Montessori à la maison avec les Montessouricettes

232. L'éducation à la paix Montessori

Anne-Laure Schneider Episode 232

🎙️ L'éducation à la paix selon la méthode Montessori ! 🌈

Dans cet épisode enrichissant, nous allons plonger au cœur des liens profonds entre l'éducation et la paix. 🌍 Pourquoi l'éducation est-elle cruciale pour établir une paix durable ? Qu'est-ce que la paix véritablement ? Découvrez toutes les réponses dans notre première partie.

Ensuite, nous explorerons les quatre grands principes pédagogiques de Montessori qui nous guideront à travers les différentes tranches d'âge, afin de cultiver un esprit de paix chez nos enfants. 🌟

Pour finir, nous vous présenterons les quatre grandes catégories d'activités Montessori qui contribueront à développer cet esprit de paix chez les jeunes générations. 🧩✨
Rejoignez-moi pour un épisode qui je l'espère sera inspirant vers un avenir plus harmonieux et paisible pour nos enfants et notre monde. 🌺

Podcast / article de blog associé :
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- Podcast 154 : Les leçons de grâce et courtoisie Montessori
- Podcast 8 : Maria Montessori et les animaux qui parlent (sur l’imagination et l’imaginaire)

Livre : L’éducation et la paix de Maria Montessori

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Speaker 1:

Montessori chez eux avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille ce qu'on appelle aussi l'école à la maison de co-schooling et de bien d'autres choses encore. Entre 1932 et 1939, donc juste avant la seconde guerre mondiale, maria Montessori a fait toute une série de conférences sur les liens entre l'éducation et la paix Et il me semble qu'aujourd'hui, peut-être plus que jamais, ces conférences sont vraiment d'actualité. On pensait qu'il n'y aurait plus de guerre sur le territoire européen après la Seconde Guerre mondiale, et c'est vrai que, peut-être, si vous êtes de ma génération, on peut avoir le sentiment qu'il n'y a pas vraiment eu de guerre sur le territoire européen après 1945. Mais en fait, si Déjà il y a eu beaucoup de guerres civiles, en Grèce, à Chypre par exemple, il y a eu beaucoup de conflits liés à la guerre froide, des révoltes populaires aussi, il y a eu toutes les guerres en Yougoslavie dans les années 90, la guerre du Donbass et puis évidemment récemment, l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Donc, non, la guerre n'a jamais abandonné le continent européen et je sais que certains d'entre vous qui m'écoutez, vous habitez sur d'autres continents où la guerre est très certainement aussi présente.

Speaker 1:

Maria Montessori a fait un travail qui était vraiment remarquable pour défendre la paix dans le monde. Elle l'a défendue avant la Seconde Guerre mondiale. Elle a continué à la défendre après la Seconde Guerre mondiale. Elle a même été nommée au prix Nobel de la paix en 1949 et en 1950. Il ne lui a pas été accordé, mais elle avait été nominée au prix Nobel de la paix.

Speaker 1:

Le texte des conférences dont je vous parle, on peut le trouver aujourd'hui dans un livre qui s'appelle L'éducation et la paix, aux éditions Desclés de Brouwer. Et ce que je vais vous raconter aujourd'hui repose en grande partie sur cet ouvrage qui déploie surtout une vision théorique de l'éducation en vue de la paix. Mais dans une deuxième partie, je voudrais revenir sur quatre grands principes qui peuvent nous diriger dans la façon dont nous voulons instruire, éduquer les enfants, que ce soit à la maison ou à l'école. Et puis quatre types d'activités très concrètes, très pratiques, des types d'activités Montessori qui sont faites pour développer ce sens de la paix chez les enfants, qui sont évidemment les adultes de demain.

Speaker 1:

Alors, avant d'aborder ce côté plus pratique, il est important d'avoir une véritable pensée sur la paix et de bien comprendre les liens entre l'éducation et la paix et de bien comprendre les liens entre l'éducation et la paix. Et pour cela, je reprendrai les mots de Pierre Calam, qui a rédigé la préface de l'ouvrage dont je vous parlais L'éducation et la paix et qui écrit Nous le savons, bien trop souvent, les peuples qui gagnent la guerre perdent la paix qui suit. Car les valeurs nécessaires pour gagner la guerre simplification, obéissance aux ordres, clarté de la distinction entre amis et ennemis n'ont rien à voir avec les valeurs nécessaires pour construire une paix durable. La capacité à admettre et comprendre la complexité, la capacité à coopérer avec l'autre, l'esprit critique, le sens du compromis, la perception aiguë de l'unité et de la diversité simultanée du monde. C'est la fin de la citation de Pierre Calame.

Speaker 1:

Et je trouve ça remarquable parce qu'en fait, à travers ces deux visions de la guerre d'un côté et de la paix de l'autre, on a aussi deux visions de l'éducation qui se détachent Effectivement une éducation autoritaire qui fonctionne par simplification, qui exige l'obéissance immédiate aux ordres, aux instructions qui sont données, le fait d'avoir une vision très claire de certaines personnes qui sont nos amis, d'autres qui sont nos ennemis, tout ça, c'est un petit peu l'éducation traditionnelle, à l'ancienne, alors que la capacité à comprendre la complexité, à coopérer avec l'autre, l'esprit critique, tout ça correspond déjà pleinement à la pédagogie Montessori et à, peut-être, certaines formes d'éducation nouvelle que l'on a tout intérêt à développer aujourd'hui, tout comme Maria Montessori, évidemment, chercher à la développer avant et après la Seconde Guerre mondiale. En tout cas, le point de départ, c'est que la paix s'apprend. On apprend à faire la paix. Et cette paix, évidemment, on peut apprendre à la construire à l'âge adulte, mais, comme beaucoup de choses, il est beaucoup plus facile de l'apprendre lorsqu'on est encore enfant.

Speaker 1:

Maria Montessori disait que l'enfant a un pouvoir que nous n'avons pas celui de bâtir l'homme lui-même. Elle disait aussi que la responsabilité d'éviter les conflits incombe aux hommes politiques, celle d'établir une paix durable aux éducateurs. Donc, l'éducation ne va pas seulement avoir pour but de donner des compétences spécifiques à un enfant pour qu'il puisse avoir un bon travail plus tard. C'est vrai que, souvent, on voit l'école comme un moyen pour aboutir à une fin, à savoir un bon métier, une bonne situation. Et bien là, dans la vision de Maria Montessori de l'éducation, elle devrait avoir pour but de développer chez l'enfant des valeurs morales, et ça peut se faire de façon très concrète, pas seulement de façon théorique, mais ça, on y reviendra en deuxième partie. Il est donc important de ne pas voir la paix, simplement comme la cessation de la guerre.

Speaker 1:

Maria Montessori l'explique et on l'a bien vu avec la Première Guerre mondiale, avec la Seconde Guerre mondiale Lorsqu'il y a une victoire, à la fin de la guerre, le vainqueur impose sa loi aux vaincus, et ces vaincus sont contraints à des sacrifices et ils sont punis. On a vu d'ailleurs comment les vexations de la Première Guerre mondiale en Allemagne ont engendré une rancœur, une rancune qui a explosé au moment de la Seconde Guerre mondiale. Et ce qui se passe justement, lorsque les pays vaincus sont punis, c'est qu'en fait, ce sont les peuples qui sont punis et pas seulement les dirigeants, alors que, si on est honnête, les peuples n'y sont pas pour grand chose. C'est-à-dire que s'il y a un appel à la guerre, il est conscrit, tout le monde doit aller à la guerre. C'est rarement le peuple qui décide.

Speaker 1:

Et toutes ces vexations ne font qu'entraîner deux futures guerres. C'est ce que je vous disais avec la première guerre mondiale, qui a entraîné d'une certaine façon la seconde. Ensuite, même chose pour toute la domination soviétique dans les pays d'Europe de l'Est, qui a engendré des révoltes populaires. C'est à dire qu'à un moment, à force de tirer sur la corde, les gens finissent par se révolter. Donc, il faut faire très attention à vraiment voir la paix comme quelque chose qui se construit, qui se prépare. La paix ne consiste pas seulement à éviter la guerre et pas seulement à arrêter la guerre. La paix est elle aussi quelque chose d'assez organique, de vivant, qui se construit, qui se développe, qui se maintient. Au fond, c'est vrai que si on cherche les vraies causes profondes de la guerre, ça reste assez mystérieux. Souvent, on prétend que c'est lié à une détresse économique, par exemple. Ou, comme je vous le disais, on parle de la rancœur suite aux conséquences d'une guerre précédente. Alors oui, tout ça, ce sont des facteurs, et en même temps, ça n'est pas tout. Ça n'est pas tout, parce que s'il suffisait d'avoir des économies qui fonctionnent bien et de ne pas humilier les vaincus lors des conflits précédents, on saurait éviter de nouvelles guerres. Or, on n'y arrive pas. On n'arrive pas à éviter toutes les guerres. Les guerres n'arrêtent pas.

Speaker 1:

Malgré l'ONU, malgré l'OTAN, malgré l'Union européenne, il y a toujours des guerres. Donc, il y a forcément derrière autre chose que des facteurs sociétaux ou externes ou sociaux. Il y a forcément des facteurs psychologiques derrière, externes ou sociaux. Il y a forcément des facteurs psychologiques derrière. Et pour s'en convaincre, on peut faire un petit peu le parallèle avec la peste À un moment, pendant le, j'ai un doute. Si c'était pendant l'Antiquité ou pendant le Moyen-Âge, j'ai un petit doute.

Speaker 1:

Mais on était convaincus que la peste était liée à des empoisonneurs qui piquaient les gens avec des aiguilles. On était convaincu que c'était un poison qui était transmis ou qu'il y avait des empoisonneurs qui empoisonnaient l'eau des auberges. Il y a des gens qui ont été condamnés pour ça, alors qu'en fait, il s'agissait tout simplement d'une maladie contagieuse. Et cette maladie contagieuse, aujourd'hui, on sait comment elle se développe, comment elle se propage. Et puis, ensuite, après cette maladie, il y avait des épisodes de famine, puisque personne ne cultivait les champs pendant ces moments-là, pendant les moments de grandes épidémies de peste. Et puis, suite aux épisodes de famine, il y avait aussi des épisodes de démence qui se développaient. Donc, vous voyez face à quelque part, un phénomène naturel, une épidémie, on cherchait des coupables et on pensait qu'il y avait des empoisonneurs. C'est la même chose pour la guerre. Aujourd'hui encore, on a souvent tendance à attribuer la responsabilité de la guerre à une personne Hitler, staline ou, plus récemment, poutine Et on adopte parfois des postures, des attitudes qui sont complètement contre-productives.

Speaker 1:

Encore une fois, pendant les pestes, il pouvait y avoir des grands rassemblements de prières devant les églises au Moyen-Âge, et on s'imaginait qu'en priant Dieu, si la peste était un fléau de Dieu, en priant Dieu, on allait pouvoir échapper à la peste. Mais en fait, ces rassemblements en eux-mêmes, qui réunissaient de nombreuses personnes, certes devant les églises, pas forcément à l'intérieur, mais beaucoup de personnes qui se réunissaient au même endroit, ne faisaient que propager l'épidémie. Donc, vous voyez qu'on pouvait avoir des réflexes totalement contre-productifs. Et bien, c'est un peu la même chose au niveau de la guerre et de la paix, avec les alliances politiques. Je vous rappelle alors, si vous n'avez c'est encore un petit peu loin peut-être pour vous que la première guerre mondiale est devenue une guerre mondiale par le jeu des alliances.

Speaker 1:

Ces alliances, elles, avaient pour but de préserver la paix en se disant Attention, si vous m'attaquez, la Russie va venir à ma rescousse et ce n'est pas seulement moi que vous allez attaquer, mais aussi la Russie. Donc, il y avait comme ça tout un jeu d'alliances qui avait pour but d'être dissuasives. Mais, en réalité, au moment où il y a eu l'assassinat de l'archiduc d'Autriche à Sarajevo, le jeu des alliances a fonctionné et a fait en sorte que l'essentiel des pays d'Europe sont rentrés en conflit les uns contre les autres. Donc, vous voyez que les alliances, comme les rassemblements de prière pendant les épidémies de peste, peuvent être totalement contre-productives. C'est compliqué d'envisager la paix et la guerre De la même façon. Il y a eu une C'est Marie-Montessori qui fait ce rapprochement aussi. Elle était médecin et elle fait un parallèle, vous allez le voir, avec la révolution de l'hygiène personnelle.

Speaker 1:

Pendant longtemps, ce qui était considéré comme des plaisirs bien manger, les joies de la bonne chair, l'alcool, avoir une vie assez indolente, tout ça qui était considéré comme des plaisirs, dans la réalité, c'était quelque chose qui était plutôt porteur de mort, ça affaiblissait l'organisme. On sait bien aujourd'hui que manger sans s'arrêter, manger des mets très gras, manger n'importe comment, ça engendre de l'obésité, que ça augmente le risque de crise cardiaque, etc. Donc, en développant ces connaissances sur le corps humain et en médecine, on a changé de valeur et on a encouragé la frugalité, un mode de vie plus sain, le sport, l'exercice, comme aujourd'hui d'ailleurs, il y a beaucoup plus de gens obèses aussi qu'il y a 50 ans, mais il y a aussi beaucoup de gens qui s'attachent à un mode de vie plus sain. Eh bien, maria Montessori estime qu'il faut faire cette même révolution que la révolution de l'hygiène personnelle, mais en ce qui concerne la morale et la paix. L'idée est donc non pas seulement d'empêcher la maladie, à savoir la guerre, mais de développer une bonne santé, à savoir donc la paix, toujours d'après Maria Montessori.

Speaker 1:

Elle estimait que le relâchement des mœurs, qui était considéré comme un progrès, est en fait une régression, parce que ça nous fait perdre les exigences morales qui étaient facteurs de paix. De même pour la cupidité, qui est encore aujourd'hui, très souvent au cœur des conflits. On le voit bien aussi aujourd'hui avec les ressources rares, même si la cupidité est moins une question d'argent, de terres fertiles, etc. La cupidité est toujours au cœur des conflits internationaux via les ressources les plus rares de notre planète. Eh bien, pour bâtir cette paix durable, cette paix qui se construit à partir de valeurs morales, tout repose sur l'enfant, pour plusieurs raisons. Déjà, parce que c'est l'enfant qui peut communiquer ce que Maria Montessori appelle sa force spirituelle aux adultes.

Speaker 1:

Et le problème, c'est qu'aujourd'hui déjà, à l'époque de Maria Montessori déjà, il y a presque un siècle, la gestation spirituelle, le développement spirituel de l'enfant se retrouvait et se retrouve toujours, souvent perturbée par le comportement des adultes. Et les adultes cherchent à tout prix à plier l'enfant à leur modèle au lieu de se laisser inspirer par sa force spirituelle. Et ça, on l'entend encore aujourd'hui quand des adultes parlent inspiré par sa force spirituelle. Et ça, on l'entend encore aujourd'hui, quand des adultes parlent de la fessée, très souvent, ils font le parallèle avec les fessées qu'ils ont reçues petits. Ils disent Oh nous, on n'en est pas mort, il n'y a pas mort d'homme, ce n'est pas bien grave, etc».

Speaker 1:

Sauf qu'en fait, c'est le signe que nous, adultes, qui avons grandi effectivement, sans doute, avec la fessée, avec des claques, avec des violences verbales et physiques, on n'a pas forcément un psychisme très sain, là où un enfant qui grandirait. Alors je vais vous développer un petit peu tous ces principes proposés par Maria Montessori, avec des principes moraux beaucoup plus sains et avec un respect de la personne, de l'enfant, et bien, cet enfant développerait un psychisme beaucoup plus sain à l'âge adulte et serait moins tenté de partir en guerre. Il serait un acteur de la paix dans le monde. Et on voit bien que lorsqu'on épargne ce genre de violence aux enfants, c'est là qu'ils peuvent montrer tout leur potentiel. Alors, ils ne sont pas parfaits, loin de là, mais il y a quand même beaucoup de belles choses qui sont naturellement présentes chez l'enfant et que l'enfant développe naturellement. Il n'y a qu'à voir un très jeune enfant. Vous voyez regarder un enfant de 3 ans qui voit un bébé pleurer, il va lui apporter son doudou ou il va lui faire une caresse sur les cheveux.

Speaker 1:

On voit une grande tendresse des enfants qui sont respectés et qui sont aimés envers les autres. Malheureusement, il est très facile de briser cet élan. Et ça, on le voit de bien des façons, à travers l'éducation. Par exemple, un enfant qui n'apprend pas à travailler seul, il va rester dépendant, à l'âge adulte, de l'approbation des autres. L'enfant qui est découragé et réprimé, il va devenir un adulte soumis qui sera incapable de résister lorsqu'on lui demandera quelque chose de mal. C'est exactement comme ça qu'on fabrique de bons soldats, en fait, mais qu'on ne fabrique pas des diplomates, qu'on ne fabrique pas des artisans de paix. On en parle beaucoup autour du consentement.

Speaker 1:

On voit bien que les enfants à qui on impose de faire des bisous lorsqu'ils sont petits, ils ne peuvent plus dire non face à un prédateur sexuel. En fait, on les a formatés pour ça. Eh bien, c'est la même chose pour les humains à qui on a appris l'obéissance toute leur vie, que ce soit l'obéissance à leur patron, à leur supérieur, au chef d'État, etc. C'est comme ça qu'on a vu des gens à une époque où on devait manifester beaucoup plus de respect et d'obéissance, aveugle, justement, à son patron, à son chef, au chef d'état, etc. Qu'on a vu des gens ordinaires devenir gardiens de camps de concentration ou de voir des espèces de petits fonctionnaires fanatisés, comme Himmler, par exemple, qui était un pardon, mais un être assez médiocre en fait, qui était simplement totalement fanatisé et obnubilé par Hitler. Et Himmler voyait défiler le comptage des morts dans les camps de concentration et il faisait simplement ce qu'on lui demandait de faire.

Speaker 1:

C'est ce qu'Anna Arendt a appelé la banalité du mal lors du procès d'Eichmann. Et selon elle, eichmann, anna Arendt, une très grande philosophe qui a développé cette idée que le mal n'était pas le fait d'être exceptionnel des génies du mal, mais qu'en fait le mal, il était surtout permis par des gens totalement ordinaires. Et elle a développé cette théorie en assistant au procès d'Eichmann Et, d'après elle, eichmann avait abdiqué toute volonté en 1942. Il faisait ce qu'on lui disait de faire et rien d'autre. Alors, je précise tout de suite que cette abdication de la volonté, ça n'est pas une excuse, ça reste toujours un choix. Mais on voit bien que ce choix, il est rendu plus difficile si on est habitué à l'obéissance depuis qu'on est tout petit. On voit bien le peu de gens qui sont devenus résistants par rapport à ceux qui ont collaboré, mais simplement ceux qui ont fait ce qu'on leur disait de faire, qui étaient le ventre mou, on va dire, de la France sous la Seconde Guerre mondiale.

Speaker 1:

Donc, notre rôle aujourd'hui, en tant qu'éducateurs, c'est justement d'offrir aux enfants de quoi développer leur faculté à faire le bon choix, à choisir le bien plutôt que le mal, à faire preuve de courage et à oser s'affirmer. C'est pour ça que, lorsqu'on se rappelle certaines méthodes éducatives comme le bonnet d'âne, lorsqu'on vire de cours un enfant, lorsqu'on le met au coin, ça incite l'enfant à prêter plus d'attention qu'il ne le faudrait à l'opinion d'autrui, en particulier à l'opinion de l'enseignant, mais aussi à l'opinion des autres élèves de la classe. Tout ça, c'est très renforcé aussi par les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux font tout pour qu'on se sente dépendant de l'opinion des autres. Eh, bien évidemment, tout ça, ça va encourager la volonté de faire comme les autres, de se plier à l'opinion de ce qui nous semble être la majorité.

Speaker 1:

La majorité peut-être silencieuse, mais la majorité Même chose. Dans notre système éducatif, en particulier français, il y a beaucoup d'occasions où on recrute sur concours. Même Parcoursup peut être vu d'une certaine façon comme un concours, on a des points, il faut faire mieux que les autres pour avoir une chance d'être recruté dans l'école de son choix. Eh bien, si on recrute sur concours, on développe cette mentalité qu'il faut être meilleur que les autres, pas seulement qu'il faut développer la meilleure version de soi-même, mais qu'il faut écraser les autres, au lieu de s'entraider, l'enfant en même temps au milieu de tout ça, de toutes ces méthodes éducatives qui, en fait, font tout pour conduire l'enfant à être un bon soldat ou à être facilement fanatisé. Notre grande chance, c'est que l'enfant, c'est aussi l'être qui a la plus grande plasticité cérébrale. Il peut changer très facilement, il peut apprendre de nouvelles choses très facilement, beaucoup plus en tout cas nous les adultes. Malheureusement, ce que je trouve déplorable, c'est que ceux qui ont vraiment compris que l'enfant était un être malléable, qu'il pouvait développer de nouvelles valeurs, que l'on pouvait influencer pour le bien, ceux qui l'ont compris, ce sont essentiellement les nations qui veulent la guerre.

Speaker 1:

Il n'y a qu'à voir la fanatisation qui avait lieu dans les mouvements de jeunesse, qu'ils soient nazis, communistes, fascistes. Toutes ces nations orientées vers la guerre qui étaient l'Allemagne, l'italie, l'urss, etc. ont commencé par fanatiser les jeunes et ont développé ces mouvements de jeunesse, mouvements de jeunesse dans lesquels on encourageait l'obéissance aveugle, il y avait la dénonciation qui était encouragée, il y avait une espèce de lutte pour devenir le plus fort. C'était la loi du plus fort, cette compétition permanente. Et on voit bien ce que ça a donné, cette compétition permanente. Et on voit bien ce que ça a donné, c'était des parfaits petits soldats, des futurs SS, des futurs gardiens de camps de concentration ou de camps de prisonniers staliniens. Donc, peut-être qu'on pourrait, au contraire, tirer parti de cette formidable plasticité cérébrale des enfants, de tout ce qu'ils peuvent apprendre, pour les orienter vers une culture de paix.

Speaker 1:

Maria Montessori défendait l'idée d'un homme nouveau et aussi d'un monde nouveau, d'un monde peut-être sans frontières, sans pays, qui posséderait telle ou telle richesse, avec ce qu'elle appelait, en revanche, des familles humaines qui conserveraient leur langue, leur tradition, pour imaginer une famille française, mais pas de nation, parce que les nations mènent au nationalisme. Alors, on peut se dire que c'est un petit peu naïf. Elle-même, maria Montessori parle de. Alors, d'un côté, elle s'imagine que tout ce qu'on est en train de découvrir à son époque va encourager une espèce de possession collective, de jouissance collective de toutes ces nouvelles technologies, de toutes ces nouvelles ressources. Elle parle de l'énergie solaire, elle parle de plein de choses comme ça. La réalité est évidemment plus complexe que ça. Je pense que c'était un peu naïf, mais elle ne pouvait peut-être pas imaginer qu'on allait se battre pour des ressources qui lui semblaient communes à tous.

Speaker 1:

Elle parlait tout de même elle-même de groupes particuliers qui tentent de contrôler ces immenses pouvoirs qui devraient appartenir à l'humanité dans son ensemble. Et en fait, aujourd'hui, on a dû mettre des régulations sur un certain nombre de choses. Par exemple, il y a des droits sur les ondes. On a réglementé les ondes. L'attribution des radiofréquences, par exemple, elle s'effectue aujourd'hui dans le cadre d'organismes internationaux, par exemple la Conférence mondiale des radiocommunications et l'Union internationale des télécommunications. On ne peut pas créer une chaîne de radio comme ça, n'importe quand, n'importe où, du jour au lendemain.

Speaker 1:

Même chose pour les richesses de la mer. Alors, il y a une partie qui est commune à tous, mais il y a quand même une portion de la mer et de l'océan jusqu'à 200 nautiques en partant des terres qui appartient au pays qui a les terres les plus proches. Et même si on peut se dire que le reste appartient à tout le monde, on estime que les grandes ressources océaniques devraient appartenir à tout le monde. Il arrive que la Chine, par exemple, s'approprie certaines zones. Même chose avec l'espace. Il y a les progrès de Vous savez que n'importe qui peut lancer des satellites Et avec les progrès de SpaceX, la grande entreprise d'Elon Musk, il y a encore quelques jours seulement, il y a eu 22 satellites Starlink qui ont été lancés.

Speaker 1:

Vous savez, ces grandes chaînes de satellites qu'on peut de plus en plus voir dans le ciel la nuit, quand vous voyez une chaîne de points lumineux, en général pas très lumineux par rapport aux étoiles, mais qui se suivent. C'est une chaîne de satellites qui sont reliés les uns aux autres. Et bien, avec tous ces satellites qui sont dans l'espace, il y a des risques de pollution lumineuse, il y a des risques de débris dans l'espace. Il y a eu aussi le quatrième voyage du vaisseau Starship, qui avait pour but de préparer des vols de tourisme vers la Lune. On sait qu'Elon Musk prépare ça avec SpaceX depuis maintenant des années. Il y a déjà des gens qui ont réservé les premiers vols spatiaux habités, touristiques en fait. Et donc, on peut vraiment se dire qu'on approche du moment où il va y avoir une réglementation de l'espace. Parce qu'on approche du moment où il va y avoir une réglementation de l'espace, parce que on ne va pas pouvoir continuer comme ça et laisser chacun développer des chaînes et des chaînes de satellites, développer des vols de tourisme vers la Lune ou vers Mars, on ne sait pas.

Speaker 1:

Même chose pour les ressources rares sur la Terre. On se bat aujourd'hui pour les selles rares qui permettent de faire les micropuces qui équipent nos téléphones portables, par exemple. Donc, toutes ces ressources qui semblaient communes à Maria Montessori. Maria Montessori qui se disait on va simplement mettre tout ça en commun et ça va être une ère de développement extraordinaire pour l'humanité. On en arrive à se battre pour ça aussi.

Speaker 1:

Peut-être qu'un jour on se battra pour l'énergie solaire, je ne sais pas comment, mais c'est tout à fait possible. Donc, vous voyez, on a réglementé les ondes, on a réglementé l'océan, on va probablement réglementer l'espace. Donc, on a besoin de ces réglementations internationales. Je pense qu'on ne peut pas imaginer un monde sans frontières, que ce n'est pas réaliste, un monde sans nation et sans pays, avec simplement des familles humaines qui auraient leurs traditions, leurs cultures, leurs langues, etc.

Speaker 1:

Dans tous les cas, on va avoir besoin, et on a besoin dès aujourd'hui, de la coopération de toute l'humanité, parce qu'effectivement, les ressources, en particulier toutes celles qui sont développées par nos technologies, les ressources et les possibilités sont immenses. On a une chance phénoménale quelque part. Mais toutes ces ressources et ces possibilités peuvent aussi être utilisées pour la destruction. Je reprends l'exemple des satellites Ils servent aussi à guider des missiles. On peut penser aux recherches en médecine sur les agents pathogènes, qui ont pour but de se soigner, de créer des vaccins, mais ces agents pathogènes peuvent aussi être utilisés comme armes biologiques.

Speaker 1:

Donc, vous voyez qu'à chaque fois qu'il y a des ressources, des opportunités, il y a aussi, malheureusement, des opportunités de destruction. Il y a une phrase de Maria Montessori que je trouve assez intéressante par rapport à la vision qu'on a généralement de la guerre. Elle écrit que l'appauvrissement d'un pays ne rend pas les autres plus riches. Au contraire, il diminue la richesse de toutes les nations. Détruire une nation, c'est comme se couper une main dans l'espoir insensé que l'autre sera deux fois plus forte. Et c'est vrai qu'à l'heure de cette mondialisation, que nous vivons, des nouvelles technologies, je pense que c'est encore plus d'actualité que jamais De se dire qu'il ne faut pas se voir en rivalité les uns contre les autres, pays contre pays, mais bien se dire que si un pays est ruiné pour une raison ou une autre, le reste du monde va en souffrir. On le voit, par exemple, avec l'Ukraine et le blé, la guerre en Ukraine nous impacte aussi et probablement qu'elle impacte aussi la Russie au niveau alimentaire.

Speaker 1:

Maria Montessori écrivait aussi que l'homme n'a pas grandi au rythme des progrès qu'il a accomplis dans son environnement matériel. Il est dérouté, timide, craintif et capable de se soumettre aveuglément aux autorités, de revenir au paganisme, voire à la barbarie, car il se sent dépassé par ce monde dans lequel il vit. Effectivement, on n'a jamais eu autant de ressources, on n'a jamais eu autant de technologies, mais les ressources morales, les ressources psycho-affectives, les ressources sociales, celles-là, on ne les a pas développées au même rythme, et c'est un vrai problème. Alors, comment éduquer nos enfants à la paix? de façon un petit peu plus concrète, Il va y avoir quatre grands aspects, on va dire quatre grands principes, qui se déploient différemment suivant la tranche d'âge des enfants. Et, en tout cas, je voudrais déjà mettre de côté deux ou trois choses. On pourrait voir l'éducation sous sa forme négative, c'est-à-dire voir ce qu'il faudrait supprimer pour supprimer l'attirance pour la guerre chez les enfants. On pourrait se dire qu'il suffirait d'empêcher les enfants de s'amuser avec des jeux de guerre, de retirer tous les pistolets, etc.

Speaker 1:

De leur environnement, qu'on pourrait ne pas raconter l'histoire comme une succession de conflits et de guerres. C'est vrai que c'est souvent comme ça qu'on raconte l'histoire, par exemple l'histoire de France, histoire de France, guerre après guerre, après guerre après guerre. Alors, on peut le faire, mais ce ne sera malheureusement jamais suffisant. Et si on ne développe pas certaines qualités morales chez les enfants, ça n'empêchera pas qu'ils prendront le premier bâton qui passera pour faire pan-pan et jouer à la guerre. Donc, il y a plus de choses à faire que simplement ce côté. Je retire de l'environnement ce qui a trait à la guerre. Il va y avoir, comme je vous disais, quatre principes qui vont faciliter le développement harmonieux de l'enfant, pour qu'il réalise tout son potentiel et qu'il devienne un adulte équilibré qui sera un artisan de paix. Et tout ça va se développer, se déployer sur quatre niveaux, quatre aspects fondamentaux à développer chez l'enfant D'abord, son autonomie dans les plus petits âges, de zéro à six ans.

Speaker 1:

Développer sa vie sociale entre six et douze ans et puis, à l'adolescence, ensuite, développer son travail et sa responsabilité sociale. Ça à travers l'âge adulte, 18-24 ans, le moment où le jeune va prendre sa part dans la société. Et puis, enfin, simplement, la vie, la vraie vie de l'enfant qui sera devenu adulte, mais une vie pleine entière. Donc, tout ça, on va le développer petit à petit, chez les enfants, pour développer l'autonomie, tout va passer par l'environnement préparé. Il va falloir proposer dès la naissance à l'enfant un environnement préparé dans lequel il va pouvoir se développer et apprendre. L'intérêt de développer l'autonomie à travers cet environnement préparé, c'est que l'enfant va pouvoir résister, va pouvoir résister, va pouvoir affirmer sa personnalité plus tard et donc résister à tous ceux qui voudront le fanatiser et l'entraîner dans une guerre et dans des conflits.

Speaker 1:

Pour ça, il faut que l'enfant soit sécure comme on le. J'aime pas trop ce néologisme, mais qui dit bien ce sentiment de sécurité chez le très jeune enfant. Et puis le développement à partir de ce sentiment de sécurité, le développement de son autonomie. Il faut bien se dire que le tout petit a des capacités incroyables. On voit bien que le bébé, il est capable d'apprendre une langue, il est capable de connaître l'utilisation de tous les objets qui l'entourent, et ça, quasiment dès la naissance.

Speaker 1:

C'est-à-dire que dès la naissance, un enfant va repérer, va savoir qu'une personne parle une langue différente de la sienne, de celle de ses parents. Il va être surpris si vous vous mettez à vous brosser les cheveux avec une gourde Et il va être surpris si vous essayez de boire avec une brosse à cheveux. Très vite, dès quelques jours, quelques semaines, il intègre l'utilisation de tous les objets qui l'entourent. Donc, ce petit enfant, dès la naissance, il va falloir le nourrir.

Speaker 1:

On va lui permettre de travailler petit à petit à son autonomie, autonomie qui va lui permettre de développer son individualité. Et à travers le développement de l'individualité, ce qu'on développe, c'est l'idée de la valeur de chaque vie humaine et l'harmonie avec le reste de son environnement. Donc, si chaque être humain grandissait en ayant conscience de la valeur de sa propre vie humaine, et donc de la valeur de la vie humaine de ceux qui l'entourent et de sa propre vie humaine, et donc de la valeur de la vie humaine de ceux qui l'entourent, et qu'il apprenait à vivre en harmonie avec le reste de son environnement, déjà on éviterait énormément de risques de guerre. Cette harmonie avec l'environnement est importante parce que on n'agit jamais de façon isolée, on agit toujours en réseau, en lien avec les autres et avec le monde qui nous entoure. Donc, ça, l'enfant, il va le découvrir très vite.

Speaker 1:

On a parfois l'impression que la pédagogie Montessori, chez les jeunes enfants, développe surtout l'individualisme. En fait, pas du tout. C'est qu'elle permet à l'individu de se construire, de se développer dans de bonnes conditions pour devenir un individu qui a confiance en lui et qui a aussi confiance en les autres, et à partir de son sentiment de sécurité intérieure, à partir de cette confiance vis-à-vis des autres, on peut vivre en harmonie avec les autres. Ça, c'est le premier grand principe qui va nous guider dans la pédagogie Montessori, qui va permettre d'aller vers la paix pour nos enfants, en tout cas, de les éduquer vers la paix. C'est l'environnement préparé et le développement de l'autonomie des jeunes enfants.

Speaker 1:

Ensuite, il va y avoir le, le développement de vraiment toute une préparation spirituelle, en fait, de l'enfant. Et là, c'est plutôt ce qu'on pratique chez les 6-12 ans. On va petit à petit éveiller l'enfant à ce qui l'entoure, au monde auquel il appartient. On commence à l'échelle la plus petite, évidemment, la famille, et puis on remonte. Ça peut être l'école, la communauté, le voisinage, le quartier, la ville, la région, le pays, le continent, le monde, l'univers.

Speaker 1:

Prendre conscience, petit à petit, de toutes ces boîtes gigognes, si vous voulez, dans lesquelles on appartient, cette époque, vers les 6-12 ans, c'est avant tout une préparation spirituelle. Il est fondamental, évidemment, de respecter la personne de l'enfant et de modéliser, de lui donner l'exemple du comportement qu'on doit avoir vis-à-vis des autres. C'est comme ça qu'on va l'aider à développer son sens moral et sa capacité d'autodiscipline. Donc, le principal ne va pas être de transmettre à l'enfant des connaissances, ni même des savoir-faire, mais de laisser jaillir chez lui le développement normal de l'homme nouveau. C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de modeler un enfant à sa façon, à sa sauce, il s'agit vraiment de lui donner les moyens de se développer tel qu'il devrait se développer pour aboutir à ce fameux homme nouveau que Maria Montessori évoque.

Speaker 1:

Et donc, lorsque on voit des adultes aujourd'hui qui sont cupides, qui veulent ce que possèdent les autres, par exemple un certain président russe, ce sont généralement des hommes dont le développement a été entravé De différentes façons, par exemple par une autorité excessive, ça peut être aussi par un laxisme excessif. Vous savez que la pédagogie montessori et la discipline positive se rejoignent complètement là-dessus. C'est un équilibre entre fermeté et bienveillance, entre liberté et discipline. Et bien, cet équilibre entre liberté et discipline va se manifester dans le travail de l'enfant, travail qui va nourrir sa personnalité et lui permettre de développer son début de vie sociale.

Speaker 1:

Donc, chez les 6-12 ans, c'est ce développement moral normal qu'on va permettre, qu'on va laisser se dérouler à travers le travail. C'est le travail qui va venir nourrir tout ça, développer toutes ces belles qualités. Et ce qui est formidable, c'est que le développement de l'enfant va rejaillir sur les adultes aussi, va rejaillir sur les adultes aussi. Les adultes aussi vont se développer en parallèle de l'enfant. À condition évidemment de respecter ces principes pédagogiques. Le respect qu'on va avoir pour l'enfant va nous permettre aussi de développer davantage nos propres qualités morales.

Speaker 1:

Il y a une phrase que je trouve très belle dans l'éducation et la paix Je préfère la version en anglais, j'avoue, mais je vais vous donner la traduction en français L'enfant se développe, et je ne connais pas la version en italien, qui est sans doute plus fluide aussi L'enfant se développant harmonieusement et l'adulte s'améliorant à ses côtés. Ne trouvons-nous pas là une image très émouvante et tout à fait motivante? Je vais vous le dire en anglais. Donc, voilà comment on va pouvoir travailler avec les 6-12 ans, avec les 0-12 ans, avec les 0-6 ans. Je vous l'ai dit, c'est l'environnement préparé qui va les aider à développer leur autonomie. Les axes principaux pour le développement de la paix Chez les 6-12 ans, c'est un début de vie sociale. On modélise, on les aide à développer leur qualité morale à travers le travail, en les ouvrant petit à petit de la plus petite des catégories à laquelle ils appartiennent, à savoir la famille, jusqu'à l'univers tout entier, à partir de 12 ans.

Speaker 1:

D'après Maria Montessori, l'enfant devrait travailler, produire et vendre. Alors, elle n'était pas pour l'exploitation des enfants, je vous rassure tout de suite. Il ne s'agissait pas de pousser les enfants à fabriquer des vêtements dans des conditions, paste, avoir des activités d'artisanat, etc. Et vendre le fruit de leur culture. Dans son idée, les adolescents devaient travailler dans les trois secteurs d'activité Le secteur primaire, à savoir produire de la nourriture, le potager ou l'élevage. Le secteur secondaire, les activités artisanales, et puis le secteur des services, par exemple en dirigeant un gîte dans lequel ils auraient travaillé.

Speaker 1:

Et pour Maria Montessori, c'était très important parce que pour elle, c'était la façon dont les adolescents pouvaient entrer dans la vie sociale. Et on rejoint là les besoins fondamentaux des humains, définis par le psychologue Alfred Adler, qui sont les besoins d'appartenir et de contribuer. Et ça, souvent, on l'oublie pour les adolescents. On parle beaucoup du besoin d'appartenance des adolescents et de leur appartenance au groupe de leur père, et ça se déploie beaucoup à travers les réseaux sociaux. On va être sur TikTok parce que c'est là que tout le monde est et on va chercher à utiliser les mêmes codes que ses pères. Mais on oublie que les adolescents ont également besoin de contribuer. Et combien de jeunes aujourd'hui finissent leurs études parfois à 25-30 ans et, en fait, ne connaissent rien à la vie sociale et n'arrivent pas à trouver leur place dans la société.

Speaker 1:

Donc, pour Maria Montessori, il est fondamental de préparer. Tout comme il y avait un environnement préparé pour les 0-6 ans, il va y avoir un environnement social préparé. On avait un environnement sensoriel préparé pour les plus petits, là, ça va être un environnement social préparé. On avait un environnement sensoriel préparé pour les plus petits, là, ça va être un environnement social préparé. Parce qu'évidemment, lorsqu'on parle d'une ferme, d'un gîte ou d'activités d'artisanat pour les adolescents, maria Montessori, comme je vous le disais, ne parlait pas d'usine, ne parlait pas d'entreprise dirigée par des adultes et qui imposerait leurs lois, qui exploiteraient des adolescents. Pas du tout.

Speaker 1:

Il s'agit plutôt de structures d'apprentissage, en fait, un petit peu comme les apprentissages en alternance ou les lycées professionnels. Tous les jeunes qui sont, par exemple, dans le domaine de la restauration, dans les lycées professionnels, il y a toujours, ou dans l'hôtellerie, il y a toujours, ou dans l'hôtellerie, il y a toujours, un hôtel ou un restaurant d'application. Même chose pour les coiffeurs il y a des salons d'application où des adultes comme vous et moi peuvent aller. Alors, en général, on paye un petit peu moins, parce que ce n'est quand même pas un service encore totalement professionnel, ils sont encore en train d'apprendre, mais ils servent une véritable clientèle dans des vrais restaurants et dans des vrais salons de coiffure, mais qui sont dans un environnement quand même protégé, préservé, préparé. C'est ça, cet environnement social préparé. Et à partir de tout ça, c'est là où on arrive au quatrième stade, d'après Maria Montessori.

Speaker 1:

On aboutit alors à l'homme nouveau, qui n'a aucun de nos défauts, l'être humain travaillant avec diligence, guéri de tous ses maux. Cet homme a d'authentiques qualités l'amour, qui est autre chose que l'attachement. La discipline, qui est bien différente de la soumission aveugle. La capacité d'entrer en contact avec la réalité, qui est à l'opposé de la fuite dans l'imaginaire. Alors, là aussi, l'imaginaire, on retrouve des principes chers à Maria Montessori.

Speaker 1:

J'ai moi-même fait un podcast sur les différences entre imaginaire et imagination, différence entre imaginaire et imagination. Vous pouvez chercher sur Google imaginaire, imagination, montessori. Vous devriez tomber sur un article que j'ai écrit ou un podcast que j'ai enregistré là-dessus. Donc, ça, c'est le dernier stade, le stade de la vie, en fait, où l'homme va pouvoir mettre en pratique toutes ces qualités morales qu'il aura développées au fur et à mesure de toute sa vie. Je vous récapitule ces quatre grands stades, ces quatre grands principes qui vont nous animer dans chacun de ces stades.

Speaker 1:

Le premier stade, c'est celui de l'enfant de 0 à 6 ans, qui va développer son autonomie grâce à un environnement préparé. Le deuxième stade, c'est l'enfant de 6 à 12 ans, qui commence à développer une certaine vie sociale, et cela à travers une certaine vie sociale, et cela à travers la découverte, petit à petit, du monde entier, l'élargissement de son univers et le développement de ses capacités morales à travers le travail. Ensuite, à partir de 12 ans, chez les 12-18 ans, c'est vraiment l'accomplissement de cette vie sociale, là encore à travers le travail, mais d'une façon quand même davantage intégrée dans la vie sociale de tous, dans la vie sociale des adultes. Il s'agit de prendre sa place, de découvrir sa responsabilité sociale, de prendre sa place dans le monde, de prendre sa place dans le monde Et puis, après 18 ans, de prendre pleinement sa place dans la vie, tout simplement, de jouer son rôle au sein de sa famille, de sa communauté, de ses amis, de son pays, de son monde.

Speaker 1:

Bon, une fois qu'on a parlé de tout ça, ça peut vous sembler encore peut-être très théorique, et je le comprends parfaitement. On va rentrer maintenant dans l'aspect plus matériel, peut-être plus concret, plus pratique, qu'est-ce qu'on peut mettre en place comme type d'activité dans le cadre de la pédagogie Montessori pour développer et encourager la paix et toutes les valeurs, toutes les qualités morales qui mènent à la paix, qui permettent de construire la paix à l'âge adulte? Il va y avoir quatre types d'activités concrètes. Le premier type, ce sont les leçons de grâce et courtoisie. Si vous ne les connaissez pas, les leçons de grâce et courtoisie, ce sont des petites scénettes, des petits jeux de rôle dans lesquels on va apprendre aux enfants comment gérer les situations de la vie de tous les jours en prenant en compte autrui. C'est là qu'on va apprendre les règles, alors je dirais les règles de politesse.

Speaker 1:

Maria Montessori parlait volontairement de courtoisie. Vous pourrez en savoir plus dans l'épisode numéro 154 de notre podcast. L'idée n'est pas d'apprendre des conventions sociales, même si elles ont leur utilité. L'idée est surtout d'apprendre à faire attention à l'autre. Donc, on en revient vraiment au sens profond des règles de politesse.

Speaker 1:

Par exemple, de laisser passer quelqu'un devant soi, c'est pas simplement par pure convention, c'est un simplement par pure convention, c'est un geste délicat, un geste plein de respect. Il va y avoir des leçons de grâce et courtoisie pour tout. Par exemple, on peut faire une leçon de grâce et courtoisie pour apprendre à un enfant comment on prend un livre dans une bibliothèque sans l'abîmer, ou comment on lit un livre sans l'abîmer. Ça fait partie des leçons de grâce et courtoisie. On va peut-être lui apprendre comment on va acheter le pain à la boulangerie en commençant par bonjour, monsieur, bonjour, madame. On va peut-être lui apprendre comment on peut gérer les choses lorsque on est deux enfants à vouloir le même jouet, et là, on peut réfléchir même ensemble à des solutions possibles. Là, la pédagogie Montessori et la discipline positive se rejoignent, mais totalement. On peut réfléchir, par exemple, à ce qu'on peut faire lorsqu'on invite quelqu'un chez soi.

Speaker 1:

Comment est-ce qu'on peut le mettre à l'aise, à quoi est-ce qu'il faut penser, rendre agréable, comment est-ce qu'on peut être un invité prévenant? On peut présenter comment on peut se comporter dans la rue, à la piscine, sur la plage, dans toutes les circonstances de la vie, tout simplement, ça peut être à l'école, dans la cour de récré. Simplement, ça peut être à l'école, dans la cour de récré. Comment est-ce qu'on fait quand on n'arrive pas à se mettre d'accord pour un jeu tous ensemble? Tout ça, ça va se faire sous forme de leçons de grâce et courtoisie, des petits jeux de rôle dans lesquels on va impliquer les enfants.

Speaker 1:

Ils vont donc s'entraîner à une vie sociale harmonieuse avec les autres, et toutes ces préparations jouent leur rôle plus tard, à l'âge adulte, parce qu'on a, dès son plus jeune âge, encouragé l'enfant à se mettre à la place de l'autre. C'est le principe du jeu de rôle, c'est qu'on se met à la place de l'autre. Ça, c'est quelque chose qu'on fait beaucoup en discipline positive aussi, lorsqu'on fait des recherches de solutions entre parents. On a donc un parent qui vient avec un souci. Il a un de ses enfants qui a un comportement problématique. Et bien, on va faire un petit jeu de rôle où on invite le parent à se mettre à la place de l'enfant pour essayer de ressentir et de comprendre d'où vient l'enfant, pourquoi il développe ce comportement problématique. Et c'est en faisant ces jeux de rôle que les parents ont des prises de conscience souvent assez révélatrices.

Speaker 1:

Donc, ça, c'est la première grande catégorie d'activité Montessori que l'on peut mettre en place pour développer la paix chez nos enfants, les leçons de grâce et courtoisie. Une deuxième grande catégorie, et qu'on développe beaucoup à partir de 6 ans, c'est le travail de groupe. Je vous le disais, on a souvent cette image de la pédagogie montessorique comme une pédagogie individuelle, et c'est vrai qu'elle est personnalisée, individualisée et qu'avant 6 ans, on encourage le travail individuel. Mais à partir de 6 ans, évidemment, on fait une transition. Là, c'est le travail de groupe qu'on va encourager Et on va l'encourager après le travail individuel, parce que c'est lorsqu'on a des enfants déjà bien développés, qui ont en eux-mêmes développé des compétences, des savoir-faire, des qualités, qu'ils vont pouvoir travailler en groupe et en faire bénéficier les autres membres du groupe, un groupe qui ne sera jamais plus fort, plus élevé que chacun de ses membres.

Speaker 1:

Donc, c'est fondamental de développer à fond ce travail de groupe chez les enfants à partir de 6 ans. Et c'est une mentalité avec laquelle on a souvent du mal. On a l'impression qu'on est en compétition, plutôt les uns avec les autres, en concurrence. Il y a une phrase en anglais, un proverbe, qui dit A rising tide lifts all boats. Ça veut dire que, littéralement, c'est la marée montante élève tous les bateaux. Si le niveau de la mer augmente, ce sont tous les bateaux qui montent en même temps. Et cette idée de coopération, elle est, je pense, bien plus précieuse, bien plus féconde aussi, bien plus prolifique que l'idée de la concurrence.

Speaker 1:

Dans le monde de la discipline positive, il y a l'association Discipline Positive France, nous sommes quelques centaines de facilitateurs ou de formateurs à la discipline positive Et on pourrait se dire qu'on est en concurrence les uns avec les autres. On propose plus ou moins les mêmes services, plus ou moins les mêmes ateliers, les mêmes formations, les mêmes conférences, etc. Eh bien, dans la réalité, c'est l'environnement le plus coopératif et le plus enrichissant que j'ai jamais vu Et, en fait, on se nourrit les uns les autres. On se nourrit des compétences, des savoir-faire des autres Et on nourrit les autres avec nos propres compétences. Tous les ans, on fait un grand cercle annuel, une grande réunion annuelle, vous voulez, sur un week-end, et c'est fou, tout ce qu'on peut apprendre les uns des autres, sachant que chacun vient avec son propre bagage. Moi, par exemple, je viens avec la pédagogie Montessori, qui est tellement complémentaire de la discipline positive. Je viens donc aussi avec un côté très axé sur la pédagogie, et puis avec mon parcours d'instruction en famille, avec le lien entre l'école et la maison.

Speaker 1:

D'autres viennent avec un éclairage par la méthode vitose, d'autres viennent avec leur expérience d'enseignant, d'autres viennent avec leur expérience de vie à l'étranger, avec leur expérience de sket à l'étranger, avec leur expérience de sketchnoting, par exemple, pour garder une trace vivante de tout ce qu'on aborde. Bref, on s'enrichit les uns les autres. On s'encourage à co-animer, c'est-à-dire à faire des ateliers avec deux facilitateurs, parce que, là encore, on vient s'enrichir l'un l'autre. Et bien, cette coopération, je pense, je suis convaincue qu'elle bénéficie à chacun des membres de l'association. C'était la même chose aussi quand j'étais en prépa. En prépa, j'étais dans une. Alors, les classes prépa, en général, sont très, très compétitives, parce qu'il y a des concours à la fin de la.

Speaker 1:

En l'occurrence, moi, c'était une matzpé, sauf que j'étais à Sainte Geneviève, à Versailles, en prépa Ginette, pour ceux qui le connaissent plus sous ce nom, là et à Ginette, c'était un établissement qui avait hérité de la pédagogie jésuite et les jésuites encourageaient cette coopération. Donc, par exemple, pendant l'année, on faisait des groupes pour faire les exercices. Il y avait toujours un 5,5, donc un redoublant qui encadrait un groupe de travail pour faire les exercices qu'on devait faire. Dans la semaine, on travaillait par petits groupes pour les faire. Et puis, à la fin de l'année, pour préparer les concours, au moment des vacances de Pâques, on partait en groupe de Pâques.

Speaker 1:

C'était pendant une semaine, si je ne m'abuse. J'ai dit que c'était une ou deux semaines. Non, je crois que c'était une semaine. On partait par petits groupes de trois ou quatre dans un environnement. Certains partaient dans des monastères. Pour le coup, ils avaient peu de distractions.

Speaker 1:

Parfois, on partait dans la maison de l'un ou de l'autre, dans un environnement en général assez calme, et pendant tout ce temps-là, on travaillait ensemble. On s'entraidait Le matin, on faisait des devoirs sur table, qu'on corrigeait ensemble, et puis l'après-midi, on travaillait plus individuellement. Mais donc, on avait tous ces temps en commun et ces temps en individuel, et l'idée des jésuites, et l'idée des jésuites et l'idée de Ginette. À priori, ginette est quand même une des meilleures prépas de France. Vous pouvez quand même vous dire que s'ils ont maintenu ce principe des groupes de Pâques, c'est qu'ils voyaient les résultats derrière au niveau des concours. L'idée est qu'en s'entraidant, on obtiendra de toute façon de meilleurs résultats alors à 3 ou 4, que tous ceux qui ne se sont pas entraînés.

Speaker 1:

Donc, peut-être que oui, si on s'entraide à 3 ou 4, peut-être que dans le groupe, je serai la dernière des 4. Mais je serai quand même au-dessus. Même si je suis la dernière des 4, je serai au-dessus de tous ceux qui n'ont coopéré avec personne et ne se sont entraînées avec personne. Ça, c'est un précepte de la discipline positive. On fait mieux quand on se sent mieux, dernier petit parallèle que je voulais vous faire, éclairage sur cette importance du travail de groupe. Je sais que c'est difficile de quitter cette mentalité de la compétition. Moi-même, je vais être honnête, c'est vrai que c'est difficile de me dire non.

Speaker 1:

Mais par exemple, les ressources que j'ai développées en discipline positive, est-ce que j'ai vraiment envie de les partager comme ça, généreusement, gratuitement, à d'autres formateurs, à d'autres facilitateurs en discipline positive? C'est quand même des choses sur lesquelles j'ai passé du temps de, j'ai apporté ma créativité, ma patte personnelle. Je n'ai pas forcément envie de partager tout ça. Et en fait, on découvre qu'en les partageant, on bénéficie aussi du partage des autres et qu'on s'enrichit tous de ces expériences. On s'enrichit mutuellement Et chacun repart un cran au-dessus de ce qu'il était. Donc, dernier petit éclairage pour vous aider à voir l'intérêt de ce travail de groupe. Oui, parce que petite précision, le travail de groupe, il se fait aussi avec le mélange des âges dans la pédagogie Montessori, et le mélange des âges, c'est assez amusant.

Speaker 1:

On a souvent des parents qui sont très enthousiastes face au mélange des âges, par exemple 3-6 ans, tant que leur enfant fait partie des plus jeunes et des plus petits, parce qu'on se dit il a 3 ans, mais il est avec des grands qui ont 5 ans, qui ont 6 ans, il va apprendre plein de choses grâce à ses enfants. Et puis, quand notre enfant à nous commence à avoir 5-6 ans, on se dit est-ce qu'il ne serait pas temps de le faire passer dans le niveau du dessus, parce que là, il est moins stimulé, il apprend moins de choses, il perd du temps à apprendre des choses aux plus petits que lui. Et, en fait, il faut quitter cette mentalité-là, parce qu'au contraire, les grands de la tranche d'âge, ceux qui vont avoir 5-6 ans, chez les 3-6 ans, eh bien, en fait, ils retiennent beaucoup plus de choses lorsqu'ils les transmettent à des plus jeunes qu'eux. Quand on est capable d'enseigner quelque chose, c'est qu'on a un niveau de maîtrise extrême. Donc, il ne faut pas se dire que le mélange des âges, ça n'est intéressant que lorsqu'on fait partie de la plus petite partie, la partie la plus jeune de la tranche d'âge. C'est intéressant aussi pour les plus grands. Et donc, comme je vous le disais dans le dernier éclairage, pour vous en convaincre, il y a une nouvelle qui s'appelle W, ou le souvenir d'enfance de Georges Pérec, ou un livre. Un livre ou une nouvelle, j'ai un doute. Si c'est un livre, il est assez court. Donc, c'est un livre de Georges Pérec qui est une espèce de fable olympique.

Speaker 1:

Il parle d'une société, disons, dystopique, qui est centrée autour du sport. Il présente ça comme une île de terre de feu, qui s'appellerait W, entièrement vouée au sport. Dans cette île, il n'y a que les gagnants qui reçoivent à manger, qui peuvent se reposer, etc. Et les vaincus sont carrément lapidés. Donc, on pourrait se dire oh là, là, une société qui est toute entière tournée vers le sport, une société dans laquelle tout est fait pour encourager les gagnants. Les gagnants ont tous les avantages possibles et imaginables et les perdants risquent leur vie. Tous les jours, il y a des compétitions. Toute l'île n'est bâtie que pour ça. C'est à dire que ou bien vous êtes un athlète, ou bien vous êtes un spectateur des compétitions d'athlétisme, et donc, on pourrait s'imaginer que les performances sont extraordinaires. et bien, en fait, georges Pérec, vers la fin, sont extraordinaires. Et bien, en fait, georges Pérec, vers la fin du livre, donne quelques-uns des records Le 100 mètres se court en 23 minutes. Il faut 51 minutes pour le 200 mètres Et les athlètes n'arrivent à sauter qu'un mètre trente au saut en hauteur.

Speaker 1:

Donc, en fait, on découvre que même si toute la société est tournée vers le sport, comme tout est fait pour briser les athlètes, pour les mater en quelque sorte, puisque, je dis, les vaincus sont carrément lapidés, vous n'avez pas à manger, ou très peu. Si vous n'êtes pas le gagnant, vous ne pouvez pas dormir, vous ne pouvez rien. Et bien, en fait, on n'arrive même pas à atteindre de bonnes performances. Donc, je le répète, en fait, on fait mieux quand on se sent mieux. Ça, dans le monde du sport, on le sait bien, on fait de meilleures performances si on dort bien, si on mange bien, si on a un équilibre psycho-affectif, si tout va bien en fait.

Speaker 1:

Et donc, cette île qui, au départ, semble complètement utopique, autour du sport, se retrouve être en fait une espèce de parabole sur les camps de concentration et sur l'anéantissement systématique des hommes. Mais en fait, on peut faire le parallèle un peu audacieux, mais avec l'école aussi, en se disant mais si on cherche absolument à développer cette idée de compétition à l'extrême, en absolument à développer cette idée de compétition à l'extrême, en récompensant, en nous donnant ce qui devrait appartenir à tous, en nous donnant les choses pour se sentir bien, qu'au meilleur, le sommeil, la nourriture, etc. Et en punissant les moins bons, en fait, on fait baisser les performances de tous. Donc, c'est en se sentant mieux qu'on fera mieux. C'est en développant le travail de groupe, en travaillant ensemble, en s'entraidant, qu'on devient meilleur. Donc, on vient de finir la deuxième grande catégorie d'activités concrètes qu'on peut faire avec les enfants pour développer leur esprit de paix. La première catégorie, c'était les leçons de grâce et courtoisie.

Speaker 1:

Cette deuxième catégorie, c'est le travail de groupe. C'est là qu'on va faire des exposés, des lab books, on va faire des travaux de recherche ensemble, on va faire des grands travaux ensemble. Ça peut être des maquettes, des constructions, des œuvres d'art, toutes sortes de choses, des grands projets scientifiques. Peut-être qu'on va faire un projet de recherche sur une plante, et puis on va se relayer pour étudier cette plante. Ou on va faire un journal d'observation d'un animal, et donc on va se relayer pour observer l'animal.

Speaker 1:

Il y a plein de façons de faire ce travail de groupe et de développer l'entraide entre enfants d'une même tranche d'âge, avec certains qui seront un peu plus jeunes, certains qui seront un petit peu plus âgés. La troisième grande catégorie d'activités qui développe l'esprit de paix, c'est tout ce qui va nous permettre de découvrir à la fois ce qui nous unit et, en même temps, notre diversité profonde. Je m'explique Il va s'agir à la fois d'étudier les autres cultures, donc à partir de 6-7 ans environ, les autres cultures, de développer un intérêt pour l'univers au sens large, et c'est ce que, dans la pédagogie Montessori, on va appeler l'éducation cosmique. Éducation cosmique, parce que chacun va avoir, au final, sa place dans l'univers. Cosmique ne veut pas dire dans les étoiles. Le cosmos, c'est l'univers ordonné.

Speaker 1:

Donc, l'éducation cosmique, c'est en fait apprendre à trouver sa place dans l'harmonie de l'univers, Sa place sur notre planète, dans l'univers avec ses planètes, ses étoiles, etc. Sa place dans la Terre, avec sa faune, avec sa flore, l'environnement en général, sa place dans l'humanité, sa place dans sa société. Et donc, il va être important à la fois de prendre conscience de ce qui nous unit, entre hommes par exemple, et découvrir, accepter, aimer la diversité profonde de l'univers. Ça peut être la diversité des espèces de la faune et de la flore, la diversité des cultures, des peuples, des traditions, des histoires, et donc, on a à la fois cette unité et cette diversité. Vous avez peut-être déjà vu le film Le jour de Noël, pardon, la trêve de Noël.

Speaker 1:

J'ai un petit doute. Je vais vérifier Qui parle de ces fameuses trêves de Noël sur le front pendant la guerre de 14-18. Il s'agit d'événements réels. Ça s'est réellement passé. Je suis en train de vérifier, mais je crois que c'est la trêve de Noël. Donc, ce sont des événements totalement véridiques.

Speaker 1:

Effectivement, pendant les Noëls de 14-18,. Il y a eu des trêves sur le front. Ça s'est passé de différentes façons, mais à chaque fois, il y a un des trêves sur le front. Ça s'est passé de différentes façons, mais à chaque fois, il y a un côté qui a contacté l'autre côté, qui a agité un drapeau blanc. Les soldats se sont retrouvés autour de ce qu'ils avaient en commun.

Speaker 1:

Ça pouvait être la religion, les cantiques. Ils se sont mis à chanter des chants, le Stille Nart, qui est Douce Nuit en français, on a le même chant, sauf qu'il a été traduit, mais il est tout aussi connu en France qu'en Allemagne Douce Nuit, sainte Nuit. Donc, ils se sont retrouvés autour de la religion de la fête de Noël. Ils se sont retrouvés parfois autour du foot Ils ont fait des matchs de foot au autour des cigarettes, tout simplement Dans leur humanité commune, où ils trouvaient simplement une forme de réconfort dans la cigarette.

Speaker 1:

Je ne sais pas si le fait de dire ça, je dois dire quelque chose comme Fumer, c'est mal, ça entraîne des cancers du poumon, etc». C'est évident que je ne suis pas là pour défendre la cigarette, mais en l'occurrence, c'était quelque chose qui les rapprochait, ils, mais en l'occurrence, c'était quelque chose qui les rapprochait. Ils se retrouvaient autour de la souffrance de la guerre. Ils se sont laissés des trèfles pour enterrer leurs morts. C'était une souffrance partagée Et donc, les trèfles, ils se sont retrouvés.

Speaker 1:

En général, ces trèfles ont eu lieu essentiellement au moment de Noël, parce qu'il y avait cette fête entre des peuples qui étaient tous, pour l'essentiel, chrétien. Et puis, même ceux qui n'étaient pas chrétiens vivaient dans des pays très christianisés. Donc, même s'ils étaient juifs ou musulmans, ils avaient ce sens de ce qu'était la fête de Noël Et donc, ils étaient quand même émus par la fête de Noël. Donc, en tout cas, ces hommes, ces soldats des deux camps pouvaient se retrouver autour de ce qu'ils avaient là en commun. Et puis, il n'y a pas plus humain, il n'y a pas de plus belle valeur que celles qui sont développées par l'esprit de Noël.

Speaker 1:

On fête la naissance d'un enfant. Il n'y a rien de plus pur. C'est un moment de sublime. La fête de Noël, peu importe, j'ai envie de dire, si vous croyez à la naissance de Jésus. Les valeurs qui sont véhiculées par cette fête sont magnifiques. À partir du moment où ces trêves ont eu lieu.

Speaker 1:

Au moment de Noël, elles ont commencé à se prolonger, comme je vous le disais, ils se sont donnés un répit pour enterrer leur mort, et puis, il y a un camp qui prévenait l'autre qu'il allait y avoir des bombardements Mettez-vous à l'abri, nos avions vont bombarder demain après-midi. Et donc, à un moment donné, l'état-major agit parce que ce n'était plus possible. En fait, les soldats ne faisaient plus la guerre et donc l'état-major disperser ses propres soldats qui étaient en trêve. Les états-majors ont transféré des unités contaminées, en quelque sorte, et les transférés pour le coup dans les lieux de combat les plus rudes. En fait, ils les envoyaient à la mort Et ils ont cherché à effacer toute trace de ces trêves de Noël. Les lettres qui partaient du front étaient systématiquement brûlés, même que les photos qui ont été prises. On a relativement peu de traces aujourd'hui de tout ça. On en a eu par des souvenirs qui ont été écrits ultérieurement, mais on en a relativement peu.

Speaker 1:

Vous voyez bien que l'état-major craignait ces trêves, craignait le fait que les hommes se retrouvent autour de ce qu'ils avaient à la fois en commun et de ce qui était légèrement différent, c'est-à-dire que, d'un côté, ils se retrouvaient autour d'un même chant de Noël et en même temps, ils le chantaient chacun dans leur langue. Vous voyez, je trouve que c'est l'image parfaite de ce qu'on essaie de faire dans la pédagogie Montessori Découvrir ce que les autres hommes, et puis je vous dis aussi, les autres espèces, les animaux, les plantes, etc. Ont en commun avec nous. C'est pour ça que des livres comme sur les forêts et sur les animaux, la vie secrète des arbres, la vie secrète des animaux, on découvre des choses passionnantes sur les espèces végétales, les espèces animales, qui développent nos capacités d'empathie et notre souhait de prendre soin de la création de l'environnement.

Speaker 1:

Il y a un certain nombre de problèmes aujourd'hui, pour des problèmes nouveaux, je dirais. Il y a un certain nombre de problèmes aujourd'hui, pour des problèmes nouveaux, je dirais, qui s'opposent au développement de cette union entre les êtres humains. Et l'un de ces grosses sources de problèmes, ce sont, comme souvent, les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux, les réseaux sociaux ont développé ce qu'on appelle des bulles de filtre, c'est-à-dire que si vous avez déjà un certain nombre d'idées, de convictions, de centres d'intérêt, les réseaux sociaux vont vous présenter d'autres gens comme vous, avec les mêmes idées, avec les mêmes valeurs, avec les mêmes centres d'intérêt. C'est ce qu'on appelle des bulles de filtre.

Speaker 1:

En fait, chacun de nous ne voit pas le même réseau social. Si, moi, je vais sur Instagram, je vais voir un certain pan d'Instagram. Par exemple, moi, je vais voir beaucoup de gens qui élèvent des poules et cultivent leur potager. Je vais voir beaucoup de gens qui sont passionnés par l'éducation. Je vais voir des gens qui ont pour beaucoup les mêmes valeurs que moi. Et il faut vraiment faire un effort pour aller voir des gens qui ont d'autres valeurs, qui ont d'autres modes de pensée, qui ont d'autres idées.

Speaker 1:

C'est le problème des bulles de filtre sur les réseaux sociaux, c'est que ça vous donne l'impression que l'essentiel du monde pense et vit comme vous, ce qui, évidemment, n'est pas le cas. Et les réseaux sociaux encouragent aussi la polarisation des idées. C'est simple il faut cliver si on veut avoir des likes et si on veut se faire entendre. Je sais très bien que si je voulais faire le buzz, si je voulais avoir plus de vues sur mes publications sur les réseaux sociaux, il faudrait que je sois provocante, provocatrice, que je cherche à cliver les gens. Les posts qui ont le plus de succès, ce sont ceux où les gens se disputent sans arrêt dans les commentaires, les s'insultent Pour autant.

Speaker 1:

Ce n'est pas ce que je souhaite, moi, ce n'est pas ce que je cherche à développer sur les réseaux sociaux, mais c'est vrai que les réseaux sociaux encouragent les créateurs de contenu, comme on les appelle, ou les hommes politiques, ou les influenceurs, à adopter des positions même plus extrêmes que leurs positions réelles. Pourquoi? Parce que c'est comme ça qu'ils vont faire plus de vues, qu'ils vont être Même s'ils font une émission à la radio, qu'ils vont avoir plus de relais derrière, sur les réseaux sociaux, etc. C'est pour ça que les hommes politiques sont de plus en plus bravaches, provocateurs dans leurs pensées, dans leurs paroles.

Speaker 1:

Donc, évidemment, il faut être très méfiant aujourd'hui quand on expose en particulier les adolescents ou les enfants encore plus jeunes aux réseaux sociaux. Il faut les avertir de ces risques des bulles de filtre, les encourager à aller chercher volontairement des gens qui pensent différemment d'eux, pour avoir un éclairage sur la diversité du monde et leur faire prendre conscience que les gens dont ils regardent les vidéos ont souvent des positions réelles qui sont beaucoup moins extrêmes que ce qu'ils vont mettre en avant. C'est de l'indignation qui prime sur les réseaux sociaux. Donc, on va sortir de tout ça, on va essayer de quitter cet univers des réseaux sociaux et on va faire découvrir aux enfants, comme je vous le disais, à la fois ce qui nous unit et ce qui nous distingue en tant qu'être humain. Donc, on va étudier les différentes cultures, on va étudier les traditions, l'alimentation dans différents pays, les vêtements, les monuments. C'est quelque chose que je fais souvent dans les livrets de géographie culturelle que je propose sur l'accompagnement des Montessori 7.

Speaker 1:

C'est notre communauté, sur abonnement mensuel. Il y a une tonne de ressources dedans, dont ces fameux livrets de géographie culturelle qui font des dizaines de pages. Et dedans, vous avez la lettre d'un enfant du pays, comme si elle avait été écrite par un enfant du pays, qui vous raconte un petit peu sa vie quotidienne, à quoi ressemble sa vie, comment il va à l'école, comment il s'habille, comment il mange, à quelle heure, quel genre de sport il pratique. Un enfant qui est comme un correspondant d'un pays étranger, qui vous raconterait un peu sa vie en détail. Et puis vous avez plein d'autres choses, mais vous avez l'histoire du pays, son drapeau, sa monnaie, et vous avez plein d'images classifiées, des images avec des billets de lecture sur le pays, classées par catégorie. Vous avez des monuments, vous avez des animaux, vous avez la flore, vous avez les paysages, pas seulement les monuments construits par l'homme, mais aussi simplement les endroits naturels remarquables. Vous avez l'alimentation, vous avez les vêtements, vous avez le loisir, la culture, les instruments de musique, plein de choses qui sont propres à ce pays. Et c'est l'occasion d'une découverte.

Speaker 1:

Et à chaque fois qu'on fait ce genre de travail sur une culture différente avec les enfants, on voit cette dynamique qu'ils ont de chercher les points communs et de chercher les différences. Par exemple, on va se dire Ah, tel instrument, en fait, ça ressemble à une harpe. Ah oui, sauf qu'en fait, on en joue avec un archer. Ah oui, c'est un petit peu différent, mais en fait, la harpe, elle vient aussi des instruments à archer d'autrefois. Donc voilà, on va faire des liens avec des gens qui vivent ailleurs, on va faire des liens avec l'histoire, on va faire des liens avec la nature, avec les planètes, etc.

Speaker 1:

Et à chaque fois, on est dans cette dynamique de qu'est-ce qui me ressemble là-dedans Et qu'est-ce qui est différent de moi? Qu'est-ce qui me ressemble, ce qui fait que je vais vouloir vivre en paix avec ces animaux, avec ces êtres humains, avec cette nature qui m'environne, et, en même temps, qu'est-ce qui nous distingue, qu'est-ce qui fait la richesse, l'unicité de ce que j'ai en face de moi, que ce soit un animal, un peuple, un monument, etc. Donc, on a besoin à chaque fois de cette double dynamique. Ils me ressemblent, donc je vais leur accorder de la valeur. Et ils sont différents de moi. Donc ils ont encore plus de valeur Parce que s'ils étaient identiques à moi, je pourrais les supprimer, puisqu'il y a déjà moi. Ils sont à la fois ressemblants et différents. Donc ils ont une importance capitale et une valeur phénoménale dans l'univers.

Speaker 1:

Je récapitule là les trois grandes catégories qu'on a déjà vues d'activités Montessori concrètes les leçons de grâce et courtoisie, le travail de groupe et puis tout le travail d'éducation cosmique, où on va découvrir ce qui nous unit et notre diversité profonde. Et le dernier axe, la dernière grande catégorie d'activités. Ce sont toutes des activités qui vont nous aider à prendre conscience de l'interdépendance de tout dans l'univers. Nous sommes interdépendants avec les plantes, avec les animaux, avec notre planète au sens géologique, les roches, le magma, etc. Nous sommes interdépendants avec le soleil et évidemment aussi avec les peuples du monde entier.

Speaker 1:

Donc, on va faire des expériences, on va travailler différentes choses avec les enfants, par exemple le fait que la terre au sens l'humus, la terre est issue de la décomposition du vivant. On a pu découvrir, lorsqu'on réintroduisait le loup dans un écosystème, que ça permettait de rétablir un équilibre parce qu'il régule les populations des herbivores. Le loup va manger, par exemple, des cerfs et donc il va permettre à la forêt de se développer là où les herbivores, sinon, grignotaient toutes les jeunes pousses d'arbres. Donc, l'introduction du loup va aboutir à une reforestation. Ça paraît fou.

Speaker 1:

Prenez les coraux dans les océans, le corail extrait du carbonate de calcium. En fait, les fleuves, en se jetant dans la mer et dans l'océan, déposent du carbonate de calcium. Dans la mer et dans l'océan, les coraux vont extraire ce carbonate de calcium pour la mer. Et dans l'océan, les coraux vont extraire ce carbonate de calcium pour former leur récif de corail et maintenir ainsi la composition chimique de l'eau. Sinon, le carbonate de calcium ne ferait que sans arrêt augmenter dans l'eau, etc.

Speaker 1:

Nous sommes tous interdépendants. Sans les arbres, nous ne pourrions pas respirer, sans les abeilles, nous n'aurions pas de plantes pour nous nourrir. Donc, tout ça, c'est au cœur du travail qu'on fait, en particulier beaucoup chez les 6-12 ans. Puis qui se poursuit après, évidemment, qui est encore ce travail d'éducation cosmique? mais cette prise de conscience de l'interdépendance de tout dans le monde, et pas seulement avec le vivant, aussi avec le minéral, avec les roches. On voit bien, avec les énergies fossiles, par exemple, on extrait les énergies fossiles du sol et puis, à un moment, on n'en a plus. On voit bien que comment les roches se forment et ce qu'on peut en faire derrière. Vous voyez, je vous parlais tout à l'heure des sels rares. Les sels rares nous permettent de construire les puces de nos téléphones portables. Ce sont des ressources minérales Et inversement, quand nous nous décomposons, nous rendons à la Terre des ressources minérales aussi.

Speaker 1:

Nous sommes donc tous interdépendantsants et cette prise de conscience nous aide à développer cet esprit de paix. Je vous récapitule les quatre types d'activités concrètes Les leçons de grâce et courtoisie, qui vont nous aider à vivre en harmonie avec notre entourage. Le travail de groupe, qui va nous apprendre, d'une façon très concrète, à s'entraider pour s'élever mutuellement, en se disant qu'on fait mieux quand on se sent mieux, et donc encourager les autres à se sentir mieux. Aussi, on va traiter les autres de façon respectueuse. Tout ça, ce sont des ferments de paix.

Speaker 1:

Troisième grande catégorie, l'éducation cosmique, avec la découverte de tout ce qui nous unit et, en même temps, de toute notre diversité profonde.

Speaker 1:

Et, dernière grande catégorie d'activité, tout ce qui va nous permettre de prendre conscience de l'interdépendance de tout dans le monde, que ce soit minéral, végétal ou animal.

Speaker 1:

Et donc, on va découvrir petit à petit notre rôle cosmique, c'est-à-dire notre rôle dans l'ordre des choses dans l'univers, prendre notre place dans l'univers dans un esprit de paix, dans le respect de notre environnement. La paix avec l'environnement aussi, elle est importante. Parfois, on a l'impression qu'on fait une guerre à notre planète. Donc, ça aussi, ça fait partie de cet esprit de paix, et cet esprit de paix aussi, évidemment, avec les autres peuples, avec les autres êtres humains. Voilà, j'espère que vous voyez peut-être un peu mieux comment l'éducation et la paix s'articulent à travers à la fois des grands principes pédagogiques, mais aussi des activités plus concrètes, et j'espère que ça vous donne des pistes au quotidien pour développer ces activités de grâce et courtoisie, le travail de groupe, la découverte de l'éducation cosmique à travers l'éducation cosmique, de ce qui nous unit et nous distingue et l'interdépendance de tout dans le monde, pour faire découvrir tout ça à vos enfants, vos enfants, qui sont les futurs hommes nouveaux dont parlait Maria Mondessori, avec l'amour plutôt que l'obéissance aveugle, avec l'amour plutôt que l'obéissance aveugle, le respect de l'autre et la capacité à vivre en harmonie avec les autres.

Speaker 1:

C'est peut-être un peu utopique de rêver à une paix durable entre tous les êtres humains. Peut-être qu'on ne la verra pas de notre vivant, mais peut-être qu'on peut tout de même y travailler à travers nos enfants. Peut-être que nos enfants, déjà, peuvent être un cran plus avancés que nous dans cet esprit de paix, et puis eux-mêmes élèveront leurs enfants un cran plus loin dans la paix, etc. Je pense qu'on n'aboutira jamais à une paix parfaite, mais peut-être qu'on peut quand même améliorer les choses. Voilà pour aujourd'hui.

Speaker 1:

C'était un épisode assez long. Si vous avez écouté jusqu'au bout. Je vous remercie infiniment de votre patience. Si vous avez écouté jusqu'au bout, j'en profite pour vous proposer de laisser un petit commentaire et une petite note sur Apple Podcast ou sur. Il y a deux ou trois autres applications qui permettent de laisser des notes ou des commentaires. N'hésitez pas à le faire. C'est toujours une grande joie pour moi de lire vos retours. Et puis, c'est une façon de faire davantage connaître le podcast. Pensez à vous abonner aussi pour être tenu au courant des prochaines sorties d'épisodes. Et puis, là aussi, si vous vous abonne à d'autres personnes, vous retrouverez les liens vers les épisodes que j'ai mentionnés dans ce podcast dans les notes de l'épisode, en particulier les podcasts sur la pédagogie Montessori et les adolescents, ou l'imagination et l'imaginaire, ou les leçons de grâce et courtoisie Montessori. Voilà, je vous souhaite une excellente semaine et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode du podcast. A très bientôt, votre petite souris 7. Anne-la.