Montessori à la maison avec les Montessouricettes

227. Comment éviter les jalousies entre frères et soeurs

Anne-Laure Schneider Episode 227

Combien de familles ont-elles été brisées à cause de jalousies entre frères et sœurs ? Pas besoin de remonter jusqu’aux grandes guerres de succession dans l’histoire, on connaît tous des exemples de familles qui se déchirent, souvent au moment des mariages et des successions, car ce sont là que les jalousies parfois enfouies depuis longtemps resurgissent.

En tant que parents, nous souhaitons avant tout éviter ces rivalités, mais souvent, nous ne savons pas bien comment nous y prendre… Je voudrais partager avec vous aujourd’hui une meilleure compréhension de ces dynamiques familiales grâce aux apports de la psychologie sur l’impact du rang de naissance sur les enfants, et surtout les outils qui nous aident au quotidien pour éviter ces jalousies dans notre propre famille nombreuse.

J’ai même sondé nos enfants pour avoir leur vision des choses et ce qui les aidait à trouver pleinement leur place dans leur fratrie, sans jalousie ni rivalité. Et comme ils ont l’habitude d’être francs avec nous, ils avaient beaucoup à partager ! J’espère que leurs conseils feront écho chez vous…

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Speaker 1:

Montessori chez eux avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille ce qu'on appelle aussi l'école à la maison de co-schooling et de bien d'autres choses encore. Combien de familles ont-elles été brisées à cause de jalousie entre frères et sœurs? On en a des exemples dans toute l'histoire de France, des guerres de succession jusqu'aux crimes dans les familles liées à des jalousies et des rivalités dans les fratries. Mais tout simplement autour de nous, je crois que nous connaissons tous des exemples de familles qui se déchirent souvent au moment des mariages et des successions, parce que ce sont là que des jalousies qui étaient parfois enfouies depuis des dizaines d'années ressurgissent et divisent les gens. Moi-même, dans ma propre famille, j'ai une sœur qui a coupé les ponts avec tout le monde, à notre grand regret, et l'une des sources de cette rupture vient de jalousies qui dataient de plusieurs dizaines d'années et qui ont fini par germer et ressurgir plus tard et ont abouti à cette rupture que tout le monde regrette.

Speaker 1:

Alors, peut-être qu'on peut faire un petit peu mieux, et je comprends que nous-mêmes, en tant que parents, nous ayons envie d'éviter ça à nos propres enfants. Aujourd'hui, je voudrais donc partager avec vous à la fois quelques explications psychologiques sur, entre autres, l'impact du rang de naissance sur nos enfants, mais aussi parce que c'est bien beau de comprendre le problème mais aussi des solutions et des outils qui vont vous aider et vous permettre de favoriser de meilleures relations dans votre fratrie. Des outils qui nous ont nous-mêmes et qui nous aident encore beaucoup au quotidien avec notre propre famille, qui est une famille nombreuse. Et puis, je suis même allée jusqu'au bout de mes recherches pour ce podcast et j'ai sondé nos propres enfants pour avoir leur vision des choses et pour leur demander comment ils se sentaient dans leur fratrie et ce qui les aidait à trouver pleinement leur place, sans jalousie ni rivalité. Et comme ils ont l'habitude d'être très francs avec nous, ils ne m'ont pas déçu. Ils m'ont donné beaucoup d'idées que je vais pouvoir partager maintenant avec vous, et j'espère que leurs conseils et les outils que je voudrais vous transmettre vous aideront à obtenir des relations de famille beaucoup plus apaisées. Quand on cherche à éviter les jalousies entre frères et sœurs, notre réflexe de base, c'est de pratiquer une égalité absolue. Tout le monde a droit exactement à la même chose.

Speaker 1:

Quand j'étais petite et qu'il y avait des fraises au dessert, ma maman comptait les fraises en les distribuant afin que chacun reçoive exactement la même chose. En fait, c'était totalement inutile parce que, même si, factuellement, chaque enfant est traité exactement de la même façon, ce qui compte, c'est la perception subjective de chaque enfant, comment il a l'impression d'être traité. En plus, ça n'est pas du tout équitable. Est-ce qu'au fond, il est normal de donner, par exemple, autant de pâtes à la bolognaise à un enfant de 3 ans qu'à un adolescent de 17 ans? Bien sûr que non, ils n'ont pas les mêmes besoins.

Speaker 1:

Et puis, pour en rev, en revenir au comptage des fraises, de toute façon, il faut être franc, on ne peut pas pratiquer une égalité parfaite, comme le dit ma fille. De toute façon, les fraises ne font pas toutes la même taille. Donc, l'idée va être de privilégier l'équité et pas l'égalité. Comme je vous le disais, tout va reposer sur une bonne partie de notre travail va reposer sur le rang de naissance de nos enfants, parce que ce rang de naissance a un impact très fort sur la perception que les enfants ont de leur rôle dans la famille, de la façon dont ils sont aimés, valorisés, reconnus. Donc, je vais aborder vraiment les outils que je vais vous proposer, tranche d'âge par tranche d'âge. Quand je dis tranche d'âge, je veux dire, suivant le rang de naissance, les aînés, les enfants du milieu et les petits derniers.

Speaker 1:

Alors, quand je dis les aînés, il peut y en avoir plusieurs, surtout dans une famille nombreuse, surtout s'il y a l'aîné des garçons et l'aîné des filles. Tout ça rentre en ligne de compte. Mais vous allez sûrement reconnaître qui, dans votre famille, est un aîné. Jusqu'où vont les aînés dans votre famille?

Speaker 1:

Les aînés ont souvent plus de responsabilités, mais aussi souvent plus de droits. Ils ont parfois une relation, ils ont souvent même une relation privilégiée avec les parents parce qu'ils ont été enfants uniques. L'aîné a été enfant unique, c'est le seul à l'avoir été. Et en même temps, les aînés peuvent en avoir marre et avoir envie de plus de liberté, comme leurs frères et soeurs. Parfois, ils ont l'impression que les plus jeunes ont les mêmes avantages qu'eux, sans les mêmes responsabilités, par exemple parce que les parents ont assoupli les règles au niveau des écrans et que si on regarde un film en famille, c'est avec tout le monde et pas seulement avec les plus grands. Et puis, pour un aîné, comme ses frères et sœurs sont plus petits.

Speaker 1:

Mais ils ont souvent davantage besoin des parents de façon matérielle, par exemple pour s'habiller, pour manger, pour se coiffer, pour se brosser les dents, etc. Et l'aîné peut avoir l'impression que les parents s'occupent moins de lui. En fait, il est probable qu'au même âge, les parents s'occupaient de la même façon de l'aîné, mais simplement, l'aîné a grandi et est devenu plus autonome. Donc, on a tendance à accorder nous, en tant que parents, davantage de notre temps aux plus jeunes de nos enfants, qui ont plus besoin d'aide au niveau bêtement matériel, et donc, tout ça peut entraîner un grand sentiment d'injustice chez nos enfants aînés. Pour les enfants du milieu, souvent, ils éprouvent une sorte de jalousie à la fois vis-à-vis de l'aîné et des petits derniers.

Speaker 1:

Ils ont régulièrement du mal à trouver leur place. Ils ont parfois l'impression d'être ignorés, invisibles. Parfois, ils s'isolent dans la fratrie ou parfois, ils essaient de se venger sur les grands frères et sœurs ou les petits frères et sœurs, et puis les petits derniers. Quant à eux, ils sont déjà arrivés alors qu'il y avait déjà une fratrie. Il y avait déjà une fratrie avec des frères et sœurs qui étaient plus ou moins constitués Et, contrairement aux aînés, ils n'ont jamais été l'enfant unique.

Speaker 1:

Paradoxalement, même si on considère souvent les petits derniers comme étant chouchoutés par leurs parents, il peut arriver que les parents aient moins de temps à consacrer aux petits derniers, ils avaient souvent plus de temps pour l'aîné qui était tout seul. Et puis les parents sont plus âgés. Alors, d'un côté, ils sont plus expérimentés avec le petit dernier, mais peut-être qu'ils sont aussi moins dynamiques. Moi, je le reconnais très sincèrement, très franchement, je résiste beaucoup moins bien à une nuit sans sommeil aujourd'hui qu'il y a 10 ans ou même 15 ans. Donc, il y a des choses pour lesquelles je suis moins dynamique avec nos petits derniers qu'avec les plus grands au même âge. Et puis, les petits derniers sont souvent, comme je vous le disais, accusés d'être chouchoutés par les parents, mais en réalité, ils peuvent avoir l'impression que les parents préfèrent faire des choses avec les grands.

Speaker 1:

C'est vrai que j'ai davantage regardé des dessins animés de petits des dessins animés Disney, par exemple, avec nos aînés qu'avec les petits derniers, parce qu'on les a déjà revus. Non, franchement, je n'ai plus très envie de revoir la Reine des Neiges, je l'ai suffisamment saturée. Donc, voilà ce à quoi il faut faire attention. Il faut faire attention à ce que les aînés ne se sentent pas trop parentifiés, qu'ils ne jouent pas trop un rôle de parents auprès de leurs frères et sœurs, qu'ils aient un équilibre entre les responsabilités et les droits. Il va falloir qu'ils trouvent leur place et qu'ils apprennent aussi à s'amuser.

Speaker 1:

Les enfants du milieu, il faut vraiment leur donner toute leur place, leur montrer qu'ils comptent à la fois pour nous, parents, mais aussi pour leurs frères et sœurs. Il faut vraiment leur trouver une juste place et peut-être qu'il va falloir en faire un peu plus pour eux, pour leur donner l'impression qu'on les voit, qu'on les considère, qu'on les valorise, parce que leur estime d'eux-mêmes a pu sans doute souffrir par le passé. Et puis, pour les petits derniers, là aussi, il va falloir trouver un équilibre entre, évidemment, plus de temps qu'on leur consacre dernier. Eh bien, là aussi, il va falloir trouver un équilibre entre, évidemment, plus de temps qu'on leur consacre sur des tâches matérielles, parce qu'ils sont plus jeunes, mais est-ce qu'on leur consacre aussi du temps pour des choses qui relèvent du plaisir, le jeu, les films en famille, etc.

Speaker 1:

Et comprendre qu'ils ne sont peut-être pas forcément chouchoutés, et donc, donc, les aider à trouver leur place dans la fratrie, en évitant les jalousies des plus grands, sans pour autant ignorer les plus jeunes non plus. Alors voilà, comme je vous le disais, j'ai sondé nos propres enfants et voici, apparemment, ce qui fonctionne en tout cas pour nous, dans notre famille, mais aussi, j'ai retrouvé beaucoup de choses qui fonctionnent aussi. Pour des dizaines de familles que j'ai accompagnées en atelier de parents Pour les aînés, je pense qu'il est extrêmement important qu'ils ne soient pas les seuls à avoir une responsabilité. Il est évident qu'on ne peut pas demander les mêmes choses à un grand, à un adolescent, par exemple, de 15 ans et à un jeune enfant de 6 ans, mais il est important que tout le monde ait une responsabilité, que chacun contribue au service de la famille à sa mesure Et parfois, ce qui a fait du bien à notre aîné, notre aîné s'amuse avec des jeunes de son âge, peut-être qu'il part faire du scoutisme, qu'il part camper tout le week-end.

Speaker 1:

Il participe aussi, pendant les vacances, aux activités d'une association qui organise des sorties entre jeunes. Donc, il est parti faire un laser game avec d'autres ados. Et pendant ce temps-là, nous avons continué à vivre notre vie et, surtout, nous avons continué à faire des grandes tâches pour la famille tout entière. Par exemple, nous avons fait un grand service de bois parce que nous chauffons essentiellement au bois. Donc, il faut régulièrement rentrer du bois dans la maison pour qu'il finisse de sécher et puis pour pouvoir alimenter notre insert. Donc, on va faire un grand service de bois sans lui Et ça lui montre que lui aussi, il a le droit de s'amuser Sans contrepartie, sans avoir fait un service Pour toute la famille avant.

Speaker 1:

Alors c'est évident que sans notre Grand ado de 14 ans, le service de bois prend un peu plus de temps, mais c'est une bonne chose Qu'il puisse Prendre ses moments de plaisir et de détente Sans responsabilité. Lorsqu'il est parti au laser game, il n'avait aucune responsabilité Et ça lui faisait un bien fou. L'autre chose, c'est que, surtout dans les familles nombreuses, il est très important d'éviter de parentifier les grands. C'est une tendance totalement naturelle, parce que quand on a une famille nombreuse, il y a de la fatigue, et il est normal que chacun, quand on a une famille nombreuse, il y a de la fatigue Et il est normal vraiment il est normal que chacun rende service dans une famille.

Speaker 1:

Je pense que ça développe plein de bonnes choses pour tout le monde Et donc il est naturel de vouloir demander aux aînés de surveiller les plus jeunes ou de faire des choses pour les plus jeunes les aider à mettre leurs chaussures, voire même, quand il y a des bébés, demander à un grand de changer la couche ou lui donner à manger. Je comprends parfaitement cette tendance et si c'est votre cas, il n'y a aucun jugement de ma part, mais je pense qu'il est important de prendre conscience de ce que ça peut entraîner chez nos grands Et une bonne solution à mon sens et d'adopter un système avec des services de base que vous allez attendre de votre aîné et des services plus exceptionnels. Dans les services de base, il y a des choses auxquelles tout le monde va contribuer. Par exemple, je vous parlais de notre service de bois. Tout le monde va faire le service de bois. Ça peut être aussi lorsqu'il s'agit de débarrasser la table ou de mettre le couvert.

Speaker 1:

Chez nous, on fait souvent des petits rangements quotidiens où, pendant un quart d'heure, tout le monde range, et peut-être que l'un va aller nettoyer les toilettes, peut-être qu'un autre va passer l'aspirateur, qu'un troisième et quand je dis un troisième, c'est aussi bien les enfants que nous, les parents Tout le monde fait le petit rangement. Peut-être que quelqu'un d'autre va passer la serpillère, que quelqu'un d'autre va ranger le buffet sur lequel on pose toutes les affaires en arrivant à la maison, etc. Donc, il peut y avoir des services de base comme cela, où chacun a son rôle à jouer. Et puis il peut y avoir des services plus exceptionnels. Par exemple, il nous est arrivé plusieurs fois lors de grands repas de famille où j'avoue qu'on était assez épuisés, mon mari et moi-même, d'avoir fait un grand ménage, d'avoir une grande table, d'avoir préparé un repas qui est conséquent. Et souvent, on aime bien profiter un peu plus du temps après le repas, prendre un café avec tout le monde et discuter et nous détendre un petit peu. Et donc, il est arrivé plusieurs fois qu'on demande à notre aîné ou à nos aînés de faire, s'ils voulaient bien faire, un grand service de débarrassage et de vaisselle à la fin du repas.

Speaker 1:

Ça peut être aussi un service de surveillance des animaux pendant une réunion de famille, de dire il va y avoir beaucoup d'enfants, est-ce que vous pouvez surveiller que, quand il y a des jeunes enfants, que rien n'arrive à nos lapins ou à nos poules, que tout se passe bien? Dans ces cas-là, c'est un service qu'on considère comme exceptionnel. Ça veut dire déjà qu'ils sont libres de refuser, c'est de laisser leur discrétion. Est-ce que tu voudrais bien faire ça pour nous? Et s'ils disent non, tant pis, c'est nous qui allons le faire. Ça, c'est extrêmement important. Je pense qu'ils aient cette liberté de dire oui ou de dire non. Et derrière, comme pour nous il s'agit de services qui sont exceptionnels il y a une récompense qui va avec.

Speaker 1:

Nous avons toujours un stock de BD à 3 euros qu'on achète Quand il y a, vous savez, les séries achètes ou autres qui sortent. Les premiers exemplaires sont souvent à 2-3 euros. Donc, quand les BD sont intéressantes, on en achète souvent dans ces cas-là, ou on achète des BD dans des magasins comme Noz de déstockage. Donc, on a toujours un petit stock de BD à 3 euros à la maison. Ça peut être simplement d'offrir une BD parce que notre fils a fait une tonne de vaisselle et qu'il a rangé toute la vaisselle du grand repas de famille derrière Nous.

Speaker 1:

Ça ne nous coûte pas très cher, parce que c'est vrai qu'on ne peut pas non plus entre guillemets payer des enfants au SMIC en les traitant comme des salariés. On est dans une autre dynamique. On est dans une dynamique de services rendus en famille, mais des services quand même un peu exceptionnels. Donc, l'avantage d'avoir fait des stocks, c'est qu'ils reçoivent un cadeau qui a une valeur bien plus importante que 3 euros, mais nous, nous ne l'avons payé que 3 euros. Tout ça pour vous dire que c'est quelque chose que vous pouvez faire même si vous n'avez pas beaucoup de moyens. Il ne s'agit pas de se ruiner pour autant.

Speaker 1:

De la même façon, nos enfants sont encore trop jeunes, mais si nous devons un jour leur demander de faire ce que j'appelle un vrai babysitting, c'est-à-dire un babysitting où les enfants doivent s'assurer que leurs frères et sœurs vont se coucher, qu'ils se mettent en pyjama, qu'ils se brossent les dents, vous voyez, il y a vraiment quelque chose à faire, pas juste une présence à la maison quand tout le monde dort, ce genre de babysitting, nous les rémunérerons. Ça me paraît totalement normal. Donc, ce sont ces deux critères le fait que les enfants aient le choix de dire non pour ces services exceptionnels et que ces services exceptionnels soient récompensés d'une façon ou d'une autre. Ça peut être récompensé par un privilège supplémentaire, par exemple par une soirée film avec papa et maman. Ça va forcément être une rémunération pécuniaire ou avec des biens matériels, mais voilà le fait qu'il y ait une récompense et que ce soit laissé à leur discrétion.

Speaker 1:

Ça fait toute la différence pour éviter que les aînés se sentent trop parentifiés. Et puis, il est important qu'au fur et à mesure où nos grands acquièrent plus de responsabilités, ils acquièrent aussi plus de privilèges. Par exemple, nous avons toutes les semaines un apéro film en famille, tous ensemble, mais nous avons régulièrement, je dirais en moyenne une fois par semaine, une soirée film ou bien avec uniquement notre aîné et son papa. Par exemple, lorsque moi je fais des séances de questions réponses, que j'anime des ateliers de parents le soir, etc. Bah, eux, ils font leur petite soirée entre mecs, ils regardent des films que moi, j'ai pas spécialement envie de regarder, qu'ils me posent pas plus que ça, et ils passent un bon moment.

Speaker 1:

Ou nous pouvons aussi passer des soirées avec nos deux aînés, donc mon mari, nos deux aînés et moi-même, par exemple, pour regarder une série comme Sherlock, qui est quand même une série plus adulte que ce que nous pourrions regarder avec nos enfants de 6 et 9 ans, et en plus, on peut le regarder en anglais pour leur faire travailler un petit peu l'anglais Sous-titré, je vous rassure. Donc voilà, avec davantage de responsabilité, ils obtiennent aussi davantage de privilèges. Donc, il y a un équilibre et c'est ce qui, voilà, c'est le retour que nous avons eu de nos aînés, c'est ce qui fait qu'ils se sentent bien dans leur rôle d'aîné, parce qu'ils ont ces privilèges. Aussi. Un autre outil que je voudrais vous proposer et qui va être, à mon sens, fondamental pour les enfants du milieu, c'est ce qu'on appelle, en discipline positive, le temps dédié. Chez nous, on appelle souvent ça nos moments à nous. Alors, j'ai fait un podcast spécifique sur le temps dédié, que je vous recommande beaucoup.

Speaker 1:

Comme je vous le disais, les enfants du milieu, ils ont souvent du mal à trouver leur place. Ils, les enfants du milieu, ils ont souvent du mal à trouver leur place. Ils peuvent avoir l'impression qu'on ne les voit pas, qu'on les ignore, qu'ils sont invisibles, qu'on ne passe pas assez de temps avec eux, qu'on ne se concentre que sur les aînés, parce qu'ils sont plus grands, et sur les plus jeunes, parce qu'ils sont plus petits. Et eux, ils se retrouvent au milieu de tout ça. Et ils peuvent d'ailleursimpression que les jeux des plus jeunes sont un peu bébés. Donc, c'est pas simple. Et en même temps, ils ont une place intéressante. Moi, je vois bien avec Stanislas, qui est vraiment notre enfant du milieu. Il a trouvé sa place en faisant beaucoup de jeux de société avec son frère aîné, qui a 5 ans de plus que lui, mais aussi en jouant au Playmobil avec sa petite sœur de 6 ans, qui a 3 ans de moins que lui. Donc, il a un équilibre, comme ça, où il se retrouve à faire des choses de grand, faire des choses de petit.

Speaker 1:

Il a aussi quelque part le meilleur des deux mondes. Il a aussi quelque part le meilleur des deux mondes, mais il est important de montrer par des temps dédiés, par des moments spécifiques qu'on va passer en tête à tête avec nos enfants du milieu, combien ils sont importants pour nous. Le temps dédié en plus, c'est vraiment l'outil le plus équitable de tous. J'ai bien équitable et pas égalitaire, parce que c'est un outil qui est complètement individualisé en fonction de l'enfant. Avec les plus jeunes, on peut se fixer 10 minutes par jour de temps dédié où on va faire, par exemple, ce que l'enfant veut qu'on fasse. L'avantage, c'est que c'est l'enfant qui dessine. Il y a une grande satisfaction pour l'enfant à voir qu'on peut rentrer dans son univers. Il nous fait rentrer dans son univers, il partage avec nous quelque chose qu'il aime faire.

Speaker 1:

Ça peut être aussi bien un bricolage créatif qu'un petit bout de jeu de société, ou un petit temps de Playmobil où on joue à la poupée, où on va taper dans le ballon dehors. Ça peut être plein de choses. On prend le vélo pendant 10 minutes, ça peut être plein de choses comme ça. Mais c'est complètement individualisé, à la fois au niveau de la durée et au niveau de l'activité choisie. C'est-à-dire qu'avec les plus jeunes, comme je vous le disais, on peut prendre un temps de 10 minutes par jour Et avec des plus grands, qui aiment bien souvent faire des activités un peu plus longues et qui ont davantage de recul par rapport au temps qui passe, on peut choisir de passer un moment d'une heure avec eux chaque semaine, par exemple, ou même une après-midi par mois où on va aller faire quelque chose de spécial avec un plus grand.

Speaker 1:

Ça peut être, je ne sais pas. Une après-midi shopping, ou une soirée jeu dans un club de jeu, ça peut être, je ne sais pas moi. Une grande randonnée dans la nature, une balade à vélo, ça peut être un grand projet que notre enfant veut réaliser, comme construire une cabane, tout est possible. Mais du coup, vous voyez bien que ce n'est pas comme l'exemple de compter les fraises. On ne donne pas rigoureusement 10 minutes à chaque enfant par jour. Ça peut être le cas, mais on peut aussi adapter en fonction des besoins de chacun.

Speaker 1:

Nous avons par exemple une de nos filles qui, la semaine, n'est pas avec nous parce qu'elle est au collège, en horaires aménagés dansse. Et bien, avec elle, c'est plutôt le week-end que nous allons trouver un moment privilégié à passer avec elle. Mais pour les enfants du milieu, voilà, c'est vraiment quelque chose d'idéal, parce que c'est une façon de leur montrer que, oui, ils ont de l'importance pour nous, une grande importance pour nous, et pendant ces moments, nous serons en tête à tête avec eux, sans interruption. C'est-à-dire que si un plus jeune vient nous interrompre, nous lui dirons Non, c'est le moment que je passe avec ton frère ou avec ta sœur. Si un aîné vient nous interrompre déjà, il est plus grand, il devrait comprendre qu'il ne faut pas interrompre. Nous lui dirons de la même façon ton frère ou ta sœur, c'est le plus important pour moi, là, tout de suite. Et ça, c'est très important, parce que les enfants du milieu du coup vont comprendre que durant ces temps dédiés, ils passent avant tous les autres Et qu'ils ont cette place absolument unique en nos cœurs Et que, même si c'est le cas qu'ils ont cette place unique en nos cœurs, nous faisons l'effort de le montrer par nos actes et nos paroles.

Speaker 1:

Si ce sont des moments où nous allons éteindre le téléphone ou le mettre en silencieux, ou, encore mieux, si le téléphone sonne, moi j'aime bien décrocher et dire alors je suis désolée, je te rappellerai dans un quart d'heure, parce que là, je prends un moment spécialement pour Stanislas, par exemple, et pour Stanislas, par exemple, et alors là, vous pouvez voir leur regard qui s'illumine, de se dire Ah ouais, je suis plus important que le téléphone, je suis plus important que la copine qui appelle, ou». Alors, si c'est un numéro que vous ne connaissez pas, évidemment, ne décrochez pas, mais Je suis plus important, à ce moment-là, que tout le monde. Donc, s'il n'y a qu'un seul outil de discipline positive que vous devez utiliser vraiment, je vous recommande d'utiliser celui-là les temps dédiés, parce qu'en plus, il nourrit tout le monde, les parents comme les enfants. Ça nous fait du bien, à nous aussi, en fait, de prendre ces moments de déconnexion où on est en pleine conscience, vraiment, avec chacun de nos enfants. Et puis, il reste les petits derniers.

Speaker 1:

Alors, pour les petits derniers, alors, pour les petits derniers, même si le temps dédié est extrêmement important, il faut, je pense qu'il y a deux choses qui peuvent vraiment les aider. La première, c'est de prendre du temps pour faire des choses de petits. Donc, là encore, ça peut être pendant les temps dédiés, ça peut aussi être de partager une séance de blanche-neige avec eux ou de patte-patrouille, de s'intéresser à leur jeu de petits Je connais tous les personnages de la patte-patrouille, jeu de petits, je connais tous les personnages de la Pat Patrouille De s'intéresser à ce qu'ils aiment. Récemment, notre petite dernière a fait une liste des cadeaux dont elle rêve pour son anniversaire. Alors, son anniversaire a lieu dans quasiment cinq mois, il y a encore le temps.

Speaker 1:

Elle a fait sa liste, donc je m'y suis intéressée. Elle m'a montré les playmobiles dont elle rêve et elle a le temps de changer d'avis. C'est pas le problème. On a pris ce temps ensemble. Je me suis intéressée aux choses de son âge.

Speaker 1:

L'autre aspect très important pour les petits derniers, c'est de leur donner à eux aussi, des responsabilités, encore une fois à leur mesure. Mais, par exemple, mon mari va quasiment toutes les semaines avec un ami, faire de l'afouage. Alors, si vous ne connaissez pas le principe de l'afouage, c'est très simple. C'est que les communes qui ont des parcelles de bois proposent parfois à leurs administrés de payer une petite taxe d'afouage pour aller ensuite couper des arbres sur cette parcelle.

Speaker 1:

Les arbres à abattre sont indiqués par un garde forestier. Il s'agit des arbres qui sont en train de mourir. Il s'agit vraiment d'un entretien de la parcelle, il s'agit pas d'une exploitation pour le bois. Et donc les particuliers peuvent, comme ça, aller faire leur bois sur cette parcelle tout en contribuant à l'entretien d'une parcelle sur la commune. C'est avantageux pour tout le monde parce que, financièrement, on paye très peu pour faire de la foige et, en même temps, la commune est mieux entretenue.

Speaker 1:

Donc, mon mari va régulièrement avec cet ami faire de la foige le samedi matin, et en général, il emmenait les aînés avec lui, parce que c'est quand même un travail assez physique. Les papas coupaient du bois, coupaient les arbres, et puis les plus jeunes se mettaient surtout à fendre le bois. Et évidemment, il y a beaucoup de transports à faire aussi, parce qu'une fois que toutes ces bûches sont fendues, il faut les empiler pour qu'elles sèchent correctement. Eh bien, notre petite dernière de 6 ans, a tenu la dernière fois à venir couper du bois avec papa Et tenu la dernière fois à venir couper du bois avec papa, et elle a participé à sa mesure évidemment, mais elle a transporté du bois Et elle était tellement heureuse déjà d'avoir participé à cette activité avec son papa Et puis des copains, parce que les enfants de l'ami en question sont aussi des amis de nos enfants. Donc, elle a passé un très bon moment Et elle a eu une responsabilité, on lui a confié une responsabilité de grand. Elle a apporté sa contribution à la famille.

Speaker 1:

Donc, ça, c'est extrêmement important. Pour les plus jeunes, ça peut être des choses toutes simples comme de mettre le couvert, de mettre les fourchettes, les couteaux et les cuillères à table, pas plus, pas forcément les assiettes qui sont trop lourdes, pas forcément les verres, mais voilà des petites choses, des petites choses à leur mesure à la fois. Ça va rassurer les plus grands qui se disent Ok, oui, mon petit frère ou ma petite sœur est plus jeune, oui, papa et maman passent plus de temps à l'aider à s'habiller, etc». Mais en même temps, cet enfant participe aussi à sa mesure, et puis, il a quand même moins de privilèges que moi. Il a moins de responsabilités, moins de privilèges.

Speaker 1:

Donc, en fait, ça vient soigner tout le monde. Et puis les plus petits lorsqu'on leur donne des responsabilités, on développe leur autonomie, leur estime d'eux-mêmes, c'est-à-dire qu'ils se sentent capables de faire les choses, et ça, c'est extrêmement précieux pour leur bon développement aussi. Donc, voilà un petit peu pour chaque rang de naissance, tout ce que l'on peut faire. Je vous le récapitule un petit peu. Pour les aînés, essentiellement, de s'assurer qu'ils ne soient pas les seuls à avoir une responsabilité, d'avoir des temps où les autres membres de la famille font des services, des responsabilités pour toute la famille et où eux peuvent s'amuser, éviter de les parentifier en séparant les services de base du quotidien et des services plus exceptionnels pour lesquels ils sont libres de refuser et pour lesquels ils seront récompensés. Et puis bien associer l'idée que s'ils ont plus de responsabilités, ils ont aussi plus de privilèges qui sont adaptés à leur âge.

Speaker 1:

Pour les enfants du milieu, pour tous en fait, mais particulièrement pour les enfants du milieu, je vous recommande les temps dédiés, des moments vraiment tête-à-tête avec eux Et pour les petits derniers, de prendre du temps pour faire des choses de petits, de s'intéresser à leur univers de petits, mais aussi de leur donner des responsabilités adaptées évidemment à leur âge et à leurs compétences, et ce dès, j'ai envie de dire dès qu'ils savent marcher. Un enfant d'un an et demi qui marche, qui marche bien, peut très bien prendre son verre et aller le mettre dans la vaisselle à la fin du repas. Il y a plein de possibilités d'impliquer même les très jeunes enfants. Et puis, pour tous les enfants comme les adultes, je pense qu'il est extrêmement précieux de faire des choses ensemble, tous ensemble, et ça, ça m'a vraiment été redit aussi par nos enfants, combien c'était chouette de faire des choses tous ensemble en famille et combien ça a évité les jalousies. Alors, ce n'est pas toujours simple, c'est-à-dire que je pense qu'il faut à la fois faire des services ou des projets pour toute la famille.

Speaker 1:

Par exemple, quand on construit un enclos pour nos chèvres, tout le monde s'y met Et du coup, tout le monde. Il y a une unité familiale, une culture familiale qui se crée dans ces moments-là. Par exemple, en ce moment, nous sommes en train de faire dans notre jardin un terrain de pétanque ou de molki, suivant les goûts de chacun. En fait, c'est une petite portion qu'on recouvre de sable Et chaque fois qu'on part en balade ou qu'on va simplement juste autour de la maison, on récupère des cailloux pour faire la bordure du terrain de pétanque et tout le monde y participe et la bordure avance bien. On a presque deux côtés de fait sur quatre, et tout ça, c'est un facteur d'unité et d'union familiale. Donc, ça peut être des services ou des projets.

Speaker 1:

Ça peut aussi être une activité qui plaît à tout le monde, par exemple notre apéro film du mardi soir. C'est vraiment une tradition auquel tout le monde tient, qui est précieuse. Comme je vous le disais, même si notre fille, notre grande fille, n'est pas avec nous le mardi soir pendant les semaines scolaires, elle fait son apéro film de son côté. Et puis, le week-end, on fait régulièrement des soirées pizza film pour rattraper un peu le coup, mais vous voyez à quel point elle tenait à cette tradition pour que, même si elle n'est pas à la maison, elle ait envie de poursuivre quand même cette tradition de l'apérofilm en famille.

Speaker 1:

Sinon, on peut aussi faire un jeu de société tous ensemble. Alors, si on fait un jeu de société, on essaie de faire en sorte que ce soit quelque chose qui plaise à tout le monde, ce qui n'est pas toujours évident parce qu'on est six quand même dans l'affaire ou alors de sortir deux ou trois jeux de société successifs avec des parties plus courtes, mais pour s'assurer que tout le monde a eu au moins un jeu qu'il aime particulièrement. Tout ça, ça va contribuer à apaiser les jalousies, les rancœurs entre enfants, entre frères et sœurs, et à créer des meilleures relations dans la famille. Mais je voudrais aussi terminer en vous faisant déculpabiliser peut-être. Je dis ça en particulier pour les parents, comme les miens, qui ont assisté un peu impuissants, à des ruptures familiales entre certains de leurs enfants.

Speaker 1:

Au bout du compte, chaque enfant est responsable de son propre ressenti vis-à-vis de ses frères et sœurs. C'est-à-dire que nous pouvons faire beaucoup, nous parents, pour éviter les jalousies, pour prévenir les crises familiales, mais nous ne pourrons jamais tout empêcher Et, à la fin du compte, nos enfants ont leur liberté et s'ils choisissent, à un moment donné, de s'abandonner à la jalousie, au ressentiment, eh bien ça reste leur responsabilité. Notre responsabilité de parent n'est pas de faire en sorte que ça n'arrive pas. Ça ne dépend pas intégralement de nous.

Speaker 1:

Nous pouvons faire tout ce que nous pouvons pour l'éviter, mais, de façon ultime, ce sont nos enfants qui sont responsables de leurs émotions, de leurs ressentis et des choix qu'ils feront éventuellement plus tard de se séparer, de couper les ponts avec certains membres de leur famille Désolée, de finir sur une note un peu plus triste, mais en même temps une note peut-être déculpabilisante. C'est toujours difficile de se dire que nos enfants ont leur liberté, mais oui, ce sont des petites personnes qui font leurs propres choix, même si parfois, nous aimerions qu'ils en fassent d'autres. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

Speaker 1:

J'espère que ça vous aura donné envie de passer des meilleurs moments tous ensemble, parce que tout ce que je vous ai proposé sont des moments agréables, que ce soit les services partagés, les temps dédiés, etc. Ce sont des bons moments en famille qui créent des bons souvenirs Et j'espère que vous ferez toutes ces expériences vous aussi avec vos propres enfants, que ça vous donnera peut-être l'envie aussi de découvrir, qui sait, d'autres outils de discipline positive. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je vous souhaite une excellente semaine et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode du podcast. A très bientôt, votre petite souris 7. Anne-laure.