Montessori à la maison avec les Montessouricettes

235. Bonus : Comment éviter la triche avec l’intelligence artificielle ?

Anne-Laure Schneider Episode 235

L’intelligence artificielle nous pose de nouveaux défis en matière d’éducation. Les élèves et les étudiants peuvent désormais, en rédigeant un simple prompt, produire des dissertations ou des devoirs de grande qualité, mais qui ne viennent pas d’eux. Alors comment éviter la triche liée à l’intelligence artificielle générative ?

Je vous proposerai tout d’abord un changement de paradigme pour éviter la triche en général, avant de vous proposer LE moyen ultime d’éviter la triche avec l’IA. Et non, pas besoin d’utiliser des logiciels de détection de l’IA à la fiabilité souvent douteuse…

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Speaker 1:

Montessori chez eux avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille ce qu'on appelle aussi l'école à la maison de co-schooling et de bien d'autres choses encore. J'ai évoqué dans le dernier épisode avec vous trois grands domaines dans lesquels on peut utiliser l'intelligence artificielle générative pour l'éducation. On peut utiliser l'intelligence artificielle générative pour l'éducation Et aujourd'hui, comme promis, je voulais aborder, dans ce petit épisode bonus, ce sujet majeur, cette interrogation majeure qu'ont beaucoup d'enseignants, de parents Comment éviter la triche avec l'intelligence artificielle. Alors, d'abord, je voudrais revenir sur cette notion de triche. Or, je voudrais revenir sur cette notion de triche Parce que le premier réflexe, c'est de sauter sur les logiciels de détection de plagiat, de détection de textes produits par l'intelligence artificielle, etc. Et ça, à mon avis, c'est une solution qui ne va pas être durable. Je doute qu'on puisse facilement reconnaître un texte produit par l'IA.

Speaker 1:

Avec la multiplication des IA et avec la grande richesse qu'elles ont, il suffit de donner un prompt, une invite différent pour avoir un résultat différent, même si c'est légèrement différent. Donc, je doute que je me trompe peut-être. Je le reconnaîtrai volontiers si c'est le cas, mais à l'heure actuelle, je ne suis pas sûre que les logiciels de détection d'intelligence artificielle soient une solution d'avenir. Donc, venons-en d'abord à cette question de la triche, avant que je vous explique le moyen suprême, ultime, pour éviter la triche et pour aider en même temps les élèves à s'améliorer.

Speaker 1:

La question de la triche. Il faut savoir que c'est quelque chose qui a toujours existé. Quels que soient les moyens technologiques en vigueur, il y a toujours eu de la triche. Ça peut être la triche qui consiste à copier sur son voisin, à avoir des petites fiches dans sa trousse, ça a toujours existé. À avoir des petites fiches dans sa trousse, ça a toujours existé. Mais en réalité, d'où vient ce besoin de tricher? Pourquoi certains élèves trichent-ils? Il y a beaucoup de circonstances où la triche n'a pas de sens Et c'est intéressant de comprendre pourquoi on triche.

Speaker 1:

Je vois que dans notre instruction en famille, notre aîné travaille avec des cours par correspondance Et il fait ses devoirs, ses contrôles, ses devoirs sur table, seul dans sa chambre, avec tous ses cours à côté de lui, et il peut très bien ouvrir ses cours, il peut très bien recopier les réponses, il peut très bien faire ce qu'il veut en fait là-dessus. Je ne suis pas derrière lui comme un pion à surveiller qu'il fait bien son devoir sur table, sans regarder dans ses cours ou dans sa calculatrice, ou je ne sais pas quoi. Mais il n'a pas besoin de tricher. Parce qu'en fait, pourquoi est-ce qu'il tricherait? ça changerait quoi? alors? vous me direz, il aura peut-être de meilleures notes s'il triche. Ok, mais qu'est-ce que ça changerait qu'il ait de meilleures notes? si jamais il a une mauvaise note et ça arrive, et ben, on va pas l'accabler, on va dire ok, ça c'est un message, c'est un message que là, ce cours n'est un message, c'est un message que là, ce cours n'est pas maîtrisé. Est-ce qu'il y a des choses que tu n'as pas comprises?

Speaker 1:

On regarde ensemble la correction. On regarde si c'est un problème de faute d'étourderie, d'erreur, comme ça. Parfois, une simple erreur d'étourderie en maths sur la première question d'un problème se répercute dans toutes les autres questions. On peut regarder ce genre de choses. Si c'est le cas, comment est-ce qu'on peut t'aider à être plus attentif pendant tes devoirs? Si jamais c'était un problème d'apprentissage, de mémorisation, vous dites Ah oui, là, je vois que tes déclinaisons à latin, c'est pas encore bien su». Et bien voilà, comment est-ce que tu vas t'améliorer? Comment est-ce que tu vas mieux apprendre tes déclinaisons, réfléchir ensemble à des systèmes pour mieux apprendre, ou bien si il y a quelque chose qui n'a pas été compris, on le revoit.

Speaker 1:

Et pour moi, la note, ça n'est pas une sanction, ce n'est pas la sanction d'un travail bien ou mal fait. La note est un message Et la note en soi ne veut rien dire. C' la note en soi ne veut rien dire, c'est-à-dire que si tu prenais une dictée, par exemple, certains professeurs, suivant les niveaux, les classes, etc. Vont enlever un point par faute dans une dictée Et peut-être qu'un enfant va se retrouver avec 5 sur 20 parce qu'il aura fait 15 fautes. Et peut-être qu'un autre professeur va compter un point par mot bien écrit Et peut-être que cet élève, le même élève avec la même dictée, se retrouverait avec 17 sur 20 à sa dictée. Je caricature, mais il y a plein de façons de noter. D'autres enseignants vont retirer un quart de point pour certaines fautes, deux points pour des fautes plus graves selon eux, etc. Donc, certaines fautes, deux points pour des fautes plus graves selon eux, etc.

Speaker 1:

Donc, la note en soi ne veut rien dire. Ce sont les erreurs qui ont été relevées dans le devoir qui sont importantes. La note, c'est quand même un message, c'est-à-dire que, normalement, un enfant qui a 18-19,. Bon, c'est que tout va bien, c'est que, globalement, tout a été compris. Globalement, tout a été compris, tout a été appris et l'enfant sait exprimer ses réponses. Il y a peut-être eu une petite faute d'étourderie quelque part, une petite faute d'orthographe, enfin, rien de grave.

Speaker 1:

Donc, il n'y a pas besoin de revenir dessus. Si un enfant a 12, il y a beaucoup de choses qu'il va falloir revoir Et si un enfant a 4, il va y avoir énormément de choses à revoir. La note est un message. Donc, à partir de là, quand on prend les choses de cette façon, il n'y a pas de raison de tricher, parce que, pour l'enfant, l'évaluation devient exactement ce que je viens de dire une évaluation, Une évaluation de son niveau actuel pour voir où il se situe, où il en est. Ça n'est pas une notation sur sa valeur intrinsèque, sur sa valeur personnelle.

Speaker 1:

Un enfant qui a 4 ne vaut pas moins qu'un enfant qui a 16. En revanche, le travail, il y a des choses qui posent problème dans le travail d'un élève qui a 4 par rapport au travail d'un élève qui a 16. Donc, il y aura plus de travail à fournir pour mieux comprendre certains aspects du cours, pour mieux les apprendre, aspects du cours, pour mieux les apprendre, etc. Et mieux les mettre en pratique. Donc, c'est vraiment fondamental de valoriser la progression de l'enfant, le fait qu'il travaille pour lui-même et que le devoir sur table, c'est une façon de Je dis le devoir sur table pour le distinguer des devoirs du soir, les devoirs, les contrôles, etc. C'est une façon de Je dis le devoir sur table pour le distinguer des devoirs du soir, les devoirs, les contrôles, etc. C'est pour vérifier là où en est l'enfant.

Speaker 1:

Je vais partager une dernière chose sur la triche de manière générale, deux dernières choses. Lorsque j'étais petite, j'étais moi-même dans une classe Montessori. C'est un établissement qui avait, à chaque niveau, une classe Montessori et une classe non Montessori. Et je me souviens très bien qu'un jour j'ai triché. Ce qui se passait, c'est que je devais faire des. Je me rappelle très bien ce que c'était.

Speaker 1:

Je devais faire une petite fiche de travail sur les articles définis, le la et l' je crois qu'il y avait aussi les les, et donc, j'avais une petite fiche avec l'exercice. Je devais écrire, je pense, dans mon cahier, les réponses correctes et ensuite vérifier moi-même avec une fiche corrigée. Et je me souviens très bien que j'avais du mal à comprendre cette notion de pourquoi, parfois, on utilise un L apostrophe, et est-ce que c'est pour les masculins, est-ce que c'est pour les féminins? J'avais du mal à comprendre qu'en fait, ce n'était pas lié au masculin ou au féminin le, l, apostrophe mais que c'était lié au fait que le nom commençait par une voyelle. L'ours, l'avion, l'encre, ça peut être des mots féminins ou masculins. Et donc je sentais que je n'étais pas à l'aise là-dessus.

Speaker 1:

Et j'étais plutôt une très bonne élève et je n'avais normalement que des gommettes vertes dans mon cahier, parce qu'une fois qu'on s'était corrigé, on avait des gommettes. Gommettes vertes pour dire c'est bon, c'est acquis, gommette orange, c'est encore à travailler, et gommette rouge, c'est pas du tout acquis. Et je voulais pas avoir une gommette orange. Donc, je suis allée chercher la fiche de correction que j'ai mise sous mon bureau Et on travaillait tous individuellement, ça reposait sur la confiance, et j'ai triché. C'est à dire que avant d'écrire la réponse, je vérifiais sur le corrigé, tout de suite quelle était la bonne réponse. Pourquoi? je vous partage ça.

Speaker 1:

J'ai toujours eu ce sentiment d'avoir triché et je me suis toujours sentie très mal à l'idée d'avoir fait ça. Bon, ça va, hein. Je sais pas non plus si j'est de la drogue, mais bon, je gardais ce dit. Mais bon, j'ai quand même triché, alors que j'étais une très bonne élève. Voilà, ça m'a gênée.

Speaker 1:

Et puis j'ai réalisé j'étais adulte, c'était il y a quelques années que en fait, rien ne m'interdisait, dans cet environnement, d'aller chercher le corriger. Moi, j'avais peut-être cette vision très scolaire, très punitive, de me dire je vais avoir un mauvais résultat. Alors bon, peut-être des choses à la maison aussi, où je savais que si je revenais avec des gommettes rouges, ça allait mal se passer à la maison. Mais en soi, je pense que si l'enseignante m'avait vue, elle serait venue me voir en me demandant Tu n'es pas très à l'aise là-dessus, on peut le travailler ensemble si tu veux. Mais je ne crois pas qu'elle m'aurait punie ou qu'elle m'aurait dit que c'était de la triche, parce qu'en fait, dans la pédagogie Montessori, on n'est pas dans cette notion de tricherie. Et, en fait, ce que j'ai fait dans cet exercice, ce n'est apprendre.

Speaker 1:

C'est un concept que je ne maîtrisais pas et j'avais besoin d'un exercice supplémentaire où j'allais faire l'exercice et vérifier tout de suite, avoir ce qu'on appelle un retour immédiat sur l'expérience, un feedback immédiat. Et c'est comme ça que le cerveau apprend, c'est en testant quelque chose et en ayant un retour immédiat. J'avais besoin de ce retour immédiat pour apprendre ce concept des articles définis. Et une fois que je l'ai fait avec ce corrigé, j'avais compris, le concept était acquis Et je n'ai plus eu de problème sur les articles définis. Et je pense que l'enseignante, elle, s'en fichait de savoir si j'avais des gommettes vertes ou oranges ou r ou rouge. C'était pas Alors, dans ma tête, dans mon environnement familial, c'était une histoire d'être bonne élève ou pas bonne élève, de faire bien ou de ne pas faire bien.

Speaker 1:

Mais pour l'enseignante et pour l'environnement, dans cet environnement Montessori, l'idée était tout simplement de voir où on en était. Ça, c'est acquis. Ça, ça n'est pas du tout acquis. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais donc, voilà, c'était une expérience que je trouve assez intéressante Et j'aimerais remettre en question pour vous, cette idée de tricher.

Speaker 1:

Comment faire pour qu'un enfant n'ait même pas envie de tricher et n'y voit pas d'intérêt? il faut déjà qu'il comprenne qu'il apprend pour lui-même et que les évaluations, l'important, en fait, c'est d'avoir des évaluations tôt, qui n'ont pas d'enjeu. C'est évident qu'en troisième, toutes vos évaluations de l'année ont un enjeu, parce que ça va vous permettre d'avoir une note de contrôle continu pour le brevet. Donc, c'est compliqué de se dire je m'en fiche d'avoir 4, si, derrière, je comprends mieux, mais avant ces niveaux où il y a vraiment un enjeu aux notations. L'important est vraiment de développer l'idée que l'évaluation a pour but de voir où on en est, de voir les axes de travail et d'orienter le travail qui va suivre. Le problème, c'est que la façon dont on voit l'évaluation dans le système français, c'est qu'on fait un cours, une séquence, et il y a une évaluation qui vient clore cette séquence. Or, l'évaluation ne devrait pas terminer la séquence pour voir le niveau ultime. Il devrait y avoir plein d'évaluations en cours de route Et ces évaluations en cours de route devraient orienter le reste du travail, de la séquence, pour que l'enfant, arrivé à la fin de la séquence, ait compris l'essentiel et acquis l'essentiel.

Speaker 1:

Donc, vous voyez que c'est vraiment un changement de paradigme. En fait, c'est changer notre regard sur les notes et sur l'évaluation et, naturellement, ça fait disparaître le besoin de tricher. Et si on veut développer ça avec nos enfants là, je pense plus aux parents, mais aussi aux enseignants c'est qu'on peut choisir de valoriser l'honnêteté dans nos rapports au quotidien. Ça peut être. J'aime bien l'idée que chaque famille va avoir une échelle de valeur plus ou moins importante.

Speaker 1:

Dans notre famille, l'honnêteté entre les membres de notre famille est pour nous quelque chose de fondamental, c'est quelque chose qu'on va essayer d'encourager au maximum. D'autres familles placeront peut-être la recherche d'excellence au-dessus de l'honnêteté ou l'altruisme au-dessus de l'honnêteté. Il y a plein de valeurs importantes. Pour nous, l'honnêteté est quelque chose d'assez fondamental. Eh bien, une des façons que l'on a d'encourager l'honnêteté, c'est vous connaissez le proverbe faute avouée à moitié pardonnée.

Speaker 1:

On a plutôt tendance à appliquer un faute avouée totalement pardonné, alors totalement pardonné s'il y a une réparation. Par exemple, j'ai cassé le verre que tu aimais, ah, ok, déjà, tu vas ramasser les bouts de verre Et puis, c'était quand même mon verre. Ou bien c'est un verre qui n'a pas d'importance, c'est bon, c'est pas grave, ou bien c'était vraiment un verre qui avait une valeur sentimentale pour moi. Comment est-ce que tu peux le remplacer? est-ce que, peut-être, tu peux m'en racheter un avec ton argent de poche ou trouver une autre façon de me demander pardon? mais si tu avoues ta faute, tu ne seras pas puni et je ne serai pas énervée.

Speaker 1:

Alors, croyez-moi, ça demande de prendre beaucoup, beaucoup, beaucoup sur soi, parce qu'il y a des cas où on nous avoue une faute et, franchement, on a envie d'exploser. Et donc, suivant les valeurs qu'on veut défendre en premier, on va réagir différemment. Mais si on veut défendre en priorité l'honnêteté, il faut que l'enfant n'ait pas peur de dire la vérité, il faut que dire la vérité soit la solution qui soit la plus bénéfique pour lui. C'est comme ça qu'on encourage l'honnêteté Et donc, ça se fait vraiment au quotidien dans la famille. Donc, c'est comme ça qu'on va se poser la question, petit à petit, de pourquoi l'élève triche Et d'essayer de venir à la source du problème.

Speaker 1:

Par exemple, si l'élève a peur de décevoir, s'il triche pour ne pas décevoir ses parents, peut-être qu'il faut parler avec les parents, expliquer que ce n'est pas grave s'il y a des mauvaises notes, c'est pas grave. S'il y a des mauvaises notes, c'est juste une piste pour savoir ce qu'il faut travailler, etc. Si l'élève a peur d'être, ou l'enfant a peur d'être ridicule par rapport aux autres, par rapport aux autres élèves, par rapport à ses frères et soeurs, comment on peut développer une ambiance de classe, une ambiance de famille dans laquelle les enfants ne se moquent pas les uns et les autres, les uns et les autres, lorsqu'ils disent des bêtises ou lorsqu'ils ne savent pas certaines choses? Si mon enfant triche parce qu'il a un sentiment d'incapacité, il se dit Oh, je ne vais jamais y arriver, ma seule solution, c'est de tricher. Et bien, comment est-ce qu'on va l'encourager, lui montrer qu'il est capable de faire par lui-même.

Speaker 1:

Donc, vous voyez, avant de se poser la question de la triche facilitée par l'intelligence artificielle, il faut se poser la question de la triche tout court et venir à la source en extraire les racines. Mais je vous ai promis un outil ultime pour éviter la triche avec l'IA. Ce n'est pas moi qui l'ai inventé, je ne sais même pas si c'est lui qui l'a inventé, mais j'en ai entendu parler pour la première fois par un professeur d'université américain donc j'ai malheureusement oublié le nom qui proposait ça à ses élèves d'université, mais c'est quelque chose, je pense, qu'on peut adapter à des enfants plus jeunes. Ce qu'il disait à ses étudiants, c'était, pour chaque devoir, de faire faire le devoir par l'intelligence artificielle et de faire un devoir eux-mêmes qui soit meilleur que celui de l'intelligence artificielle. Et je trouve ça génial. C'est-à-dire que les élèves ne peuvent pas tricher puisqu'ils doivent faire mieux que l'IA.

Speaker 1:

Donc, ils doivent utiliser l'IA ce n'est pas de la triche Et ils doivent ensuite voir les faiblesses de l'IA et améliorer encore les choses, voir faire quelque chose de totalement différent, mais qui va être beaucoup plus riche, beaucoup plus intéressant. Par exemple, si vous devez faire une dissertation, je ne sais pas, je vais dire n'importe quoi. Mais sur le roman naturaliste français, peut-être que l'IA va produire quelque chose d'assez basique et peut-être que vous, qui êtes passionné de rock'n'roll, vous allez faire un rapprochement avec le mouvement rock. Je dis n'importe quoi, je ne suis pas sûre du tout qu'on puisse faire un rapprochement entre le mouvement naturaliste et le mouvement rock. Vous pouvez y mettre quelque chose de vous, vous pouvez faire un parallèle, faire des métaphores, trouver des exemples qui viennent de votre culture, quelque chose de beaucoup plus riche, beaucoup plus varié que ce que pourra produire l'IA, qui sera un peu plus générique. Alors, ça, c'est pour des élèves d'université, évidemment.

Speaker 1:

Ça reste compliqué de proposer ça pour des élèves de primaire. On peut déjà faire ça en lycée, au collège, c'est déjà compliqué. En revanche, on peut faire plusieurs choses. On peut dire aux élèves de produire un premier texte et d'ensuite demander à l'IA de l'améliorer Et puis de discuter des changements qui ont été effectués par l'IA. Certains seront peut-être bons, mais certains seront peut-être moins bons, no-transcript. On peut faire tout un tas de choses. Et puis l'IA peut venir apporter des idées, la créativité, et ça peut être assez intéressant.

Speaker 1:

Par exemple, je vais vous donner un exemple de choses comme ça, j'ai eu l'idée de demander à Chad et Pété en premier, de m'écrire un poème dans le style de Baudelaire Je crois que je vous en ai déjà parlé dans un des épisodes sur l'IA Donc d'écrire un poème dans le style de Baudelaire sur un berger allemand noir et feu, parce qu'on a un berger allemand noir et feu à la maison, que Baudelaire a écrit beaucoup de poèmes sur les chats Et je me dis poème de Baudelaire sur les chiens, sauf qu'il n'est plus là pour l'écrire. Et donc, tgpt m'a produit un poème qui était, à première vue, wow, assez intéressant, plutôt dans le style de Baudelaire. Je m'y retrouvais. Je suis très, très fan de Baudelaire, avec de belles images sur ses couleurs noir et feu. Et puis, en regardant quand même plus en détail, je me suis aperçue qu'il y avait des choses qui n'allaient pas.

Speaker 1:

Par exemple, les vers n'étaient pas du tout réguliers, c'est-à-dire que ce n'était pas un poème en octosyllabes ou en alexandrin, il y avait parfois un vers de huit pieds, parfois un vers de douze pieds. Il n'y avait aucune régularité. Et ça, chez Baudelaire, il peut y avoir des alternances de vers, par exemple 8 pieds, 12 pieds, 8 pieds, 12 pieds, mais il va y avoir une structure, une régularité. Là, il n'y avait aucune régularité. Donc, c'était problématique. D'ailleurs, il y avait des vers de 11 pieds, de 13 pieds. Je pense que Lya avait du mal à comptabiliser les pieds dans un poème.

Speaker 1:

Les pieds dans un poème, parce que ce n'est pas la même chose que les syllabes, c'est un petit peu différent. Par exemple, si vous avez le mot pierre à la fin d'un vers, ça va compter comme un seul pied Pierre. En revanche, si c'est la pierre du chemin, en poésie, on va dire le re, c'est pierre du chemin, et donc ça va compter comme deux pieds. Et ça, l'ia, je crois, avait beaucoup de mal à analyser ça. L'autre aspect qui m'a surprise, c'était les problèmes de rimes. Il y avait des passages qui rimaient et d'autres pas du tout. Donc, là aussi, c'était pas vraiment dans le style de Baudelaire, ou des choses qui rimaient visuellement.

Speaker 1:

Alors, évidemment, je vais avoir du mal à vous retrouver un exemple. Je sais, prenez le mot minutie, ça finit par T-I-E, mais ça se prononce C-I, minutie. Imaginez que ça puisse rimer avec partie, parce que partie se finit par T-I, sauf que ça ne rime pas vraiment, c'est partie et minutie. Là, vous allez me dire que ça rime quand même en I. C'était des cas comme ça, où les lettres ne se prononçaient pas de la même façon, parce qu'elles étaient, enfin, voilà, elles ne se prononçaient pas de la même façon, mais visuellement ça rimait. Non, je vous dis, je n'arriverai pas à trouver d'exemple, c'est un petit peu malheureux. Donc, ça, ça peut être très intéressant aussi de faire faire le devoir par l'IA et de demander à l'élève de corriger le texte de l'IA, les points positifs, les points négatifs, Parce que là, ça demande un travail aussi d'analyse, de réflexion, et puis peut-être, ensuite, de produire ce que je vous disais, son propre travail inspiré de ça.

Speaker 1:

Alors, ça peut être encore compliqué avec les jeunes enfants, mais c'est un travail qui peut être passionnant à faire en classe, en groupe, en disant voilà, on affiche au tableau, au TBI, le poème produit qu'est-ce qui vous frappe, qu'est-ce que vous aimez, qu'est-ce que vous n'aimez pas, qu'est-ce que vous avez appris sur Baudelaire, qui est respecté, qu'est-ce que vous avez appris sur Baudelaire, qui n'est pas respecté, etc. Donc, à mon humble avis, l'arme ultime contre la triche par intelligence artificielle générative, ça n'est pas les logiciels de plagiat, les logiciels de détection d'intelligence artificielle, ça n'est pas de surveiller les devoirs en interdisant les montres connectées, les téléphones portables, les ordinateurs, tout ce qui peut permettre d'utiliser l'IA ou d'autres ressources. C'est au contraire d'exploiter l'IA pour pousser les étudiants ou les élèves à faire mieux que l'IA ou à analyser les qualités et les défauts de ce qui est produit par l'IA, on fait d'une pierre deux coups on leur apprend à mieux utiliser un outil qui risque de faire partie de leur vie de tous les jours. En trouvant les meilleures promptes, en améliorant peut-être en choisissant son IA aussi, parce que ce poème, façon Baudelaire, je l'ai fait faire par Chad GPT et je l'ai fait faire par Claude, qui est l'IA de la société qui s'appelle Anthropique, le poème produit par Claude était bien meilleur que celui de Chad GPT, et peut-être que ça changera, parce que les modèles changent sans arrêt, peut-être que Chad GPT va redépasser Claude, j'en sais rien.

Speaker 1:

Mais voilà, ça peut être aussi intéressant de pousser les élèves à comparer les IA, choisir le meilleur résultat, analyser pourquoi il est bon, pourquoi il est moins bon, et puis être capables, eux aussi, de produire quelque chose à la hauteur. Et puis, encore une fois, on peut aussi directement demander à l'IA d'améliorer la production de l'élève et de lui permettre de voir comment il aurait pu faire mieux, en partant de son premier jet, de son premier instinct, comment il pourrait améliorer les choses. Je pense que tout ça, c'est bien plus bénéfique pour les élèves et leur progrès que de chercher à traquer les tricheurs et tous les modes de triche possibles. Voilà, j'espère que cet épisode vous aura intéressé, vous aura apporté des réponses sur comment éviter la triche avec l'intelligence artificielle générative. C'est tout pour aujourd'hui.

Speaker 1:

Je vous rappelle que j'ai énormément de ressources sur l'IA, avec des choses très concrètes une présentation de différentes IA, de comment personnaliser les IA pour qu'elles répondent à vos besoins, comment rédiger des promptes efficaces, et puis toute une bibliothèque de promptes pour créer des exercices, pour créer des choses qui conviennent à vos enfants ou à vos élèves. Tout ça, c'est disponible dans l'accompagnement des Montessis 7. C'est notre communauté sur abonnement mensuel, avec une tonne d'autres ressources, mais avec un focus sur l'IA dernièrement. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je vous dis à très bientôt dans notre petite souris 7. À bientôt. Sous-titrage Société Radio-Canada.