurer, à crier lorsqu'un des parents quitte la pièce, et en particulier la maman. C'est simple.

Speaker 1:

Les enfants ont un attachement, qui est plus ancien généralement, à leur mère biologique qu'à leur père, puisque la mère l'a porté. Donc, il y a une proximité au niveau des odeurs, au niveau des sons, le son de la voix de la mère, que l'enfant entend tout le temps pendant toute la grossesse. Donc, cet attachement est généralement plus fort envers la mère biologique qu'envers le papa. Alors, je ne vais pas rentrer ici dans toutes les configurations possibles, il est assez facile d'adapter les choses. Évidemment, une mère non biologique crée aussi un attachement avec son enfant, mais évidemment, il intervient après la naissance. Le papa peut commencer à créer un attachement avec son enfant dans le ventre de la maman, en lui parlant, mais ça va continuer aussi à se développer après la naissance, et puis, évidemment, s'il y a adoption, etc.

Speaker 1:

Je vous laisse évidemment libre d'adapter tout ce que je vais dire. Je ne vais pas traiter tous les cas particuliers, ça n'a pas d'importance. Je vais plutôt me placer du point de vue de l'enfant qui a généralement une figure d'attachement principale. Dans la plupart des cas, il s'agit donc de la mère biologique. Lorsque ce n'est pas le cas, il se trouve une figure d'attachement principale et sinon, c'est encore d'autres difficultés.

Speaker 1:

Si l'enfant n'a pas de figure d'attachement, et puis il va avoir des figures d'attachement secondaires qui vont se développer tout au long de sa vie. Ça peut être le papa ou le conjoint à la conjointe, ça peut être une personne en responsabilité dans la vie de l'enfant, par exemple sa nounou, ça peut être son enseignant, etc. Peut être son enseignant, etc. Et donc, vers l'âge de 7 à 9 mois, l'enfant commence à manifester de l'anxiété, des cris, des pleurs lorsque sa figure d'attachement principale quitte la pièce ou même chose, avec parfois des figures d'attachement secondaire.

Speaker 1:

En fait, ce qui se passe, c'est qu'à la naissance, l'enfant est persuadé de ne faire qu'un avec sa mère. Il est convaincu que le sein qu'il tète, par exemple, s'il est allaité, fait partie de lui, que c'est un organisme qui fait partie de lui. C'est comme si c'était son bras ou sa jambe. Il a un petit peu la même relation avec le corps de la figure d'attachement principale qu'avec son propre corps Et il va lui falloir du temps pour réaliser qu'il s'agit en fait d'une personne bien distincte.

Speaker 1:

Et ça, ça arrive justement vers l'âge de 7 à 9 mois, et donc lorsque le bébé commence à saisir que sa figure d'attachement n'est pas lui-même, ne fait pas partie de lui-même, et qu'en parallèle, il n'a pas encore acquis un concept très important, qu'on appelle le concept de permanence de l'objet, eh bien, il est désespéré. La permanence de l'objet, c'est le fait de savoir que si on ne voit plus quelque chose, cette chose existe tout de même. Par exemple, vous voyez un arbre par votre fenêtre. Si vous vous éloignez, que vous ne voyez plus à travers la fenêtre, ça ne veut pas dire que l'arbre a disparu. Vous êtes bien conscient que l'arbre est toujours là. Même chose si vous mettez une clé dans un tiroir et que vous refermez le tiroir, vous avez conscience que cette clé est toujours là dans un tiroir et que vous refermez le tiroir, vous avez conscience que cette clé est toujours là dans le tiroir.

Speaker 1:

Ça nous paraît d'une évidence absolue, à nous, adultes, et en fait, ça ne l'est pas pour les enfants, parce que les enfants voient quelque chose et lorsqu'ils voient quelque chose, ils ont conscience de sa réalité, de sa présence. Lorsqu'ils ne le voient plus, pourquoi est-ce que cette chose existerait Au fond? on peut bien comprendre que ça n'est pas si évident que ça. Si je ne vois pas quelque chose, qu'est-ce qui me dit que cette chose existe en dehors de mon regard? Bon, ça, c'est quelque chose que l'enfant va apprendre petit à petit et je vais vous expliquer aussi, un peu plus tard, comment on peut l'aider à développer ce concept de permanence de l'objet. Mais un peu plus tard, comment on peut l'aider à développer ce concept de permanence de l'objet. Mais donc, le très jeune bébé, vers 7-9 mois, il prend conscience que sa figure d'attachement ne fait pas partie de lui, que sa figure d'attachement peut partir et il a peur que lorsque cette figure d'attachement n'est plus là, n'est plus visible, elle n'existe plus, qu'elle disparaisse, et il n'a aucune notion de si et quand cette figure d'attachement va revenir vers lui.

Speaker 1:

Donc, on peut comprendre que ce soit la source d'une énorme anxiété. Donc, cette angoisse de séparation, elle se développe, c'est normal, et l'enfant commence à paniquer, pleurer, crier, manifester qu'il ne veut pas quitter sa figure d'attachement principale. Évidemment, ça ne va pas durer, ça va se résorber. En développant le concept de permanence de l'objet et aussi en conservant le souvenir d'expériences antérieures. Par exemple, papa et maman m'ont emmené à l'école ce matin, ils m'ont déjà emmené à l'école hier, avant-hier, toutes les semaines qui ont précédé, et le soir, je me souviens que je les retrouve.

Speaker 1:

Donc, cette régularité, cette constance, va évidemment venir rassurer les enfants. Alors, maintenant qu'on sait que cette angoisse de séparation, elle est normale à partir des âges de 7-9 mois et ça peut durer jusqu'à 2 ans, ensuite elle n'est plus totalement normale, c'est-à-dire que si tout va bien, l'enfant devrait gérer cette angoisse de séparation, elle devrait se résorber. Mais pendant cette période, qui peut être une période un petit peu délicate, ça ne veut pas dire, évidemment, qu'on doit rester collé à son enfant. Ça ne veut pas dire, évidemment, qu'on doit rester collé à son enfant, ça ne veut pas dire qu'il ne faut plus mettre son enfant à la crèche ou chez la nounou. Pas du tout. Au contraire. Même, ce sont ces expériences-là qui vont l'aider à dépasser cette angoisse de séparation.

Speaker 1:

Donc, au lieu d'éviter toutes les séparations, il va falloir trouver des stratégies pour aider l'enfant. Je reviendrai un petit peu plus tard sur ce qui se passe après l'âge de 2 ans et en particulier pour l'entrée à l'école. Mais commençons par l'entrée à la crèche, chez la nounou, ou lorsqu'on veut laisser son enfant, je ne sais pas, chez ses grands-parents ou chez un ami, et qu'il manifeste cette anxiété. Il y a un certain nombre de stratégies que pour faciliter les choses. La première, c'est de bien expliquer en amont ce qui va se passer. Ce n'est pas un hasard si, dans les crèches, il y a généralement toujours une semaine d'adaptation, même chose chez une assistante maternelle. Et souvent, les écoles proposent, au moins pour ceux qui rentrent en petite section, une visite de l'école avant, avec les parents, pour que l'enfant puisse prendre ses points de repère, rencontrer son enseignant, voir les lieux où il va passer son année scolaire.

Speaker 1:

Cette phase de transition à la crèche, chez la nounou, à l'école, elle est fondamentale, elle est très importante pour prendre ses marques. Donc, c'est l'occasion d'expliquer très simplement comment ça va se passer, de ne surtout pas en faire tout un drame les choses sont très simples mais de progressivement plonger l'enfant dans l'environnement qui sera le sien lorsqu'il sera séparé de ses parents, parce que ça va être rassurant, donc apprendre à connaître cet environnement avec les parents va faciliter les choses lorsque les parents ne seront plus là. La deuxième chose, c'est qu'il est important que les besoins fondamentaux de l'enfant soient respectés. C'est important que les premières fois qu'il va à la crèche, par exemple, il n'est pas fin, il est bien mangé, il est bien dormi. Alors, évidemment, on ne contrôle pas tout, mais autant que possible, c'est important que ces choses-là soient prises en compte.

Speaker 1:

Faites attention à bien coucher votre enfant, à bien respecter son rituel du soir la veille, à ce que tout se passe le mieux possible pour vous donner un maximum de chance de vous retrouver le lendemain matin avec un bébé ou un jeune enfant bien reposé, bien nourri, bref, avec aucun besoin fondamental, parce qu'évidemment, si ces besoins fondamentaux ne sont pas respectés, ça va encore amplifier les crises de séparation. La troisième chose, c'est que vous pouvez proposer à votre enfant ce qu'on appelle, en jargon psychologique, un objet transitionnel, en fait un doudou, n'importe quel objet qui va le rassurer, surtout avec les plus jeunes. Ça peut être un objet qui porte votre odeur, par exemple un t-shirt que vous aurez porté pendant la nuit. L'une de nos filles a conservé pendant très longtemps, pendant je dirais deux ou trois ans, mon pull de grossesse. J'avais un gilet de grossesse que j'ai porté, évidemment, pendant toute la grossesse, puis je ne le portais plus après l'accouchement Et un jour, elle s'en est emparée et elle l'a gardé. C'est devenu son doudou Et c'était très bien parce qu'il avait mon odeur et donc ça l'a rassuré.

Speaker 1:

Les tout-petits sont très, très sensibles aux odeurs. C'est pour ça aussi que si votre enfant a un doudou peluche, par exemple, ou parfois c'est une espèce de petit chiffon, de petit je vais pas dire de petit torchon, parce qu'on leur donne quelque chose de propre au départ, mais un petit carré de tissu au bout d'un moment, il va être sale, très sale, très, très, très sale, parce que votre enfant va se moucher dedans, il va le traîner par terre, il va le laisser tomber dans la rue. Ça va vite être très sale. Et malgré tout, soyez prudent sur les moments où vous allez le laver, ce doudou, parce que, justement, l'odeur va disparaître, il ne va plus avoir la même texture. Oui, un doudou peut prendre une texture particulière aussi avec le temps.

Speaker 1:

Donc, prévoyez un moment où il ne va pas y avoir de séparation compliquée juste après. Essayez de le laver le week-end, par exemple, et que ce soit le plus rapide possible, parce que ça risque d'être compliqué pour votre enfant. Il va lui falloir un petit temps aussi pour redonner à ce doudou l'odeur à laquelle il était habitué. En même temps, il faut bien les laver quand même de temps en temps, sinon ça deviendrait absolument immonde.

Speaker 1:

Donc voilà pour le doudou. C'est un objet qui est important. Ça aide l'enfant à faire une transition. Parfois, nous avons eu un de nos enfants comme ça. Ça peut être simplement des objets de la maison que l'enfant transporte.

Speaker 1:

L'un de nos enfants, quand il allait chez la nounou, partait avec un sac dans lequel il mettait des jouets de la maison. Et la nounou ne voulait pas qu'il y ait des jouets des enfants chez elle, parce qu'elle ne voulait pas que les jouets se mélangent. Et puis ça compliquait les choses. Comme elle avait plusieurs enfants à garder, est-ce que l'enfant A pouvait jouer avec les jeux de l'enfant B? Enfin, bon, ça compliquait un peu les choses.

Speaker 1:

Mais on avait une règle très simple. Il prenait son sac avec ses jouets, il arrivait chez la nounou, il installait le sac sur une chaise et il n'y touchait pas de la journée. Mais il avait emporté avec lui un petit peu de la maison et ça suffisait à le rassurer. Et le soir, il reprenait son petit sac à dos et il rentrait à la maison Et il changeait régulièrement ce qu'il mettait dans son sac. C'était en quelque sorte un objet transitionnel. Voilà, donc, ne négligez pas la puissance du doudou.

Speaker 1:

Quatrième stratégie Vous pouvez en discuter avec la personne qui va prendre en charge votre enfant. Ça peut être la personne référente à la crèche, ça peut être l'assistante maternelle, ça peut être l'enseignant un peu plus tard, en lui demandant d'essayer de bien vouloir distraire l'enfant au moment où vous partez. C'est important que l'enfant prenne conscience que vous partiez. C'est toujours gênant de partir en douce, parce que là, votre enfant peut se sentir trahi et avoir l'impression que vous avez vraiment disparu. Donc, c'est important que l'enfant sache vous voit partir.

Speaker 1:

Mais à ce moment-là, c'est le bon moment. Mais en général, les professionnels de la garde d'enfants et les professionnels de l'éducation savent très, très bien le faire. C'est le moment de distraire l'enfant, de dire Oh, mais viens, on va justement faire un beau dessin que tu pourras redonner à ta maman ou à ton papa ce soir. Ou Viens, j'ai justement vu trouver un petit jeu pour toi, je suis sûre que ça va te plaire.

Speaker 1:

Bref, distraire l'enfant, attirer son attention sur autre chose, sans pour autant partir en douce, ça, je le répète, c'est vraiment très important. L'autre chose, c'est qu'en fait, parfois, c'est le parent qui est anxieux, et parfois, le parent est anxieux à l'idée que son enfant soit anxieux, vous imaginez très vite les cercles vicieux dans lesquels on peut plonger. Donc, il est important aussi de travailler sur soi-même. Je ne suis pas là pour vous dire que si votre enfant est anxieux, c'est de votre faute, pas du tout. En revanche, vous pouvez l'aider, qu'il soit, lui, anxieux ou non de nature, si vous vous restez calme et rassurante. C'est là qu'il va être important d'avoir expliqué les choses en amont et, le jour J, de rester très calme, souriante, rassurante et simplement de voir les choses comme quelque chose de normal, sans vous dire que votre enfant va sûrement pleurer. Non, en fait, je vais être franche, la plupart des enfants se séparent sans trop de complications. Donc, ne partez pas du principe que ça va être forcément compliqué avec votre enfant.

Speaker 1:

Partez plutôt du principe, qui est plus probable statistiquement, que ça va bien se passer Et en ayant cette conviction ancrée en vous, vous allez influencer votre enfant de façon positive et vous allez vous donner plus de chances de chance que ça se passe bien. Donc, restez calme, rassurant. Voilà, mon chéri, c'est le moment d'y aller. Je te fais plein de gros bisous et à très vite, et ce qui va avec, c'est de ne pas faire tout un pataquès autour de la séparation.

Speaker 1:

Les rituels qui durent trois heures, les câlins qui s'éternisent, en fait, ça vient insécuriser l'enfant, parce que votre enfant, il se dit oh, là, là. Mais là, papa ou maman, ils me disent au revoir, comme si on allait être séparés pendant trois mois. C'est comme si je prenais le bateau pour faire une traversée jusqu'aux Etats-Unis. Non, on est séparés pour quelques heures, on est séparés pour un petit bout de journée. Donc, il n'y a pas de quoi en faire un drame. C'est une petite séparation Et plus le rituel est court, plus les câlins sont courts, le rituel est important. Mais essayez de garder quelque chose de court, par exemple un bisou, je te prends dans mes bras quelques secondes et au revoir.

Speaker 1:

Passe une bonne journée, mon chéri. Je t'aime très fort à ce soir, et c'est tout. Voilà, il n'y a pas besoin d'en faire plus. Plus vous adopterez un comportement détendu, plus vous-même vous serez calme et plus la séparation sera quelque chose de un non-événement en fait, pour vous, plus ça a des chances de le devenir pour votre enfant aussi.

Speaker 1:

Donc, ça, c'est important. Malheureusement, souvent, en voulant bien faire et en ayant peur, tout simplement, de la réaction de l'enfant et de si ça va bien se passer. Et bien souvent, on provoque nous-mêmes notre propre malheur, en fait, simplement de la réaction de l'enfant et de si ça va bien se passer, et bien souvent, on provoque nous-mêmes notre propre malheur, en fait. Donc, c'est ce que je vous disais aussi.

Speaker 1:

Vous pouvez établir des routines de séparation. Par exemple, je vous parlais de notre fils qui allait chez la nounou. Il rentrait chez la nounou, c'est lui qui rentrait en premier. Il frappait. Au début, il ne le faisait pas. Donc, moi, je courais derrière pour aller frapper à la porte, parce qu'on descendait de vélo Et donc, on était dans le jardin Et il allait jusqu'à la porte.

Speaker 1:

Donc, je frappais, on attendait, on nous disait d'entrer, donc, on entrait, il enfilait des petites chaussettes antidérapantes, qui était ce que la nounou lui proposait. Il avait donc sa petite caisse à lui, en fait, pour mettre son petit endroit, pour mettre ses chaussures, pour retirer ses chaussures et mettre ses chaussettes, et puis, il avait son petit sac à dos, son manteau. Donc, il posait tout ça sur la chaise, il accrochait ça, vous savez, au montant de la chaise. Il accrochait ça au montant de la chaise, et puis, au revoir de la main, alors c'est à peine si j'avais droit à un bisou et au revoir maman. Et puis, le soir, même chose, à l'inverse J'arrivais, il allait vers moi, il enlevait ses chaussettes, il remettait ses chaussures, il remettait son manteau, il prenait son et on partait. Et plus ces petites routines peuvent rendre l'enfant acteur, plus ça va vous faciliter les choses, parce qu'il va sentir de lui-même que c'est lui qui choisit de rester. Plus il est acteur, plus c'est sa décision de rester et de repartir au moment où vous vous retrouvez le soir. Donc, il ne faut pas avoir peur d'établir ces routines, qui doivent rester courtes et efficaces.

Speaker 1:

Dans les écoles Montessori, généralement, il y a à l'entrée des petits casiers où les enfants retirent leurs chaussures et mettent des chaussons parce qu'on travaille en chaussons dans une école Montessori notamment leur petit sac avec leur goûter ou leur doudou. Il y a toujours un petit rituel d'entrée qui est important et qui doit se dérouler dans le calme et dans l'efficacité, c'est-à-dire, on n'y passe pas trois heures, on fait ce qui a besoin d'être fait Et puis la dernière chose qui peut vraiment aider votre enfant pour guérir cette angoisse de séparation, si on veut, c'est d'être fiable, en particulier d'être là à l'heure le soir pour récupérer votre enfant. Alors, évidemment, votre enfant n'a pas encore de montre Il s'agit généralement de jeunes enfants Il n'a pas forcément surveillé l'heure. Mais, par exemple, à l'école, si votre enfant voit qu'il est le seul dans sa classe et que tous les parents des copains sont venus les chercher un petit peu plus tôt, c'est difficile à vivre. Donc, soyez aussi fiables que possible.

Speaker 1:

Personne n'est à l'abri d'un accident et d'un retard, mais moins votre enfant va se sentir mis à l'écart par rapport à ses copains qui peuvent partir plus tôt S'il fait partie du groupe des enfants qui partent à peu près en même temps, ça va beaucoup le rassurer. Donc, voilà ce que vous pouvez faire en amont et au moment de la séparation. Je vous récapitule les petites étapes quand même. Que vous les ayez en tête, expliquez en amont ce qui va se passer, profitez des phases d'adaptation ou des visites d'école avant la rentrée. Deuxièmement, s'assurer que les besoins fondamentaux de votre enfant sont bien assouvis, la nourriture et le sommeil en particulier.

Speaker 1:

Troisièmement, n' la personne qui va prendre en charge votre enfant à le distraire au moment où vous partez. Cinquièmement, rester calme et rassurant et partez rapidement, sans passer trop de temps à répondre aux pleurs de l'enfant. Je reviens un tout petit peu là-dessus. C'est vrai que, surtout avec le développement de l'éducation bienveillante, on est très réticents à laisser pleurer son enfant Et je voudrais apporter une précision là-dessus.

Speaker 1:

Je comprends tout à fait que quand on est parent, on n'a pas envie de laisser son enfant en larmes. Mais très souvent, si on part, notre enfant au bout de 30 secondes aura cessé de pleurer. Notre enfant, au bout de 30 secondes, aura cessé de pleurer Et si on le distrait, sera passé à autre chose. Parfois, rarement, mais parfois ça n'est pas le cas et l'enfant continue à pleurer, mais la plupart du temps, en 30 secondes, c'est réglé. Si on reste, l'enfant peut pleurer et pleurer, et pleurer pendant de longues minutes.

Speaker 1:

Et je ne suis pas certaine que ce soit répondre réellement à son besoin de sécurité que de rester là, parce qu'on renforce l'idée que c'est quelque chose de tragique, cette séparation. Donc, parfois, il peut être utile d'aller jusqu'à quitter son enfant qui est en train de pleurer, en ayant confiance envers l'adulte référent. Cet adulte aura pour mission, évidemment, de distraire l'enfant, de lui remonter le moral, et ce qui est très important, c'est qu'il y ait une excellente communication, à ce moment-là, entre le parent et l'adulte en question, que ce soit à la crèche, chez une assistante maternelle ou à l'école. C'est extrêmement rassurant pour les parents d'avoir un petit message, si c'est chez la nounou, par exemple en disant votre fille s'est calmée tout de suite.

Speaker 1:

En fait, voilà, elle a pleuré 30 secondes et vous étiez encore au bout de la rue, elle s'est arrêtée de pleurer, elle a tout de suite joué et ça se passe bien. Ça, pour le parent, ça va être très déculpabilisant. Donc, n'hésitez pas à demander à la personne écoutez moi, ça me stresse un petit peu, cette séparation. Si jamais il ou elle se retrouve encore à pleurer au moment où je pars, est-ce que vous pourrez me dire comment ça s'est passé après? Si c'est à l'école, ça peut peut-être être le soir, quand on récupère son enfant qui était en petite section, un petit mot pour dire rassurez-vous, elle n'a pas pleuré du tout, il s'est arrêté de pleurer tout de suite et tout s'est bien passé derrière. Et puis, à l'inverse, si on a un enfant qui continue à pleurer, normalement, c'est quelque chose qu'on voit pendant la phase d'adaptation, pendant la première semaine d'école.

Speaker 1:

C'est important aussi que l'adulte référent appelle le parent, disent écoutez là, vraiment. Non, il y a un souci, votre enfant pleure quand même beaucoup. Est-ce que vous voudriez bien peut-être passer, revenir, et puis on réessaiera demain. On peut s'adapter quand même aux besoins de l'enfant, mais parfois, j'oserais dire qu'il est moins cruel de partir en laissant son enfant en pleurs que d'entretenir ses larmes câlin après câlin, après câlin.

Speaker 1:

Ce sont des décisions personnelles à prendre de toute façon, mais je voulais vous partager ça pour vous déculpabiliser. Et puis, si vous devez aller au travail, je comprends aussi toute cette culpabilité que vous pouvez avoir de laisser votre enfant en larmes, et ce sont des moments difficiles que l'on passe en famille. Je reprends donc mon récapitulatif des petites routines, des petites stratégies que vous pouvez mettre en place avec vos enfants Établir, justement, des routines de séparation qui soient courtes et efficaces, qui soient toujours les mêmes et, si possible, dans lesquelles l'enfant sera davantage acteur. Et la dernière chose, c'est d'être fiable, d'être là à l'heure pour récupérer votre enfant. À côté de ça, comme je vous le disais, il est possible de développer le concept de permanence de l'objet chez votre enfant. Il y a plusieurs choses que l'on peut faire pour ça.

Speaker 1:

Ça va faciliter les séparations dans d'autres contextes, par exemple à la maison, vous pouvez beaucoup, beaucoup jouer à coucou caché. Quand on joue à coucou caché, généralement, au départ, on se cache seulement derrière ses mains. L'enfant voit bien qu'on est toujours là. Donc, il n'y a aucune inquiétude. Et on fait caché coucou, et ça devient un jeu, et on en rigole avec l'enfant, et puis on peut faire cacher. Par exemple, on se met derrière une porte et puis on passe la tête, on fait coucou, et puis on se recache, on fait cacher Coucou, et on peut essayer de mettre un peu plus de temps entre le cacher et le coucou, faire des petites surprises pour l'enfant. On fait cacher Et on attend un petit peu plus Coucou, et ces effets de surprise, ça va montrer qu'il peut y avoir du plaisir à ces séparations et à ces retrouvailles. C'est important qu'il n'y ait pas que de l'anxiété et de la tristesse qui soient associées à ces moments-là.

Speaker 1:

Donc, le coucou caché, il y a une bonne raison pour laquelle c'est un grand classique des jeux avec les tout-petits. Ils adorent ça. Hon, honnêtement, on adore ça aussi, nous les adultes. C'est quand même rigolo, surtout quand on a un enfant qui essaie de se cacher, puis, en fait, on le voit complètement, et puis il nous fait coucou cacher.

Speaker 1:

C'est mignon, on passe des bons moments, mais en fait, vous êtes en train d'aider votre enfant dans son développement. Donc, c'est formidable. Ce que vous pouvez faire aussi, c'est, par exemple, si vous allez je ne sais pas n'importe quoi emmener un panier de linge à la machine à laver dans une autre pièce, si vous devez aller chercher quelque chose dans la pièce d'à côté, eh bien, pendant que vous êtes dans la pièce d'à côté, parlez à votre enfant qui est resté dans la pièce. Parlez-lui, comme ça, l'enfant réalise que, ah, je ne vois pas maman. Mais en fait, je l'entends. Donc, même si je ne la vois pas, elle existe, elle est toujours là.

Speaker 1:

Il développera encore petit à petit cette permanence de l'objet. Il existe aussi, en particulier dans la pédagogie Montessori, ce qu'on appelle des boîtes de permanence de l'objet. Ce sont des boîtes où on a généralement une boule, enfin différents objets que l'on va mettre dans des boîtes et on va les rechercher ensuite. Alors, au départ, la boîte est ouverte, c'est-à-dire qu'il y a un trou sur le dessus et une grande ouverture devant. Donc, l'enfant peut voir que quand il met la boule dans la boîte, la boule est toujours à l'intérieur de la boîte. Il la voit. Et puis, il va y avoir des boîtes un peu plus compliquées, avec une petite porte, avec un tiroir, ou alors des boîtes très allongées qui ferment comme un tunnel, et donc on met la boule à un endroit du tunnel, on l'entend rouler et elle arrive tout en bas dans un tiroir. Bref, il y a plein de boîtes de permanence de l'objet qui sont progressives, qui sont vraiment parfaits aussi pour développer ce concept avec les enfants et faciliter ensuite les séparations.

Speaker 1:

Et puis, vous pouvez vous entraîner à faire des petites séparations, en restant très neutre en tant qu'adulte. Des petites séparations qui peuvent être simplement aller aux toilettes pour deux minutes, ou des séparations un petit peu plus longues, ou, par exemple, la maman s'en va et papa garde le bébé, et on fait au revoir, et puis la maman revient, et puis, inversement, on essaie de le faire avec toutes les figures d'attachement. C'est important de s'entraîner à ces petites séparations, et plus l'enfant va vivre des séparations qui se terminent bien, c'est-à-dire des séparations où il y a des retrouvailles à l'issue, moins il sera anxieux de se séparer de ces figures d'attachement. Et puis, là aussi, il va être très important que l'enfant ait plusieurs figures d'attachement. Comme je vous le disais, généralement, il y a un attachement très fort qui se crée avec la mère biologique Et on dit souvent que le papa est un tiers séparateur, celui qui vient séparer l'enfant de sa mère. Le but n'est pas de les séparer complètement, mais de venir s'introduire dans la relation et que l'enfant ne soit plus dans une relation unique avec sa mère, mais l'enfant ne soit plus dans une relation unique avec sa mère, mais aussi dans une relation avec son père, avec ses frères et sœurs, avec sa nounou, avec son enseignante, etc.

Speaker 1:

Le développement de ces différents figures d'attachement, c'est aussi quelque chose de très important, qu'il ne faut pas négliger. Alors, je vous ai beaucoup parlé de cette angoisse de séparation qui intervient, je vous le répète, entre 7 et 9 mois et puis peut durer jusqu'à 2 ans. Elle est parfaitement normale. Il n'y a aucun souci à ce que votre enfant passe par cette phase. L'immense majorité des enfants passent par cette phase, c'est normal.

Speaker 1:

Si ça continue au-delà de 2 ans, ça peut pas toujours, mais ça peut devenir un problème. On, ça peut pas toujours, mais ça peut devenir un problème. On parle un peu plus tard, et surtout à partir de 3 ans, de troubles de l'anxiété de séparation. Il peut y avoir des enfants qui, pour tout un tas de raisons, parfois des raisons génétiques ou familiales, parfois des raisons traumatiques, développent un trouble de l'anxiété de séparation. Alors, on n'en parlera pas pour les bébés.

Speaker 1:

Je vous disais plutôt à partir de 3 ans, rassurez-vous, ça se soigne, et ça se soigne essentiellement par les thérapies cognitivo-comportementales, exactement comme on traite les phobies. En fait, on va habituer l'enfant à la séparation Et donc, on va mettre en place toutes les stratégies dont je vous ai parlé avant pour les enfants un peu plus jeunes. On va jouer à coucou caché, on va s'entraîner à avoir plein de petites séparations et à se retrouver. On va travailler aussi avec les adultes qui entourent l'enfant pour que les adultes restent très neutres au moment des séparations, etc. Donc, tout ce que je vous ai dit avant, ça va s'appliquer aussi pour un enfant qui reste anxieux après qu'il développe un trouble de l'anxiété de séparation. Puis là, évidemment, on peut aussi aller chercher une aide psychologique si besoin, mais il n'y en a pas toujours besoin. Très honnêtement, utilisez déjà ces stratégies et vous verrez si vous avez des progrès. Mais je voudrais quand même vous rassurer Ce n'est pas parce que votre enfant est un peu anxieux à l'idée de rentrer en maternelle qu'il est en train de développer un trouble de l'anxiété de séparation.

Speaker 1:

Ça, c'est normal. En fait, beaucoup d'enfants sont anxieux. La plupart des gens, même les adultes, sont anxieux à l'idée de la nouveauté. Si vous allez à un nouveau travail, dans un nouvel emploi, vous allez sûrement vous-même être anxieuse, c'est naturel. On a toujours un petit peu peur du changement, de la nouveauté, etc.

Speaker 1:

Donc, ne surinterprétez pas non plus. Votre enfant peut être un petit peu stressé à la rentrée. Là, on est déjà quelques jours après. J'espère que ça s'est calmé Et si ça n'est pas le cas, appliquez toutes les stratégies dont je vous ai parlé.

Speaker 1:

Mais encore une fois, vraiment, cette petite inquiétude de la rentrée, elle est normale. Elle devra disparaître avec le temps Et si elle ne disparaît pas là, vous pourrez peut-être aller chercher un peu plus d'aide au niveau psychologique, médical, etc. Donc, je voudrais vraiment finir sur cette note très rassurante N'ayez pas d'inquiétude si vous voyez votre petit bout de chou qui reste un peu collé à vous, qui n'a pas envie de rentrer dans sa classe, qui pleure même peut-être un peu au moment de la rentrée, c'est normal, c'est naturel, pas d'inquiétude. Et si je peux vous rassurer, pour avoir des enfants maintenant un peu plus grands, en général, à, l'adolescence, c'est plutôt l'inverse On aimerait bien qu'ils nous disent au revoir Et ils ont plutôt tendance à partir directement en nous disant de ne pas leur mettre la honte. Donc, la honte, donc.

Speaker 1:

Bon, en général, l'angoisse de séparation, ça passe tout seul. Ce que vous faites, naturellement, la plupart des parents jouent à coucou caché. Ce que vous faites, naturellement, va aider l'enfant à dépasser cette phase et tout va bien se tasser. En tout cas, je vous souhaite une excellente rentrée, à vous, à vos enfants, dans leur mode de garde, dans leurs écoles ou pas, dans leurs activités. Bref, une excellente rentrée à vous tous Et j'espère que cette nouvelle année aussi des Montessori 7 et du podcast des Montessori 7 va vous passionner et que vous êtes aussi enthousiastes que moi à l'idée de tous ces nouveaux contenus, ces nouveaux podcasts qu'on va vous proposer, toutes ces nouvelles ressources, ces nouvelles formations aussi qui vont sortir cette année scolaire, et j'ai hâte de vous parler de tout ça tout au long de l'année. Alors, à très bientôt, rendez-vous mardi prochain, votre petite sourisette Anne-Laure. Sous-titrage Société Radio-Canada.