Montessori à la maison avec les Montessouricettes

241. Punir par obligation sociale

Anne-Laure Schneider Episode 241

Vous êtes-vous déjà senti jugé par d'autres adultes à cause du comportement de votre enfant en public ? Avez-vous déjà puni votre enfant suite aux regards désapprobateur des adultes autour de vous ?  Je vous rassure, vous n'êtes pas seul. 

Dans cet épisode, nous abordons cette pression sociale qui nous pousse parfois à agir contre nos principes éducatifs.

💡 Ce que vous découvrirez :

  • Comment gérer le regard désapprobateur des autres quand votre enfant fait une crise
  • Des stratégies pour rester fidèle à vos valeurs éducatives même en public
  • Des conseils pratiques pour équilibrer bienveillance et fermeté dans l'éducation de vos enfants

J'espère que cet épisode vous apportera des outils qui vous permettront de dépasser cette pression sociale et de rester fidèle à vos principes éducatifs !

Et surtout n'oubliez pas de nous partager vos expériences mais également vos propres outils !

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Speaker 1:

Montessori chez eux avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille ce qu'on appelle aussi l'école à la maison de co-schooling et de bien d'autres choses encore. Aujourd'hui, je voudrais aborder un thème qui m'a été suggéré par une maman très récemment, qui n'est pas un thème particulièrement plaisant, mais c'est important d'aborder aussi les sujets qui fâchent. Cette maman m'expliquait que parfois, elle se sentait obligée de punir son enfant, en quelque sorte par obligation sociale, c'est-à-dire que son enfant faisait quelque chose et qu'elle sentait le regard désapprobateur des adultes autour d'elle et qu'elle se sentait obligée d'intervenir, et d'intervenir d'une façon qui n'était pas son mode éducatif habituel. Et je pense qu'elle n'est pas la seule. Je pense qu'on a tous ressenti ça un jour en tant que parents, qu'on a tous senti le regard désapprobateur d'autres adultes face à un enfant qui se roule par terre au supermarché, qu'on a peut-être senti l'étonnement et, encore une fois, la désapprobation chez des membres de notre famille qui voient un enfant refuser de dire bonjour ou d'autres choses. Nos enfants, évidemment, ne sont pas parfaits. Aucun enfant n'est parfait Et il leur arrive évidemment d'avoir des comportements difficiles en public.

Speaker 1:

Le problème, c'est que en privé, on peut avoir une certaine façon de réagir. On peut avoir fait certains choix éducatifs, par exemple, d'équilibrer la bienveillance et la fermeté. Et en public, c'est difficile. Pourquoi? Parce qu'en fait, il y a trois acteurs Il y a nous, le parent, il y a l'enfant, et il y a l'entourage, l'environnement, tous les gens qui sont autour et qui observent, et ce regard qui est posé sur nous et sur notre enfant.

Speaker 1:

Il est très lourd à porter, parce que c'est très facile pour des gens extérieurs de se mettre à juger un parent. On aime juger les parents. Vous savez pourquoi? Tout simplement parce que les autres parents se sentent souvent pas suffisamment à la hauteur Et donc, c'est plus facile de juger et d'enfoncer les autres que d'essayer de s'élever soi-même. Ça, c'est un phénomène qui est courant, malheureusement. Donc, oui, vous allez parfois voir des gens, en particulier des personnes peut-être un peu plus âgées, qui vont dire à haute voix des choses comme Oh là, là, de mon temps, quand même, ça n'arrivait pas. Ou Oh là, là, il mériterait une bonne fessée, celui-là, et puis ça lui ferait du bien.

Speaker 1:

Vous entendez des phrases comme ça autour et vous vous sentez jugé, vous vous sentez coupable et vous ressentez le besoin de montrer je dis bien de montrer que vous agissez et que vous ne vous laissez pas faire par votre enfant, que vous n'avez pas un enfant roi, que vous n'êtes pas laxiste. Vous ressentez le besoin de montrer qui vous êtes aux gens autour de vous. Et le problème, c'est que cela prend le dessus sur le parent que vous voudriez être pour votre enfant. Ça devient l'image sociale qui prend le dessus, et je comprends parfaitement Moi-même.

Speaker 1:

Ça m'est arrivé de me montrer beaucoup plus dure avec mes enfants parce qu'on était en extérieur, parce qu'il y avait des gens autour, parce que je me sentais mal, parce que je me sentais observée, etc. Moi la première. Mais je pense que ça vaut le coup d'y réfléchir et de se dire ok, même en public, qu'est-ce qui est le plus important? Est-ce que c'est le regard de ces personnes que je ne connais pas, que je ne reverrai peut-être jamais? ou même si je les revoyais, ce ne sont pas des personnes importantes dans ma vie. Au fond, il ne devrait y avoir que l'opinion de peut-être une dizaine de personnes dans notre vie qui comptent vraiment, peut-être un peu plus, mais, disons, les membres très proches de notre famille et puis nos amis proches.

Speaker 1:

Au fond, c'est tout ce qui compte? non, mais malgré tout, c'est un réflexe humain parce que nous sommes en quelque sorte des animaux grégaires, nous avons besoin des autres, du soutien des autres, de l'approbation des autres, et donc, c'est en quelque sorte instinctif, nous cherchons à plaire aux autres, à nous conformer aux autres. Alors, évidemment, c'est un problème de société, c'est-à-dire que c'est lié aussi à l'évolution de la société. C'est pour ça que je vous parle aussi souvent de personnes qui sont plus âgées. C'est parce que ce sont des personnes qui ont grandi et qui ont été parents à une époque où donner des fessées, donner des claques, crier sur ses enfants, c'était quelque chose de normal, ou négliger ses enfants, c'était quelque chose de normal. On passait peut-être beaucoup moins de temps à jouer avec ses enfants, les laisser beaucoup plus devant la télé, etc.

Speaker 1:

Il y a plein de choses qui évoluent dans la société, et en particulier les façons d'être parent, les modes de parentalité. Alors, c'est bien beau de se dire, il y a un problème. C'est pas facile, c'est lié à un problème de société. Maintenant, qu'est-ce qu'on fait, nous parents, quand on est confrontés à ce regard jugeant de la société sur nous, alors que notre enfant commence à avoir un comportement problématique? Il y a plusieurs choses.

Speaker 1:

La première, c'est qu'on peut faire un peu de prévention. Les enfants sont parfaitement capables de comprendre que, dans différents lieux ou avec différentes personnes, il y a différentes règles qui s'appliquent. Et donc, avant d'aller au supermarché, par exemple, on peut très bien dire voilà, on a cette liste de courses à faire. Quand ce sera fait, on rentrera à la maison. Mais au supermarché, il faut que ça aille vite, il faut que ça dépote et donc il faut que tu restes avec moi. Je te donnerai la main ou tu pourras monter dans le caddie Et on va faire le plus vite possible pour pouvoir rentrer à la maison et faire quelque chose de plus sympa ensemble.

Speaker 1:

Je ne sais pas cuisiner un gâteau, faire un petit jeu, mais c'est important de poser le cadre dès le départ. C'est important aussi, peut-être, de donner quelques règles du style je n'achèterai que ce qui est sur cette liste, on n'achètera rien d'autre, parce qu'on ne va pas se faire avoir par le marketing ou les pubs. Donc, on va acheter uniquement ce qui est sur cette liste. Ça évite que votre enfant fasse une crise j'en parlais il y a deux semaines fasse une crise à la caisse pour un paquet de bonbons ou un gadget. C'est important de poser les règles dès le départ.

Speaker 1:

Même chose, si vous allez chez vos parents, beaux-parents ou des grands-parents, vous pouvez poser les règles et dire ben voilà, chez papi et mamie, on se comporte comme ça, on ne réclame pas ceci, on ne fait pas comme ça, voilà comment on se comporte là-bas. Je ne dis pas que ça aura un effet magique, mais un petit peu de prévention est toujours beaucoup plus efficace que de la correction ensuite. Donc, il vaut mieux les prévenir le plus tôt possible. La deuxième chose que l'on peut faire, c'est si on se retrouve confronté à un comportement de notre enfant qui fait réagir à l'entourage et que, pour autant, nous, on a envie de gérer ça avec, peut-être, de la douceur, de la bienveillance. Moi, vous savez que je défends beaucoup la discipline positive. Donc, je cherche beaucoup à défendre cet équilibre entre bienveillance et fermeté.

Speaker 1:

Ça veut dire que si mon enfant fait une crise émotionnelle, je vais effectivement l'écouter, écouter ses émotions, écouter ses émotions, les accepter et en même temps, l'inviter à se calmer et à adopter un comportement plus civilisé. C'est comme ça aussi qu'on apprend aux enfants à mieux réguler leurs émotions. Ce n'est pas simplement en acceptant toutes les émotions qu'ils nous envoient, il faut aussi leur apprendre petit à petit à les réguler. Alors, ça se fait évidemment suivant l'âge de l'enfant, mais il faut quand même démarrer ce processus de régulation des émotions avec les enfants dès la naissance, avec de la co-régulation, c'est-à-dire, par exemple, en les prenant contre nous. Du coup, ils vont entendre nos battements cardiaques.

Speaker 1:

Ça va réguler leur cœur aussi. Donc, nous-mêmes, en étant calme. Il y a plein de façons comme ça d'aider les enfants à se réguler. Ça s'appelle donc la co régulation. Si nous, on montre l'exemple du calme, ça va les aider à retrouver leur calme. Bon, ça, c'est juste un principe général.

Speaker 1:

Disons que si vous vous retrouviez comme ça, dans une situation compliquée, où votre enfant, par exemple, se roule par terre dans le supermarché et vous avez 3-4 personnes autour de vous qui se retournent, qui jettent des regards, qui ont l'air de dire Oh, là, là, qu'est-ce que c'est que cet enfant? Mais qu'est-ce qui se passe Et pourquoi il ne fait rien, la maman, vous pouvez vous sentir extrêmement gêné. Et bien, la meilleure des solutions, dans 9 cas sur 10, c'est de crever l'abcès, c'est de dire carrément aux gens en face de vous que vous les avez remarqué et que, oui, oui, vous êtes bien consciente qu'il y a un problème et qu'on va gérer ça tranquillement. Donc, vous pouvez les regarder, leur dire oui, je sais, là, là, on vit une crise, je vais essayer de régler ça le plus vite possible. Si vous avez été parent, vous savez sûrement ce que c'est Et le fait de dire quelque chose comme ça, ça va rappeler aux personnes qui vous regardent en vous jugeant qu'en fait, on est tous dans le même bateau Et ça, c'est quelque chose de très important.

Speaker 1:

C'est vraiment un concept de la psychologie adlérienne d'Alfred Adler qui est à la base de la discipline positive Et ça consiste vraiment à dire que tout le monde est égal. L'égalité sociale est un concept fondamental pour Alfred Adler Et il est très important de faire remarquer aux personnes qui vous entourent que elles ont sûrement vécu ça elles aussi, et donc faire appel en quelque sorte à leur indulgence en leur disant J'imagine que vous aussi vous avez déjà vécu ça. Sous-entendu, vous n'aviez certainement pas envie qu'on vous juge ou que vous avez peut-être déjà été jugé. Soyez sympa avec moi. Et puis, la troisième chose que l'on peut faire, c'est nous adultes.

Speaker 1:

Quand on est témoin d'une scène comme celle-là, c'est de faire preuve d'un peu de compassion et de regarder la personne, ou bien on peut choisir d'ignorer la situation et de faire comme si de rien n'était. Ça aide aussi. On peut aussi choisir de regarder le parent droit dans les yeux et de dire Courage je sais ce que c'est Avec un grand sourire pour leur montrer que c'est bon, pas de stress, ils peuvent gérer ça à leur façon. Et ça, c'est important parce que nous aussi, nous faisons partie de la société. Donc, quand je vous dis qu'on se retrouve parfois à avoir envie de punir par obligation sociale, et bien, cette obligation sociale, nous contribuons ou bien à la forger, ou bien à la démolir. Donc, je vous répète les trois petites choses que l'on peut faire pour faciliter ces crises et éviter qu'un parent se retrouve à punir par obligation sociale.

Speaker 1:

Premièrement, c'est d'essayer d'anticiper les situations à l'extérieur ou les situations en famille, de poser des règles, de poser un cadre, qui va être différent suivant les endroits, et puis simplement de le rappeler, c'est-à-dire qu'il n'y a pas besoin de faire tout un cours de deux heures chaque fois qu'on va au supermarché. On peut faire des petits jeux de rôle, ça s'appelle des leçons de grâce et courtoisie en Montessori. Et puis, si, au supermarché, on n'achète que ce qu'il y a sur la liste, ou alors on essaie de faire le plus vite possible pour rentrer à la maison et s'amuser, juste une petite phrase pour mettre l'enfant dans le bon état d'esprit. Donc, on peut faire du préventif, poser un cadre sur les différents lieux où notre enfant risque d'avoir des comportements inappropriés. Deuxièmement, si ça nous arrive et qu'on voit des gens autour de nous qui ont l'air de nous juger peut-être d'ailleurs qu'ils ne nous jugent pas, peut-être qu'on se fait des idées le mieux c'est de crever l'abcès et de leur dire voilà, oui, vous savez ce que c'est, on va gérer ça, mais bon, c'est pas facile, c'est pas toujours facile d'être parent.

Speaker 1:

Et la troisième chose, c'est que nous-mêmes, dans la société, quand nous sommes témoins d'une crise d'un enfant, d'un comportement comme ça, inapproprié par rapport au contexte, on peut apporter notre soutien aux parents et lui dire je sais ce que c'est bon courage. Là encore, ce n'est pas toujours facile d'être parent. Et puis, une dernière chose qui peut vraiment, vraiment aider, c'est de se sentir soutenu Dans notre environnement immédiat. On n'a pas toujours autour de nous des adultes soutenants, qui comprennent ce qu'on essaie de faire avec nos enfants, qui comprennent qu'on essaie de les élever avec amour et discipline. Et donc, c'est très précieux d'avoir une communauté, d'avoir un groupe qui partage ses convictions et qui peut nous soutenir quand on n'a plus d'idées, quand les choses ne sont pas faciles, quand on ne sait plus comment s'y prendre. Et donc, je voudrais terminer en vous lançant une invitation.

Speaker 1:

Si, vous-même, vous vous sentez parfois débordé comme ça par des crises de votre enfant, que vous avez l'impression de ne pas avoir de soutien autour de vous, que peut-être, dans votre famille ou parmi vos amis, tous ne partagent pas vos idées sur l'éducation et que vous avez envie d'élever votre enfant peut-être autrement que vous n'avez été élevé, en équilibrant bienveillance et fermeté, en encourageant votre enfant à devenir la meilleure version de lui-même, et bien, je vous invite à rejoindre l'accompagnement des Montessori 7. Parce que c'est une communauté où vous retrouverez plein d'autres parents qui partagent vos valeurs Et, du coup, vous pourrez échanger avec les mêmes principes de base. On ne va pas vous proposer comme solution de donner une fessée à votre enfant ou une bonne claquée au lit. Ça lui fera du bien. On va vous proposer des solutions qui collent à votre système de valeurs. Donc, si vous voulez vous sentir davantage soutenu, faire partie d'une communauté bienveillante qui sera toujours là pour vous, si vous voulez pouvoir poser vos questions en matière de parentalité pour qu'on essaie de trouver des solutions ensemble, on peut le faire deux fois par mois dans nos séances de questions-réponses.

Speaker 1:

Bref, vous êtes les bienvenus dans l'accompagnement des Montessori 7, notre communauté sur abonnement mensuel. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je vous notre communauté, sur abonnement mensuel. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je vous souhaite une excellente semaine et je vous donne rendez-vous mardi prochain. Votre petite souris 7 à alors.